2018, meilleurs voeux en "densité et hauteur"...
02/01/2018
Peut-on copier sur la presqu'île, ce qui est le cauchemar de nos grandes cités urbaines ?
Les "PLU's", opérationnels en 2014 à Quiberon, en 2017 à Saint Pierre, favorisent aujourd'hui la construction "dense et en hauteur", comme dans les banlieues des années 50, avec pour première conséquence un changement complet de type d'urbanisme et donc d'habitat !
Patrick le Roux invoque son rôle de "régulateur" lors de son passage à l'urbanisme de la commune de Quiberon. Il s'inquiète avec raison de la multiplication actuelle de projets de grande taille à Quiberon.
Pour la prochaine bataille municipale, la ligne de fracture s'impose déjà dans le domaine de l'urbanisme avec deux camps : les propriétaires actuels, qui ne veulent pas d'une tour dans leur jardin, les futurs propriétaires, qui veulent acheter au "meilleur prix"...
La majorité précédente a choisi de moderniser les infrastructures et d'embellir les lieux publics, celle d'aujourd'hui de remplir les terres non construites et de faire construire "à tour de bras".
Un mandat de six ans est-il vraiment suffisant pour transformer une si belle station balnéaire ?
Urbanisme à Quiberon, les nouvelles modifications contestées
Ouest France du 2 janvier 2017
Avec la mise en place du linéaire commercial dans la nouvelle modification du Plu, Patrick Le Roux déplore une non-considération des commerçants indépendants, déjà touchés par le détournement du flux de clientèle au profit des centres commerciaux.
Patrick Roux, conseiller municipal de la minorité, réagit au nouveau plan local d’urbanisme (Plu), qui a été présenté le 22 décembre dernier.
Entretien
Patrick Le Roux, conseiller municipal de la minorité.
Vous souhaitez réagir sur la nouvelle modification du Plu, pourquoi ?
Cette deuxième modification, présentée en réunion publique le 22 décembre, révèle une intention de camouflage, où la communication sert à masquer les véritables intentions. Elle met en avant le développement durable, la création d’emplois, et les logements aidés, pour accomplir des choix politiques. La tendance actuelle est de brouiller les cartes, sachant qu’en urbanisme on dit tout et son contraire.
Quel est pour vous ce choix politique ?
Tout d’abord la surdensification du territoire par la multiplication des projets de constructions d’immeubles. Les modifications du Plu avantagent les promoteurs, qui n’ont pas de limite. Quand j’étais adjoint à l’urbanisme, j’ai mis plein de projets à la poubelle, dont des résidences de 150 logements. J’entends beaucoup de Quiberonnais se plaindre de tous ces nouveaux projets.
Vous évoquez également le commerce…
Les modifications du Plu désavantagent le bourg en favorisant l’agrandissement de la grande distribution. Si elle est créatrice d’emplois, elle en est aussi destructrice. La grande distribution bénéficie de terrains à l’entrée de ville, moins chers, et de parkings gratuits, alors que dans le centre-ville, on instaure les PV à 35 €, la concurrence des chalets de Noël, et le linéaire commercial interdisant aux commerçants de disposer librement des biens qu’ils n’arrivent plus à louer ou à vendre.
Que pensez-vous des logements aidés ?
Bien sûr, nous en avons besoin, mais ils ne permettront pas de régler le problème tant que la ville sera attractive. D’autant plus que les logements sociaux sont transitoires. Dans vingt ans, ce besoin existera encore, tandis que les bâtiments seront toujours plus hauts. C’est une fuite en avant.
Que proposeriez-vous plutôt ?
Il faut donner un autre cap à Quiberon. En tant qu’élus locaux, on a le choix. La mairie pense générer des flux en construisant le plus possible. Mais ce seront encore des résidences secondaires. Je pense qu’il faut réduire d’au moins 30 % la densification, et réduire la hauteur des immeubles de 3 m. Un étage de moins à la résidence seniors serait tout à fait acceptable.
2018, les vœux de Serge Dassault
Le Figaro du 2 janvier 2018
Par Serge Dassault
Serge Dassault est le président du groupe Figaro.
