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02/10/2010

Et à Penthièvre ?

Gâvres, les inondations condamnent des maisons
Télégramme de Brest du 2 octobre 2010
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Des maisons condamnées par un plan de prévention des risques. Des terrains devenant inconstructibles. La presqu'île de Gâvres devra payer le prix des inondations de mars2008. Pour les Gâvrais, il n'est pas prévu d'indemnisation de l'État.

Les habitants de Gâvres sont prudents. Ils attendent avec impatience le plan de prévention des risques de la presqu'île et le rapport du commissaire enquêteur. Ce PPRI a été décidé à la suite des inondations de mars2008. À l'époque, une très forte tempête avait provoqué la destruction d'une partie de la digue de protection de la commune et l'eau de mer avait envahi un quartier réputé construit en dessous du niveau de la mer. L'émotion avait été forte, même si aucune victime n'avait été à déplorer.

Limiter les risques pour la population

Hier, le préfet François Philizot a visité la commune sous la pluie et dans le vent. Il a compris facilement la problématique de la petite commune qui compte moins de 900 habitants. La préoccupation de l'État, aujourd'hui, est claire: il faut limiter au maximum les risques pour la population. Il y aura donc des zones rouges où toute nouvelle construction sera gelée. Dans la zone orange, il ne sera possible que d'agrandir a minima les logements actuels. Une vingtaine de terrains, non construits à ce jour, perdront leur constructibilité. C'est une véritable perte sèche pour les propriétaires qui ne toucheront aucune indemnité. Des réactions, il y en aura certainement, même si la catastrophe de Vendée a marqué ici les esprits et que personne ne veut en vivre une équivalente.

Le réensablement à la fin 2011

L'État ne se contente pas de prévenir les risques. Il activera les procédures pour engager les travaux de protection. La priorité sera donnée au réensablement de la grande plage à l'aide des sables qui seront prochainement dragués dans les passes de la rade de Lorient. «Il faut faire coïncider toutes les procédures administratives,» a souligné le préfet devant le maire, Dominique LeVouëdec.

Des logements et des entreprises

L'État veut faire vite car «il ne faut pas bloquer la commune dans ses projets urbains». En effet, outre les problèmes de protection du littoral, Gâvres doit gérer l'abandon de terrains militaires par l'ancien centre d'essai de lancement de missiles. L'objectif de la ville, avec l'aide de Cap l'Orient agglomération, est de récupérer des bâtiments pour en faire une douzaine de logements mais, aussi, des ateliers pour les artisans locaux ou des entreprises tournées vers l'exploitation de la mer. Plus vite le PPRI sera approuvé, plus la visibilité des élus locaux sera bonne. Début décembre, une cartographie précise des zones devrait être publiée. L'État a promis de s'engager, d'autant que la presqu'île est éligible au dispositif «plan digue» appelé aussi plan Barnier. 2011 devrait être une année déterminante pour ce petit bout de caillou accroché au continent par un fin tombolo de sable.

Yves Guégan

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