Tartu ou Vannes ? En Estonie, pratique de la gestion participative !
05/12/2016
L'Administration "préfectorale" française ignore le "télétravail", le "bureau partagé" et l'"Openspace" !
A Vannes, l'inauguration par un Ministre de la nouvelle cité administrative "Troadec" est un classique du genre ! 16 millions dépensés en "dur" pour des habitudes de travail, qui perdurent malgré l'informatique et les nouvelles technologies...
Pour préparer le "grand rétrécissement" de 2017, qui est nécessaire pour augmenter la "productivité" de notre outil administratif, le regroupement des "forces vives" est un préalable, mais certainement pas suffisant.
A Tartu, la municipalité propose aux habitants de décider d'investir une partie de son budget, de soumettre leurs idées sur Internet et de voter en ligne... On est à des années-lumière de la pratique en France des avant-projet de budget, des commissions d'élus et des votes du budget définitif en Conseil !
"Agilité" dans les pratiques budgétaires ? Il faut former les élus au développement informatique "agile" !
L’Estonie se rêve en pionnière du tout-numérique
L’ex-République soviétique a développé une « e-administration » favorisant le dialogue entre les Estoniens et leurs élus.
LE MONDE ECONOMIE du 5 décembre 2016
A Tartu, la capitale culturelle estonienne, c’est devenu une habitude. Depuis quatre ans, la municipalité propose aux 93 000 habitants de décider comment investir une partie (150 000 euros) du budget de la ville. Au printemps, ils soumettent leurs idées sur Internet. En fin d’année, ils votent en ligne pour les meilleurs projets, qui seront appliqués l’année suivante.
Parmi les suggestions proposées en 2016 : la création d’un jardin pour enfants près de la rivière Emajogi, la reconstruction du toit d’un bâtiment historique, ou encore l’installation d’un parc à vélo près de la gare…
Lire notre dossier : La politique au risque du clic
« Ce genre de budgets participatifs est entré dans la vie locale, explique Siim Sikkut, conseiller numérique auprès du premier ministre. Mais nous faisons beaucoup plus. » Il n’exagère pas : en quelques années, le pays balte est devenu l’un des pionniers européens en matière d’« e-administration » et « e-relations » entre les citoyens et leurs élus.
De fait, depuis 2005, les 1,3 million d’Estoniens peuvent voter par Internet à toutes les élections, depuis n’importe quel endroit du monde. « Grâce à cela, notre taux de participation électorale n’a pas bougé, remarque M. Sikkut. Internet est un canal de communication et d’échange direct avec les citoyens particulièrement efficace. » Ainsi, les projets de loi sont mis en ligne dès leur présentation. Ils peuvent être commentés par tout le monde, à chaque étape du débat parlementaire.
Skype est né dans le pays balte
Plutôt surprenant, lorsque l’on pense qu’il y a vingt-cinq ans, quand elle a regagné son indépendance, l’Estonie devait composer avec une administration vieillissante et omnipotente, héritée de l’Union soviétique. Pour la moderniser – et faire des économies –, le pays entier a concentré ses efforts sur le Net et les services en ligne.
Désormais, les Estoniens ont une identité numérique unique pour toutes les démarches, ainsi qu’une carte d’identité dématérialisée. Quelque 95 % d’entre eux payent leurs impôts en ligne (40 % en France). Les ordonnances peuvent être renouvelées à distance par les médecins. Il est également possible, par le biais d’une application mobile, d’apposer une signature numérique officiellement reconnue sur tous les documents légaux – à l’exception des contrats de mariage et des emprunts immobiliers.
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Dès l’école, les enfants sont formés au code informatique et la quasi-totalité du territoire est couverte par le haut débit. « Le numérique est devenu une partie de notre identité », estime M. Sikkut, rappelant que Skype, le logiciel d’appel vidéo en ligne, est né en Estonie.
Un statut d’« e-résident »
Pour la capitale du pays, Tallinn, le tout-Internet est aussi une question stratégique vitale. Fragilisé par une population déclinante, coincé entre l’encombrant voisin russe et les très performants pays nordiques, le pays parie que, grâce au numérique, il augmentera son attractivité.
En 2014, il a ainsi créé le statut d’« e-résident », qui permet aux étrangers de devenir des citoyens virtuels du pays. Et, donc, d’y créer des entreprises ou d’y ouvrir des comptes en banque. « Cela permet à des créateurs de start-up américains ou asiatiques de mettre un pied dans le marché de la zone euro », explique M. Sikkut, précisant que l’identité des candidats est vérifiée de près. Et qu’il faut moins de vingt minutes pour créer et enregistrer une société en ligne. Fin octobre, 14 200 « e-résidents », venus de 136 pays, avaient ainsi créé 1 033 entreprises, qui devraient générer 3 millions d’euros de revenus en 2016, selon Tallinn.
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En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/12/05/l-estonie-se-reve-en-pionniere-du-tout-numerique_5043456_3234.html#GjazEwUlZp93irjB.99
La cité administrative de Vannes inaugurée par Jean-Vincent Placé
Ouest france du 29 novembre 2016
Panneaux solaires rechargeant les voitures électriques, cuve de récupération de l’eau de pluie pour nettoyer les bateaux, peintures à base d’algues, éclairage s’adaptant à la luminosité extérieure, chaudière à bois…, la nouvelle cité administrative de Vannes va au-delà des normes d’économies d’énergie actuelles. Baptisée Troadec, elle a été inaugurée hier par un élu écologiste, Jean-Vincent Placé. Le secrétaire d’État chargé de la réforme de l’État et de la simplification est venu saluer la réalisation de ce bâtiment « exemplaire » en matière de développement durable, mais aussi de simplification et d’économie : la nouvelle cité administrative réunit près de la gare de Vannes la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema), l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCSF) et une unité de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dréal). S Son coût de 16 millions d’euros sera compensé par la vente des différents bâtiments éparpillés en centreville et les économies de fonctionnement.
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