Déqualification ?

Morbihan, une population qui vieillit inévitablement
Télégramme du 20 juin 2012

Nous étions 3.221.451 à vivre en Bretagne au 1erjanvier 2011 (*). C'est 23.500 de plus qu'en 2010, ce qui est conforme au rythme démographique enregistré depuis une dizaine d'années. Pour autant, la région vieillit et le nombre de décès progresse plus vite que celui des naissances.
Les Côtes-d'Armor enregistraient déjà, l'an dernier, un solde naturel déficitaire de160. Il continue à se creuser et a atteint 679 l'année dernière. 2011 a aussi été l'année où le solde du Finistère est devenu négatif, avec 79 naissances de moins que de décès. Ce n'est pas une surprise: c'est une tendance lourde depuis bien longtemps, et le solde positif de 2010 n'était que de quatre.

Forte régression du solde naturel en Morbihan
Le Morbihan s'en sort mieux, avec+343. Mais il est en si forte régression (600 en 2010) qu'il ne devrait pas tarder à devenir déficitaire. Le département d'Ille-et-Vilaine, en revanche, est bien parti pour résister puisqu'il a compté 5.700 naissances de plus que de décès. «La tendance est là depuis longtemps et elle y est pour longtemps», commente Olivier Léon, de l'Insee. «Plusieurs régions ont déjà basculé et toutes devraient, à terme, prendre le même chemin». C'est, en effet, l'impact mathématique du vieillissement de la population, plus âgée en Bretagne en raison de la venue de nombreux retraités. Et c'est aussi la rançon de l'allongement constant de l'espérance de vie.

En attendant le milieu du siècle...
Alors, si la Bretagne gagne des habitants, c'est grâce au solde migratoire que lui vaut son attractivité. C'est, en effet, l'arrivée d'habitants venus d'autres régions (et principalement de la région parisienne) qui lui permet de garder une démographie si positive. Sur les 23.500 nouveaux Bretons, seul un quart provient des naissances et les trois quarts restants des arrivants (dans la moyenne française, c'est le contraire). Combien de temps faudra-t-il compter avant d'inverser la tendance? «Il faudra attendre que la génération des baby-boomers disparaisse, vers le milieu du siècle, pour que le solde naturel commence à remonter», répond OlivierLéon. En attendant, c'est l'Ille-et-Vilaine qui truste les gros bataillons des arrivants et ceux des nourrissons, avec plus de 35% des bébés bretons 2011.

Emploi, la mission locale offre des solutions pour les jeunes
Télégramme du 20 juin 2012

Le chômage des jeunes a augmenté de 12,8 % en un ansur le bassin d'Auray. La Mission locale pour l'emploi et ses douze agents offrent pourtant une large palette de solutions pour régler les problèmes de tousles jeunes.

Dégradation. Depuis un an, le chômage des 16-25 ans a progressé de 12,8% sur le pays d'Auray (5,7% en Bretagne) pour culminer à 21,8%(19,1%en Bretagne). «C'est notamment dû à la fin des plans de relance mis en place par l'État après la crise de 2008», analyse Véronique LeNabour, la directrice de la Mission locale, qui tenait son assemblée générale hier à Auray. Plus de femmes. En 2011, la Mission locale a accueilli 1.618 jeunes de 16 à 25 ans, dont 51% de femmes. 53%avaient un niveau d'études correspondant au CAP ou BEP. En 2010 c'était 58%.

Il reste que le pays d'Auray (y compris LeBono et Plougoumelen) est le bassin d'emploi où les jeunes sont le moins formés en Bretagne. «C'est une conséquence de la saisonnalité. Certains font la saison et ne reprennent pas ensuite le chemin de la formation. Or, dans le monde actuel il est nécessaire d'avoir une qualification. C'est notre mission de leur en faire prendre conscience».

Aide globale. Seuls 46% des jeunes trouvent le chemin de la Mission locale dans la première année suivant la fin de leur scolarité. Or il y a toujours une solution pour eux à Auray (*) ou près de chez eux, à l'occasion d'une permanence décentralisée. «On a une approche globale. On peut régler leurs problèmes de logement, de santé, de formation ou de mobilité (permis de conduire, voyage à l'étrangeretc.) avec pour finalité la recherche d'emploi».

Autonomie. Véronique LeNabour et Daniel Gentil identifient l'autonomie comme un problème central, pratiquement au même niveau que la formation. «On leur demande de l'autonomie, mais la société ne leur en donne pas les moyens». Comment en effet se loger et s'assumer avec des ressources quasi inexistantes? Dans cet esprit, 200 jeunes ont pu bénéficier de dispositifs d'aide (pour près de 185.000 €). 220 jeunes ont par ailleurs bénéficié d'aides financières directes financées par le Département ou la Région.

Accompagnement. en 2011, la Mission locale a fourni 1.389solutions aux 1.618 jeunes qu'elle a suivis. Un sur deux a trouvé un emploi, le plus souvent en CDD. Un petit tiers a pu suivre une formation. La formation en alternance (114jeunes) a d'ailleurs connu un bond en avant de 26% «grâce à une restructuration de l'équipe». Performance. Véronique LeNabour constate l'efficacité des actions mises en place, avec le concours des partenaires (les collectivités publiques, de l'Europe aux communes, sans oublier Pôle emploi). «On a un service emploi très performant, proche de ce qu'on trouve dans le privé», estime par exemple la directrice: de l'aide à la recherche pure à la mise en valeur (rédaction de CV) en passant par la conduite accompagnée, la palette des services qu'on peut y trouver est large.

(*) 14, rue François-Mitterrand. Tél. 02.97.56.66.11.



*Octant Analyse n°30 de l'Insee Bretagne.