04/02/2011
Drôles de pratiques à Loisirs et Culture
Gîtes de France, treize départements à la trappe
Télégramme de Brest du 4 février 2011
Le Morbihan, l'Ille-et-Vilaine ou encore la Loire-Atlantique sont actuellement exclus du site de Gîtes de France. Les adhérents s'estiment pris en otage par un conflit entre la fédération nationale et les relais départementaux.
Envie de louer un gîte sur la petite mer de Gâvres ou une chambre d'hôtes en baie du mont Saint-Michel via le site internet du premier réseau en Europe d'hébergement chez l'habitant? Peine perdue. Depuis deux semaines, treize départements français ont été rayés de la carte des offres de location de Gîtes de France. Malgré 44.000 locations de gîtes et 15.000 chambres d'hôtes, pas la moindre trace du Morbihan, de la Loire-Atlantique ou de l'Ille-et-Vilaine. Des départements qui ont refusé de signer une convention de transmission de leurs fichiers, estimant que cela permettrait à la fédération de transmettre ces données confidentielles (coordonnées, adresses, téléphone) à des prestataires extérieurs au réseau en France et à l'étranger. «Pris en otages»
«Elles échapperaient aux relais départementaux et les adhérents pourraient être démarchés par des sociétés de service ou de matériel» explique le directeur des Gîtes de France du Morbihan, Gérard Hénaff, qui a fait part de son intention de déposer une requête en référé. Son département pèse, à lui seul, près de 1.400 hébergements, dont quelque 900 gîtes et 500 chambres d'hôtes. Propriétaire de trois chambres d'hôtes à Gestel, Dominique Chevalme ne décolère pas. «Nous sommes pris en otages et nous payons les pots cassés. Je verse 385 € par an à Gîtes de France, c'est aussi pour apparaître sur le site national, tance-t-elle. C'est le site le plus connu à l'international. Les Belges, les Anglais ou les Allemands que nous accueillons passent tous par ce site. La période est cruciale car c'est en ce moment que cela se décante, notamment pour l'Interceltique avec les étrangers». Conscient de cette gêne, Gîtes de France assure que des pourparlers sont en cours pour résoudre le problème. Mais réfute toute notion de «punition» à l'égard des réfractaires. «Le problème est simple: notre site a été refondu et nous devons mettre au point une nouvelle base de données, indique Jérôme Monteil, directeur général. 80 départements ont déjà signé la convention depuis un an. Certains s'y refusent pour des raisons qui dépassent ce cadre. Et malheureusement, les adhérents sont otages d'un conflit».
Bientôt un retour à la normale ?
Le directeur général assure que la commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) les oblige à prémunir les propriétaires de toute divulgation ou vente de ces données. Et c'est pour ne pas être hors la loi qu'ils ne publient pas sur le site les adhérents des réseaux départementaux non-signataires. «Tout devrait revenir à la normale dans les prochains jours. Pour le bien de nos adhérents, nous avons décidé de les remettre en ligne. Nous avons demandé une décharge pour ne pas être poursuivi au civil ou au pénal». Yves Madec