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04/02/2011

L'impréparation des élus locaux !

Ploeren, surendettée à cause du franc suisse
Télégramme de Brest du 4 février 2011
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Pour construire son espace culturel, la commune de Ploeren a emprunté, en 2007, la somme de 3,7M€ à un taux «indexé sur le franc suisse». Une fausse bonne idée: le taux est, depuis, passé de 2,96% à plus de11%. La commune est au bord du gouffre financier.

L'histoire est à prendre avec des pincettes car le sujet est plutôt sensible. Et on peut dire que la situation est même plutôt tendue dans la commune de Ploeren, située à dix kilomètres de Vannes. C'est le journal «Les Échos», qui rapporte cette affaire dans son édition d'hier, en rapportant que Corentin Hily, le maire de Ploeren «avait publiquement évoqué le dossier lors du dernier congrès des maires de France».

Un taux de 2,96% à 11%

Mais il s'avère que l'histoire a également été relatée lors du conseil municipal du3décembre 2010. Jo Allano, l'ancien maire de Ploeren et chef de file du groupe d'opposition «Vivre bien à Ploeren» avait évoqué ces chiffres fous: «Nous avions voté contre cet emprunt en 2007-de 3,7millions d'euros remboursables sur une durée de trente ans-afin de financer le nouvel espace culturel. Nous avions signalé que faire un emprunt avec un taux variable était risqué». D'après l'opposition, le remboursement annuel de cette dette est passé de «150.000euros à plus de 600.000euros aujourd'hui car le taux est passé de 2,96% à 11% actuellement. Bien évidemment, la municipalité ne veut pas confirmer ces chiffres», constate Jo Allano.

«Rester prudent»

Le «hic» dans cette affaire, c'est que le taux, fixe les deux premières années, mais variable sur la majeure partie de la durée de l'opération, est indexé sur le franc suisse. Aujourd'hui, compte tenu du différentiel de change avec l'euro, le franc suisse explose et ce prêt coûte désormais très cher à la commune. Contacté à ce sujet, CorentinHily, l'actuel maire de Ploeren, n'est pas inquiet et veutrester prudent. «Nous sommes actuellement en négociation avec la banque Dexia. Pendant cette période, nous devons rester discrets. Dexia est aujourd'hui le principal créancier des petites communes. Elle va donc être obligée de bouger», explique le maire, d'autant moins inquiet qu'il considère que «si Dexia continue comme ça, elle va être liquidée».

«Emprunt toxique»
Comment la petite commune de 6.000 habitants va pouvoir sortir de cette crise? Pour Jo Allano, il fallait anticiper: «Nous souhaitons que toute la lumière soit faite sur cette affaire. Mais que va faire Dexia ? Proposer un taux de 5,5% pendant un an et revenir à 11% ? Ce schéma ne changera rien», signale l'élu de l'opposition. Autre avis sur la question, celui de Gilbert Lorho, chef de file du groupe d'opposition «Ploeren autrement» qui parle d'«arnaque» : «On appelle ça un emprunt toxique. En jouant au casino, parfois on perd. C'est le cas pour Ploeren».

Maël Fabre
«Nous avions signalé que faire un emprunt avec un taux variable était risqué».
•Jo Allano, élu de l'opposition

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