19/10/2010
Et nous à Plouharnel ?
Énergie, Des serres chauffées par une usine d'incinération à Briec
Télégramme de Brest du 19 octobre 2010
Il a fallu quatre années pour que cinq hectares de serres sortent de terre à Briec. Elles seront chauffées avec la vapeur produite par l'usine d'incinération voisine.
«C'est la plus grande serre d'un seul tenant dans le Finistère», avancent fièrement les initiateurs du projet, Régis Olivier, David Potereau et Rémi Saliou. Exploitants du Nord-Finistère appartenant au groupement Saveol, ils ont constitué un Groupe d'intérêt économique pour ce projet de serres à tomates d'une surface de 5 hectares. Dans une seconde phase, la surface sera augmentée de 2ha supplémentaires.
Une source d'énergie revalorisée
Depuis plusieurs années, la communauté de communes du Pays glazik cherchait une solution pour valoriser les 9 mégawatts d'énergie perdue sous forme de vapeur par l'usine d'incinération proche. Les élus se sont inspirés d'un modèle similaire existant dans les Côtes-d'Armor. Le projet étant techniquement réalisable, les élus communautaires ont signé un accord avec le Sidepaq, le syndicat intercommunal d'incinération des déchets du Pays de Quimper, constitué de quatre communautés de communes. Chaque année, le site incinère 58.000 tonnes de déchets. La vapeur produite par l'usine servira désormais à chauffer les serres maraîchères par un système de boucle d'eau.
Premières plantations le 22 novembre
Le projet qui a nécessité un investissement de 4,5M€ par les serristes, auxquels s'ajoutent les 2M€ de la communauté de communes pour l'hydrocondenseur et le réseau de chaleur. Le contrat Région-Pays de Cornouaille 2006-2012 a également attribué 368.391 €. L'État et la région ont respectivement versé 450.000 € et 392.000 €. Les premiers plants (110.000, à raison de 2,2 plants par m²) arriveront le 22 novembre. La culture se fera hors sol, dans des gouttières. Troissortes de tomates y seront cultivées, les tomates en grappe, la tomate coeur de pigeon et la tomate allongée. Le substrat sera composé de fibres de noix de coco. Les premières tomates sont attendues dans trois mois. Elles seront cueillies à la main par du personnel qui a préalablement été formé dans les serres du nord du département. «En période de forte activité, nous emploierons 56 personnes, de mai à mi-août», annonce Rémi Saliou. En basse saison, vingt salariés travailleront sous les serres. «Nous travaillerons en lutte intégrée, c'est-à-dire qu'il y aura très peu de traitement. Nous utiliserons des insectes antagonistes. Toutes les solutions nutritives seront récupérées, désinfectées par un filtre biologique».
Cathy Tymen