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08/01/2011

Station neuve, réseau "pourri" !

Cherche 100 millions d'euros pour un réseau... Ouest france du 7 janvier 2011
Yves Bleunven, président du syndicat mixte du Loch et du Sal.
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À l'occasion des voeux, Yves Bleunven, président du syndicat mixte du Loch et du Sal, profite pour tirer la sonnette d'alarme sur l'état du réseau d'assainissement.
Entretien
En 2009 vous avez adopté la charte Eaux et urbanisme. Quel recul avez-vous ?
C'est un guide méthodologique qui est devenu un outil indispensable. Nous sommes aujourd'hui dans l'application de cette charte après avoir fait le diagnostic et l'état des lieux. Il ne s'agit pas d'un voeu pieux. Il y a un gros travail à faire, notamment sur la sensibilisation et les bonnes pratiques.
Sur la rivière d'Auray, on sait que la situation est préoccupante. Quelle est votre analyse ?
On est effectivement sur un territoire très marqué. L'urbanisme est très impactant dans ces zones-là. La pollution est encore très importante par endroits. Les causes sont multiples. La contamination bactériologique ne date pas d'hier. Ces dernières années, le phénomène s'est accentué. On ne peut pas continuer à ne rien faire comme on a fait depuis des années. Mais il ne faut pas affoler les consommateurs. La commercialisation de l'eau ne se fait que lorsque tout est conforme, évidemment.
La qualité des eaux passe aussi par un bon réseau d'assainissement. Or, dans le Pays d'Auray, le sujet semble tabou. Pourquoi ?
Il faut arrêter de faire de l'angélisme autour de ça. Les élus doivent prendre conscience qu'ils n'ont plus le choix, qu'il ne suffit pas de refaire des stations d'épuration comme celle de Kerran à Saint-Philibert. Certes c'est important. Mais une station toute neuve avec un réseau pourri, c'est passer à côté du sujet.C'est le syndicat mixte Auray-Belz-Quiberon-Pluvigner qui est compétent en matière d'assainissement. Est-il passé à côté du sujet ?
Il faut arrêter de se voiler la face. À un moment, il faut prendre des décisions et plus se contenter d'accords de principe. Il est temps que chacun balaye devant sa porte. Pendant longtemps, on a privilégié le développement des réseaux pour répondre à l'urbanisation, sans se préoccuper de l'entretien du réseau existant. On connaît le résultat.
Les dépenses pour refaire le réseau ne sont-elles pas au-delà des capacités budgétaires du syndicat ?
Nous savons qu'il y en aurait pour plusieurs dizaines de millions d'euros. Environ 100 millions. La solution, c'est de faire un plan pluriannuel et de s'y tenir. La charte Eau et urbanisme est d'ailleurs un bon guide méthodologique pour cela. Mais il faut avoir le courage politique de le faire.
Vous voulez dire que les élus préfèrent cacher le problème plutôt que l'affronter ?
Je dis juste qu'il ne faut pas être passif devant ces problèmes-là. C'est aussi aux maires de faire la police sur leur commune. En tout cas, on ne pourra plus dire qu'on ne savait pas. Arrêtons avec les « y'a qu'à faut qu'on ». Aujourd'hui, il va falloir mobiliser beaucoup de moyens et d'énergie pour réparer tout ça. Anticiper aurait coûté beaucoup moins cher. Là, il faudra entre 10 et 15 ans si on veut que ce soit acceptable pour les finances publiques.
Cela signifie-t-il que les communes ont urbanisé plus qu'elles ne le pouvaient ?
En ce moment, je vois les maires se réjouirent de voir leur population augmenter. Moi, je veux bien qu'on se gargarise de l'évolution de sa commune. Mais personne ne se demande qu'elle est la capacité du milieu pour accueillir une population nouvelle. Or aujourd'hui, si on en tenait compte, on ne pourrait accueillir personne.Recueilli parChristel MARTEEL

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