2014, c'est maintenant !

Roussel-Le Sauce, où le maire d'Auray répond au conseiller municipal
Télégramme du 1er août 2012

Entre Guy Roussel et Roland LeSauce, qui s'étaient disputé le fauteuil de maire, le match n'est pas fini. En attendant 2014, l'ancien candidat aux législatives ainterpellé le maire. En toute camaraderie celui-ci a répondu. Cette fois.

Roland Le Sauce appartient toujours à la majorité municipale. Depuis qu'il a démissionné de son mandat d'adjoint le 11juin, officiellement parce qu'il a été déçu par son score aux législatives sur la ville d'Auray, l'ancien candidat du Front de gauche dans la 2e circonscription siège comme simple conseiller municipal. Avec pour l'instant un traitement de faveur.

Pas pour «casser les pieds»
Le 9 juillet, lors du dernier conseil municipal, le premier présidé par Guy Roussel, l'ancien adjoint a eu le droit de lire une intervention, très politique, sur la majoration des droits à construire. Une faveur qu'on n'accorde que très rarement à un «simple» conseiller municipal de la majorité. Quelques jours avant cette intervention, Roland Le Sauce s'était déjà distingué en interpellant par courrier le nouveau maire, Guy Roussel, ainsi que l'ancien, le sénateur Michel Le Scouarnec, sur un certain nombre de dossiers locaux: section Segpa du collège Le Verger, fermeture du tribunal, fermeture du service d'alcoologie de l'hôpital, fermeture annoncée du service traitement de la CPAM (caisse primaire d'assurance-maladie), disparition de la zone d'emploi d'Auray et réorganisation des services de l'État. Cette démarche, «je ne l'ai pas faite en tant que conseiller municipal, mais en tant qu'ancien candidat aux législatives. Elle s'inscrit dans la continuité du travail collectif que l'on a amené avec le Front de gauche. C'étaient des sujets de campagne. Je n'ai pas fait ce courrier pour casser les pieds à qui que ce soit», nous a expliqué hier Roland Le Sauce. En tout cas pas ceux du député, Philippe Le Ray, qui n'en était pas destinataire. Parce que la logique du Front de gauche est d'interpeller la majorité: «Maintenant que la gauche a tous les pouvoirs, on fait quoi ?».

Municipales 2014 : une liste Front de gauche ?
Jusqu'à hier, Michel Le Scouarnec n'avait pas répondu à l'interpellation de son ancien adjoint. Au contraire de Guy Roussel, qui l'a fait dans un courrier du 23 juillet rendu public par Roland Le Sauce hier. Au fond, sans surprise, le nouveau maire partage les préoccupations de celui qui fut son collègue dans l'équipe municipale pendant un peu plus de quatre ans. «Je veux vous rappeler que tous ces dossiers sont portés par une équipe municipale, une majorité aux sensibilités variées, ce qui fait sa richesse, et dont vous faites partie intégrante. C'est ensemble que nous devons répondre aux questions que les Alréens nous posent», écrit notamment Guy Roussel. Le nouveau maire a donc pris le soin de répondre à des interrogations qui n'en étaient pas, dans la mesure où «ce sont des dossiers qu'il (Le Sauce) avait suivis en tant qu'adjoint. Il était autant au courant que moi... Mais on est élu, on est là pour répondre aux citoyens. J'ai répondu par politesse. J'attends de voir la suite, on verra...». Le sous-entendu est double: une prochaine interpellation pourrait rester sans réponse. Et l'on ne peut pas être à la fois dedans (la majorité) et dehors. Roland Le Sauce, pour qui il est «encore prématuré» de savoir s'il constituera une liste Front de gauche aux municipales de 2014, va devoir choisir.
Benoit Siohan