Chères lectrices,
chers lecteurs,
En mai 2017, la France a vu avec surprise l'élection d'un nouveau président de la République, jeune et dynamique, que personne n'attendait. Il était quasiment inconnu ; il n'avait pour l'appuyer ni parti politique ni réseau d'élus ; et pourtant, fort de sa devise «ni de gauche ni de droite mais pour tous les Français», il s'est imposé sans coup férir, évitant à notre pays ce cauchemar qu'eût été un duel entre Le Pen et Mélenchon.
La victoire d'Emmanuel Macron a stupéfié les observateurs patentés, habitués à commenter cet affrontement stérile entre la gauche et la droite qui, depuis trente ans - chaque majorité nouvelle détricotant l'ouvrage de la majorité précédente -, a condamné la France à l'immobilisme. Elle a fait éclater les partis traditionnels davantage attachés à leurs vieilles devises - «Une droite vraiment de droite», «Une gauche vraiment de gauche» - qu'à faire avancer notre pays sur la voie du progrès économique et social. Elle témoigne de l'écho que rencontre dans les profondeurs du pays cette promesse implicite du candidat Macron: la promesse d'union nationale.
L'union nationale: belle et grande idée défendue en son temps par le général de Gaulle! Il avait compris, lui, que les vieilles notions de droite et de gauche doivent s'effacer quand l'intérêt national est en jeu. Que leur opposition artificielle installe une perpétuelle lutte des classes qui attise la jalousie du pauvre envers le riche, et la rancœur du riche contre le pauvre. Emmanuel Macron, avec son gouvernement composé de ministres venus de la droite, de la gauche et du centre, affiche sa volonté d'en finir avec cette funeste hémiplégie. Dans l'intérêt de la France, qui doit rester notre seule boussole, on ne peut que souhaiter sa réussite.
«L'union nationale, belle et grande idée défendue en son temps par le général de Gaulle»
En sept mois, il faut reconnaître que le nouveau président n'a pas perdu de temps, inscrivant même à son actif des réformes que la France attendait depuis trente ans. La mise en place de la flat tax sur les dividendes et les plus-values, accompagnée de la baisse de l'impôt sur les sociétés, est un puissant signal pour les investisseurs. La réduction du périmètre de l'ISF va faciliter le retour en France de milliards de capitaux, qui seront fort utiles à l'investissement et à la croissance. Quant à la modification du droit du travail, votée sans encombre avec le soutien bienvenu de la droite, elle introduit enfin un peu de flexibilité dans un système qui décourageait l'embauche.
Toutes ces mesures étaient nécessaires pour l'activité et l'emploi. Venu de la gauche, Emmanuel Macron a eu l'audace de bousculer les tabous idéologiques et les forteresses syndicales. Il faut lui en savoir gré.
Gare cependant à ne pas oublier en chemin la bombe à retardement financière qui n'a jamais été si près d'éclater! Faute d'économies structurelles - sur la dépense sociale et les effectifs de la fonction publique d'État, notamment -, notre situation budgétaire reste très critique. La dépense publique (56 % du PIB) continue de croître. Notre dette poursuit sa progression, au rythme de nos déficits budgétaires (70 milliards par an): en 2018, la France empruntera davantage sur les marchés financiers qu'en 2017 - 200 milliards d'euros, du jamais-vu depuis dix ans! Le jour où les taux d'intérêt remonteront - et ce jour-là finira bien par arriver -, notre pays sera pris à la gorge. Adieu, alors, promesses électorales et lendemains qui chantent! L'État, en cessation de paiement, ne pourra plus assurer les traitements ni les retraites de ses fonctionnaires! Certes, il y aurait quelque injustice à imputer à Emmanuel Macron la seule responsabilité d'une situation héritée de ses prédécesseurs. Mais le président serait coupable de ne pas chercher à y porter remède.
