15/01/2011
Fusion, oui c'est la solution !
Le Pays d'Auray vers une grande intercommunalité
Le sujet est un vieux serpent de mer que les élus ont préféré laisser filer. Mais la réforme des collectivités territoriales les rattrape.
Ouest france du 15 janvier 2011
Il y a les pour et les contre. Les ambitieux et les frileux. Ceux qui veulent y croire et ceux qui en ont peur... L'idée d'une grande intercommunalité du Pays d'Auray ne fait jamais ni chaud ni froid. Elle a même échaudé les élus de la côte qui avaient envisagé de se rassembler il y a quelques années. Aucune entente n'ayant été possible, chacun a fait chemin de son côté. Depuis la question surgit souvent sans que personne ne s'engage réellement sur le sujet.
Mais la réforme des collectivités territoriales vient bousculer les grandes idées pour qu'elles se concrétisent. C'est en tout cas le message que n'a pas manqué de glisser le préfet lorsqu'il a discrètement rassemblé les présidents des communautés de communes, courant décembre à Plouharnel.
Objectif 2011 ?
Alors, avant qu'un arbitrage de l'État ne leur impose la politique qu'ils doivent mener sur leur territoire, les élus semblent décidés à dessiner les contours de ce que pourrait être une grande communauté.
S'ils ont encore le temps pour la réflexion et les discussions, les élus du Pays d'Auray doivent quand même agir vite. En effet, la grande communauté pourrait même voir le jour dans les prochains mois.
Mais pour l'instant, la forme qu'elle pourrait prendre reste encore floue. Rassemblera-t-elle les 28 communes du pays ou se formera-t-elle sans Belle-Île ? La question demeure. Car la spécificité de l'île et les nombreuses compétences confiées à sa communauté de communes pourront difficilement être intégralement transférées.
Un rassemblement amorcé
Pour autant, il semble que l'idéal à atteindre soit bien un rassemblement des 28. En tout cas, la partie non négociable de la démarche concerne bien les quatre communautés de communes existantes (Pays d'Auray, les 3 Rivières, les Mégalithes et la Ria d'Etel) plus les quatre communes isolées que son Saint-Pierre Quiberon, Quiberon, Houat et Hoedic.
Même si cette grande intercommunalité est une petite révolution dans le paysage local. La perspective de travailler tous ensemble n'est pas non plus une nouveauté pour les élus locaux.
Rappelons que les questions d'assainissement, d'eau et de déchets sont déjà traitées collectivement au sein du syndicat mixte Auray-Belz-Quiberon auquel s'est joint en 2010 Pluvigner.
Par ailleurs, le syndicat mixte du Pays d'Auray, qui porte notamment le projet de schéma de cohérence territoriale et le Pays touristique, rassemble déjà les 28 communes.
Preuve que les élus du pays, qu'ils soient sur la côte ou dans les terres, savent déjà travailler ensemble. Il leur reste donc à donner le dernier coup de crayon sur la carte de leur grand territoire déjà esquissée... Il semble en tout cas impossible qu'ils puissent gommer une démarche si bien lancée.
Les 4 communes isolées rejoignent le rang
Ouest france du 15 janvier 2011
Luc le Gurun, maire de Houat.
Le temps de l'isolement est fini. À l'avenir, Saint-Pierre Quiberon, Quiberon, Houat et Hoedic devront s'allier à l'intercommunalité du Pays d'Auray. « J'y suis favorable. Mais tout reste à faire. En tout cas, la solution vient sûrement d'une ouverture », estime Geneviève Marchand, maire de Saint-Pierre.
Son voisin Quiberonnais, Jean-Michel Belz, est également président du syndicat mixte Auray-Belz-Quiberon-Pluvigner. « J'espère que les communes ne seront pas vidées de leurs substances et qu'il n'y aura pas de répercussions sur les taux d'imposition », poursuit-il.
Du côté des îles, le maire d'Hoedic, André Blanchet, n'est pas à convaincre. « Nous vivons bien notre insularité. Mais si ce grand Pays d'Auray voit le jour, nous en serons. Le traitement des déchets par exemple, qui est notre principal problème aujourd'hui, cela nous apportera sûrement un coup de pouce ».
Le maire de Houat, Luc Le Gurun va dans le même sens. « Les îles sont l'une des grandes richesses du Pays d'Auray. C'est du rêve accessible. L'intercommunalité va permettre une harmonisation, une mutualisation des moyens. Je suis optimiste ».