Fièvre "communautaire" !
06/12/2012
Le Pays d'Auray court après des chimères...
Le Pays d'Auray est une conception typiquement archéo-administrative. Se définir face à deux pôles économiques incontournables, Lorient, l'ancienne base de la Marine et Vannes, la ville de Préfecture, ne constitue en rien un projet viable. Que Houat recherche après le départ de la vie politique de Madame G une aile protectrice du Pays, pour soutenir une fiscalité locale de pays minier, c'est naturel...
Avec une vue très bonapartiste sur le redécoupage de la France de 1805, le Préfet enfourche aujourd'hui "le dada" de la modernité, le rassemblement des veuves et des orphelins de la presqu'île et des îles, au grand mépris des règles démocratiques et avec l'aval des Maires "au petit pied"...
La taille, plutôt qu'un choix démocratique, voici vraiment le dévoiement de la loi de décembre 2010, qui a été taillée en pièces à l'arrivée de la Gauche...
Intercomunalité du Pays d'Auray
Ouest France du 6 décembre 2012
Le périmètre retenu par le préfet inclut bien Étel et Erdeven. Il sera rendu public lundi. L'intercommunalité, elle, sera effective au 1er janvier 2014.
Pourquoi ? Comment ?
Pourquoi une intercommunalité ?
Elle est issue de la loi du 16 décembre 2010 sur la réforme des collectivités territoriales. Cette loi impose qu'il n'y ait plus de communes isolées. Dans le pays d'Auray, quatre communes sont dans ce cas : Quiberon, Saint-Pierre-Quiberon, Houat et Hoedic. Elles devaient donc rejoindre une des cinq communautés de communes (Auray communauté, Ria d'Étel, Trois-Rivières, Mégalithes et Belle-Ile). L'État pouvait imposer un nouveau périmètre d'organisation. Les élus du pays d'Auray ont préféré une grande intercommunalité.
Quel périmètre ?
Elle concernera toutes les communes du pays d'Auray, sauf celles de Belle-Ile. Ce périmètre sera rendu public lundi par Jean-François Savy, le préfet. Malgré les réticences des élus, le préfet a inclus Étel. Les élus d'Erdeven, eux, ont voté en faveur de l'intercommunalité mardi. Elle incluera les syndicats, comme ABQP (Auray-Belz-Quiberon-Pluvigner), qui gère l'eau et les ordures ménagères dans le pays d'Auray.
Pourquoi Belle-Ile est à l'écart ?
Belle-Ile compte 37 compétences, liées à son insularité. « Fusionner autant d'entités, c'est déjà énorme. Par souci de simplicité et d'organisation, l'intégration de la communauté de communes de Belle-Ile a été renvoyée à plus tard », explique une personne proche du dossier.
Quels enjeux ?
L'idée des élus du pays d'Auray est de créer une entité puissante qui rivalise économiquement avec les agglomérations de Vannes et Lorient. « À 80 000 habitants, on sera plus fort, glisse un élu. Vannes et Lorient avancent, pas nous. Avec cette intercommunalité, on va mutualiser nos moyens et jouer sur les complémentarités du territoire. C'est un outil qui nous permettra de répondre aux enjeux essentiels, comme le projet de pôle d'échange multimodal, à la gare d'Auray. »
Quelles compétences ?
L'arrêté de fusion, pris avant juin 2013, fixera les compétences de la grande intercommunalité. Il compilera l'ensemble des compétences déjà transférées des communes aux communautés de communes. Pêle-mêle, on y trouvera l'aménagement du territoire, le développement économique, les transports, l'eau, l'assainissement, la petite enfance, le très haut débit...
Quelle gouvernance ?
Il y aura 56 conseillers communautaires, répartis par commune selon la base de la population Insee. Le Sénat vient d'adopter une proposition de loi qui augmente leur nombre. « Il y a 7 postes de plus par rapport à ce qui était prévu. Il y aura également 15 vice-présidents au lieu de 9 », dit un élu. Les communes désigneront leurs délégués au conseil communautaire. Ils éliront le président, probablement après les élections municipales de 2014.
Qui prendra les rênes ?
Qui sera le leader politique de cette grande intercommunalité ? Pour ne pas faire capoter le projet, les élus intéressés se gardent bien de sortir du bois. D'autant que les élections municipales devraient sérieusement changer le paysage politique. Le maire d'Auray aura son mot à dire. Tout comme le député de la circonscription d'Auray, Philippe Le Ray, un des fers de lance du projet.
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