L'intervention d'un Ministre est-elle sociale libérale ?
31/01/2014
Le droit commercial des faillites connaît aujourd'hui une mutation importante !
Les différentes affaires "judiciaires" de redressement d'entreprises en difficultés font apparaître un nouvel acteur, le Ministre du Redressement productif. Sa contribution auprès des repreneurs consiste à "sauver" quelques emplois de plus et à améliorer les indemnités conventionnelles de licenciement de ceux, qui ne sont pas repris ! et parfois de mettre en relation le repreneur avec un financement public, lorsque la trésorerie est exsangue...
Le ministre est également connu pour intervenir contre le quatrième opérateur de téléphonie mobile, qui pratiquerait des tarifs trop bas et menacerait l'emploi dans la branche !
Cet "acharnement" thérapeutique est-il "rentable" sur la durée, est-il vraiment "social libéral" ?
Ne sommes nous pas en train de vivre la "renaissance" d'un Bernard Tapie, l'argent en moins ?
Et surtout n'y a-t-il pas confusion entre le "judiciaire" et le "politique" ? L'argent public n'est-il pas investi en pure perte ?
Les différentes affaires "judiciaires" de redressement d'entreprises en difficultés font apparaître un nouvel acteur, le Ministre du Redressement productif. Sa contribution auprès des repreneurs consiste à "sauver" quelques emplois de plus et à améliorer les indemnités conventionnelles de licenciement de ceux, qui ne sont pas repris ! et parfois de mettre en relation le repreneur avec un financement public, lorsque la trésorerie est exsangue...
Le ministre est également connu pour intervenir contre le quatrième opérateur de téléphonie mobile, qui pratiquerait des tarifs trop bas et menacerait l'emploi dans la branche !
Cet "acharnement" thérapeutique est-il "rentable" sur la durée, est-il vraiment "social libéral" ?
Ne sommes nous pas en train de vivre la "renaissance" d'un Bernard Tapie, l'argent en moins ?
Et surtout n'y a-t-il pas confusion entre le "judiciaire" et le "politique" ? L'argent public n'est-il pas investi en pure perte ?
Derrière la reprise de Mory Ducros, le marasme du secteur
Les Echos du 31 janvier 2014
Lionel Steinmann
Un accord de fin de conflit a été finalement trouvé avec les syndicats.
Les difficultés structurelles de la messagerie demeurent.
La nécessité d'entretenir de nombreux « hubs » engendre des frais fixes importants (ici, à Gonesse près de Paris). - Photo Thomas Samson/AFP
Le gouvernement peut souffler dans le dossier Mory Ducros. Alors qu'Arcole Industries, principal actionnaire et seul candidat à une reprise globale du transporteur en difficulté, menaçait de se retirer si le mouvement de grève lancé sur certains sites ne cessait pas, une nouvelle négociation, conclue hier au petit matin, a permis de trouver une issue. Les syndicats ont appelé à la fin du conflit en échange d'une amélioration du plan social, l'indemnité complémentaire de licenciement passant de 7.000 à 10.000 euros environ. Sauf surprise de dernière minute, la reprise par Arcole Industries devrait être confirmée par le tribunal de commerce de Pontoise, qui examinera le dossier aujourd'hui.
Elle permettra d'éviter le pire, avec 2.200 postes sauvegardés sur les 5.000 menacés. Un résultat obtenu au prix d'une situation inhabituelle : certains dirigeants du secteur, comme Jean Schmitt, PDG du groupe de transport indépendant Heppner, ont trouvé « très choquant » que ceux qui déposent le bilan de l'entreprise soient aussi ceux qui la reprennent, et qu'ils bénéficient d'une aide de l'Etat. Il n'y aurait pourtant nul machiavélisme dans la démarche : « Arcole n'a déposé une offre que par sens du devoir, après s'y être engagé il y a plusieurs mois auprès de l'Etat, faute d'autre candidat », assure un observateur.
Les fragilités demeurent
Il reste toutefois à espérer que cette drôle de reprise ne débouchera pas sur une nouvelle défaillance dans un ou deux ans, car les fragilités structurelles du marché de la messagerie sont toujours là. A commencer par ses surcapacités : plusieurs concurrents de Mory Ducros n'ont pas caché qu'ils auraient préféré une faillite du transporteur pour assainir le secteur. Il leur faudra se contenter des quelque 300 millions de chiffres d'affaires qui vont être remis en jeu, le « nouveau » Mory Ducros devant être 2 fois plus petit que le précédent.
Si l'activité est à la baisse, les frais fixes, eux, demeurent, tirés par la nécessité d'entretenir un large réseau de « hubs ». D'où la tentation, pour atteindre le point d'équilibre, de capter des clients chez le concurrent en baissant ses marges. Avec comme conséquence une baisse des prix qui a aggravé les difficultés du secteur. Selon un expert, seule l'entreprise Schenker Joyau aurait été bénéficiaire sur cette activité en 2013.
Un Mory Ducros amoindri suffira-t-il à sortir de cette spirale dépressive ? Rien n'est moins sûr.
Les commentaires sont fermés.