Devant lui, la tâche est immense. Des trois plaies envoyées sur notre pays par François Mitterrand et ses disciples, seul l'ISF a été corrigé - et encore, à moitié: il faudra bien s'en débarrasser totalement! L'âge de départ à la retraite, un peu amendé par Nicolas Sarkozy, qui a passé la barre de 60 à 62 ans, condamne toujours à l'explosion notre système par répartition: là aussi, il faut aller de l'avant! Quant aux 35 heures, inventées par Martine Aubry et Lionel Jospin dans la plus totale irresponsabilité, elles continuent d'augmenter le coût du travail, et donc de peser sur les exportations, mais aussi de creuser le déficit de l'État: tous les ans, pas moins de 21 milliards (financés par l'emprunt) sont ainsi versés aux entreprises pour en «compenser» les effets pervers! Là encore il y a urgence, comme il y a urgence à moderniser l'État, à réduire son périmètre et à engager, pour de vrai, la baisse du nombre de fonctionnaires. Emmanuel Macron doit savoir que, s'il s'engage sur cette voie, les forces vives du pays seront derrière lui.
Mais, s'il veut vraiment redresser la France, rendre le pays réellement dynamique et attractif, il devra faire preuve de davantage d'audace encore et opter résolument pour un impôt sur le revenu moderne, universel, proportionnel, simple et efficace: la flat tax.
«La seule réforme fiscale efficace pour ranimer la confiance, et donc la croissance, c'est une flat tax qui permettra la baisse des impôts pour tous»
Pourquoi? Le système actuel, marqué par un impôt sur le revenu à taux progressif (il s'alourdit au fur et à mesure que les revenus augmentent), n'est ni juste ni efficace. Trop concentré sur quelques-uns, il décourage l'initiative et bride l'activité. À tel point que l'État, particularité bien française, s'est retrouvé dans l'obligation de créer 100 milliards de dispositifs fiscaux - les fameuses «niches» - pour redonner d'une main aux Français ce qu'il leur prend de l'autre! C'est le serpent qui se mord la queue.
Il est temps de réformer ce système absurde et d'opter résolument pour une fiscalité modérée à taux constant. L'assiette devrait être celle de la CSG, pour financer à la fois la Sécurité sociale et le budget. Alors que dans beaucoup de pays une flat tax unique est en vigueur (13 % en Russie, 15 % à Singapour et à Hong-kong), on pourrait appliquer en France trois taux, ce qui permettrait à tous les contribuables, et pas seulement aux plus riches, d'être bénéficiaires. Par exemple:
- zéro impôts pour les contribuables gagnants jusqu'à 1 500 euros net par mois (ils seraient dès lors libérés de tout impôt sur le revenu comme de la CSG) ;
- 13 %, y compris la CSG, pour tous les revenus compris entre 1500 et 4000 euros (c'est le niveau de l'impôt déjà acquitté par un salaire de 1 500 euros net) ;
- et enfin 25 % pour tous les revenus supérieurs à 4 000 euros net.
L'État n'y perdrait rien côté recettes, car il pourrait récupérer une grande partie des 100 milliards consacrés aujourd'hui aux niches fiscales, devenues sans objet du fait de la baisse du taux moyen d'imposition. Au total, ce sont 50 à 80 milliards de recettes fiscales supplémentaires qui pourraient rentrer dans ses caisses, pour compenser la baisse des différents impôts sur les particuliers et les entreprises et rétablir enfin l'équilibre budgétaire.
Une telle réforme relancerait immédiatement le pouvoir d'achat pour tous, la croissance et l'emploi. A contrario, si le président de la République ne met pas en place l'impôt à taux constants, s'il conserve en l'état la fiscalité actuelle, quelles que soient les décisions qu'il prendra par ailleurs, il échouera comme ses prédécesseurs à redresser notre économie. Ce serait gravement dommageable pour la France, et pour lui.
En d'autres termes, la seule réforme fiscale efficace, la seule «remise à plat» qui permettra de ranimer la confiance, et donc la croissance, c'est la baisse des impôts pour tous. Cela suppose de n'oublier personne, et surtout pas les plus modestes, qui contribuent par leur travail à l'effort collectif. Leur pouvoir d'achat doit être soutenu. Comment? En renforçant, notamment, les mécanismes d'intéressement et de participation. Insuffisamment utilisés depuis de Gaulle, ils font de l'ensemble des salariés (et non de leurs «représentants» syndicaux qui bien souvent ne représentent qu'eux-mêmes) les vrais partenaires de la direction, ce qui est le meilleur moyen de supprimer la lutte des classes dans les entreprises.
