Crédit Agricole et Unigrains ?
03/11/2013
Les opérations de LBO ne sont pas finançables en période de "dépression économique" !
GAD est l'exemple typique d'une entreprise familiale, dont les dirigeants veulent céder le contrôle à l'âge de la retraite... Interlocuteur unique : le Crédit Agricole et ses filiales, qui ont pour objectif de porter les actions pour une revente "juteuse"...
CECAB ou pas, le prix d'acquisition trop élevé n'est pas amorti par les résultats anémiques de l'entreprise sous contrôle... des pertes, qui s'accumulent, jusqu'au dépôt de bilan !
Les concurrents attendent finalement le dépôt de bilan pour racheter à vil prix les installations...
Gad, un déclin amorcé dès 2008
Télégramme du 12 octobre 2013
1er janvier 2008.
Prestor, la société Louis Gad et la coopérative Cecab, connue pour sa marque de légumes D'Aucy, marient leurs activités porcines. Cette union donne naissance à un poids lourd du cochon (2,2 millions de porcs produits, 725 millions d'euros de chiffre d'affaires). Gad apporte son abattoir de Lampaul et Cecab son abattoir de Josselin (Europig). L'ensemble pèse 2.700 salariés, 680 éleveurs, deux abattoirs, huit sites de découpe, 350.000 tonnes de viande traitée. Le siège social est établi près de Morlaix. Les deux groupements de producteurs, celui de la Cecab et Prestor (qui détient déjà 34 % du capital de Gad depuis 2001) créent une SAS (société par actions simplifiées). Cette société détient 49 % du groupe industriel. 10 % sont détenus par les banques (Crédit agricole et Unigrains) et les 41 % restants se répartissent entre Loïc Gad et son équipe dirigeante, pour les deux tiers, et un tiers pour Cecab Industrie.
Janvier 2011.
Loïc Gad, fils du fondateur, et Unigrains négocient une sortie du capital. Cecab prend le contrôle du groupe avec 66 % du capital. Prestor en possède le reste. Aucun chiffre officiel n'a été donné à l'époque sur le montant de cette acquisition. Certaines sources parlent de 250 millions d'euros. La direction du nouvel ensemble est confiée à Christophe Peter précédemment directeur de Jean Caby à Lampaul-Guimiliau (29).
Septembre 2011.
Le coût de la transaction a-t-il pesé sur les comptes de la Cecab ? Toujours est-il que, quelques mois plus tard, elle cherche déjà à se séparer de sa filiale. Ses pertes financières s'accumulent. Au poids de sa dette s'ajoute un contexte économique difficile. La crise est forte pour toutes les entreprises de la viande porcine qui souffrent de la concurrence allemande et de la baisse du nombre de porcs. Beaucoup d'entreprises s'intéressent au dossier : Cooperl, Bigard, SVA (Intermarché)... Mais leurs offres ne sont pas à la hauteur des exigences du groupe morbihannais. Finalement, les actionnaires obtiennent du tribunal de commerce de Brest de continuer l'activité. Mais ils devront ramener les comptes à l'équilibre pour 2014.
27 février 2013.
Mise en redressement judiciaire du groupe Gad. À l'occasion de son assemblée générale, à Vannes, la Cecab annonce que sa filiale a accumulé une perte de 50 millions d'euros depuis 2008.
18 septembre 2013.
Présentation du plan de continuation devant le tribunal de commerce de Rennes. La direction choisit de sacrifier l'abattoir de Lampaul et de préserver celui de Josselin.
2 commentaires
et que c'est-il passé en 2006 à Paris pour la société de condiments ?
ben,oui,on voudrais bien savoir!
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