Le monopole des pharmaciens ?
22/12/2012
La France est malade des "ordres professionnels", créés sous Vichy...
La France a l'art de trainer des boulets d'une autre époque. Avec l'ouverture de la concurrence par les traités européens, le "plombier polonais" est en train de grignoter les vieilles constructions professionnelles, créées sous l'occupation.
L'exemple le plus frappant est aujourd'hui le métier de pharmacien ! Dans les petites communes de la presqu'île la pharmacie est le seul commerce, équipé de 6 guichets de vente, à l'affluence permanente...
A l'heure de l'informatique, des ordonnances frappées par un généraliste ou un spécialiste sur un PC se terminent par un "papier", que le malade doit présenter à son pharmacien pour obtenir ses médicaments...
Alors que les deux professions utilisent des procédés sécurisés et la reconnaissance par carte vitale et professionnelle, le "portage" de l'ordonnance est obligatoire !
Un non-sens d'organisation et d'efficacité... justifié par des raisons de concurrence et d'esprit libéral...
Aujourd'hui, en fin d'année 2012, le Ministre de la Santé, qui traine les pieds comme ses prédécesseurs, doit appliquer en droit interne sous quelques jours une directive européenne de 2011 !
Avec l'esprit français, qui consiste à autoriser une "profession", chapeautée par un Ordre, à utiliser "Internet" pour vendre des médicaments en "libre accès"...
Tartuffe est donc toujours vivant !
La concurrence, à force de la refuser dans certaines professions, tuera à coup sur ces métiers, si lucratifs...
Comme d'habitude elle viendra de l'étranger !
Ouvrons le marché de la Pharmacie à la concurrence, et le malade sera mieux servi !
La ministre de la santé autorise la vente de médicaments par les pharmacies sur Internet
Le Monde.fr du 21 décembre 2012
Pascale Santi
De manière discrète, Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé, a présenté, mercredi 19 décembre en conseil des ministres, une ordonnance qui autorise la vente de médicaments en libre accès sur Internet. La décision est désapprouvée par le Conseil national de l'ordre des pharmaciens. Cette ordonnance devrait être suivie prochainement d'un décret d'application.
La France doit en effet transposer avant le 2 janvier 2013 une directive européenne de 2011 qui autorise la vente des médicaments sur Internet et précise que les Etats membres peuvent imposer des conditions. La plupart des pays européens l'ont transposée. "On n'était pas dans la possibilité de l'interdire, plutôt que de laisser faire, on a fixé des règles", indique-t-on au ministère de la santé. La vente en ligne doit être réalisée à partir du site Internet d'une officine de pharmacie. Elle relève de l'entière responsabilité du pharmacien, est limitée aux seuls médicaments en libre accès (contre les maux de gorge, estomac, douleurs...), stipule cette ordonnance. Ces sites devront recevoir l'aval de l'autorité régionale de santé dont ils dépendent. Et se déclarer à l'ordre des pharmaciens.
De plus, les sites habilités à le faire seront agréés - un logo permettra de les identifier - et une liste sera accessible. Le ministère prévoit de lancer mi-janvier une campagne d'information sur le Web sur le thème : "Vous pouvez désormais acheter des médicaments en ligne mais pas à n'importe qui."
RISQUES INHÉRENTS
"C'est une décision brutale qui comporte plus de risques que d'avancées", déplore l'ordre des pharmaciens. "Rien ne remplace le face-à-face pour donner des conseils lors de la délivrance de médicaments", estime Isabelle Adenot, présidente de l'ordre, qui alerte sur le mésusage. Que va-t-il se passer si une femme enceinte ne le déclare pas sur la Toile ? Comment être sûr que la personne a lu la notice ? "Le risque de la vente à grande échelle sur Internet est de banaliser le médicament, qui n'est pas un produit de consommation courante", s'inquiète Isabelle Adenot.
La vente en ligne comporte des risques inhérents, selon l'ordre des pharmaciens : menaces sur la confidentialité des données, falsification, non-respect des règles de la profession. "L'autorisation de vente en ligne était peut-être juridiquement inéluctable mais elle est sanitairement inopportune et dangereuse pour la santé publique", martèle l'institution. Autre problème, la délivrance en ligne ne permet pas d'utiliser la carte Vitale, qui seule permet d'accéder au dossier pharmaceutique (au nombre de 24 millions).
En tout cas, la ministre met fin au flou juridique qui encadrait la vente en ligne de médicaments. Sans attendre, certains pharmaciens avaient lancé leur activité en ligne, la pharmacie de la Grâce-de-Dieu, à Caen (Calvados), et la pharmacie du Bizet à Villeneuve-d'Ascq (Nord), ce qui a alors suscité une forte polémique, notamment des syndicats. Ces pionniers de la vente en ligne estiment être très vigilants.
Les Français ont déjà recours à Internet pour acheter des médicaments. 9 % l'ont déjà fait pour l'achat de produits de santé sans ordonnance, selon un sondage IFOP pour l'Institut de recherche anti-contrefaçons de médicaments (IRACM). 26 % sont prêts à le faire.
Dans tous les cas, l'objectif du ministère de la santé est de lutter contre la contrefaçon de médicaments, la catégorie de produits la plus bloquée aux frontières (24 %). Cette annonce intervient aussi dans un contexte de changement de modèle économique pour les quelque 24 000 pharmacies. Un collectif, appelé "pigeons pharmaciens" sur le réseau Facebook vient d'adresser une lettre aux députés pour les alerter sur les fermetures d'officines.
Pascale Santi
3 commentaires
"tuera à coup sûr", avec un petit chapeau sur le"u", JBH, le redresseur de tous les torts, Mr Je sais tout sur tout du Rohu!
Le monopole des pharmaciens ? : Les secrets de Saint Pierre, je l'ai trouvé insteresante, j'aurais aimé qu'il soit plus long mais je saeis si court est bon est deux fois bon. Félicitations pour votre web .
Bisous.
Tordants, ces commentaires automatiques!
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