«De toute urgence, il faut rétablir à la fin de l'école primaire un examen, analogue à ce qu'était autrefois le certificat d'études. Supprimer le collège unique et rebâtir une filière d'apprentissage digne de ce nom, si nous voulons offrir à tous les enfants de France un avenir et un métier»
Concrètement, il faut supprimer le forfait social qui réduit la participation des salariés et revoir la formule de calcul, inchangée depuis 1967, de manière à ce que la réserve de participation soit au moins égale aux dividendes distribués. C'est la règle que j'applique depuis plus de vingt ans chez Dassault Aviation, à la grande satisfaction de tout le personnel. «Ce qu'il y a de bien dans votre système, m'a dit un jour un délégué, c'est que nous ne travaillons plus seulement pour le patron mais aussi pour nous.» Le profit partagé est la règle d'or de toute gestion participative, et la garantie d'un bon climat social. Emmanuel Macron affiche son intention d'avancer dans cette voie. On ne saurait trop l'y encourager.
Souhaitons, enfin, que ne soit pas laissé sans réponse l'échec de l'Éducation nationale, quiatteint aujourd'hui des proportions dramatiques. Depuis qu'on a supprimé les redoublements, les notes, les examens et les prix, les enfants, désormais dispensés de ce qui s'appelait naguère le «certificat d'études», entrent trop souvent au collège «unique» sans savoir ni lire, ni écrire, ni compter. La formation professionnelle et l'apprentissage sont laissés en jachère, en dépit des innombrables plans qui prétendent les relancer. N'étant formés à aucun emploi, les jeunes s'ennuient et sortent de l'Éducation nationale à 16 ans ou plus, sans diplôme, sans ambition, et surtout sans métier. 140 000 jeunes quittent ainsi chaque année le système scolaire sans avoir la possibilité de gagner leur vie. 20 % des étudiants abandonnent l'université sans rien d'autre en poche qu'un bac dévalué. Nombre d'entre eux tombent dans la drogue et la délinquance, sources d'argent facile. Il devient alors impossible de les réinsérer. Mais qu'attendons-nous pour réagir? De toute urgence, il faut rétablir à la fin de l'école primaire un examen, inspiré de ce qu'était autrefois le certificat d'études. Supprimer le collège unique et rebâtir une filière d'apprentissage digne de ce nom, si nous voulons offrir à tous les enfants de France un avenir et un métier. Nous assurer que les jeunes qui entrent à l'université sont réellement capables de suivre les enseignements qui leur seront prodigués. Et supprimer totalement cet absurde tirage au sort qui décourage les meilleurs et conduit les moins bons à un échec assuré.
En ce domaine, comme en de nombreux autres, le gouvernement semble sur la bonne voie. Je forme le vœu que les premiers pas accomplis dans le bon sens par Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Éducation nationale, ou par son homologue en charge de l'Enseignement supérieur soient suivis de beaucoup d'autres. Tony Blair l'a dit un jour: «La bonne politique n'est ni de gauche ni de droite, c'est celle qui marche.» Il avait raison, et Emmanuel Macron a raison de s'en inspirer.
En ce début d'année 2018, souhaitons donc que les bonnes intentions se confirment, que les premières réussites s'amplifient et que jamais ne manque à cette nouvelle équipe le courage d'agir, loin des a priori partisans, dans le sens du seul intérêt national.
Tel est, à l'aube de l'année nouvelle, le vœu que je forme pour notre pays. En mon nom, et au nom de tous les journalistes et collaborateurs du Groupe Figaro, je voudrais y joindre, chères lectrices, chers lecteurs, pour vous, vos familles ainsi que pour tous ceux qui vous sont chers, mes vœux les plus sincères de bonheur et de succès.
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