La Fibre à Saint Pierre ? Merci, Monsieur Juncker !
15/09/2016
"Créer une société du Gigabit par seconde !"
"100 millions de bits par seconde avant 2025, la 5G dès 2020 et des points d'accès WiFi en très Haut Débit dans 8 000 collectivités locale..." le cadeau du Président de la Commission européenne dans son discours du 14 septembre 2016 !
Ces promesses sont à peine crédibles à Saint Pierre Quiberon, où le débit fixe est en moyenne de 6 millions de bits par seconde, où les communications mobiles passent principalement par la 2G, où le WiFi public offre à peine 1 million de bits par seconde.
Le "saut" proposé par l'Europe est d'un facteur de 10 à 100, propre à révolutionner toutes les applications informatiques actuelles...
Malheureusement pour nous, la France, reine des petits pas, a déjà découpé le marché en trois zones : denses, moins denses et pas denses du tout ! Ici, avec la recentralisation en cours, les investissements ne viendront pas par le tuyau "Orange", mais par le tuyau "Megalis", opéré probablement par Orange, sur fond régional, et fortement "étranglé" par AQTA et son Président ! Auray, par sa grâce, disposera en 2017 de la fibre.
Avec le retard de 5 ans déjà enregistré, Orange comble les "trous" du Haut débit, en "fibrant" les NRA à la traine... c'est dire que le "très haut débit" n'atteindra Saint Pierre que vers 2020-2030 !
Alphabet donne un mauvais signal pour la fibre, puisqu'il réduit de moitié le budget de sa filiale "GoogleFiber", un rêve américain, qui s'évanouit...
L'explosion des "mobiles" modernes, qui se connectent automatiquement à la WiFi met à mal les débits sur la presqu'île... sans solution technique utilisable actuellement... et réduit d'autant la bande passante du fixe !
Les "législatives en mai 2017" seront l'apogée des promesses de tous les candidats sur la circonscription ! Qu'ils fassent tous un stage à Bruxelles !
L’Europe veut une connexion à 100 millions de bits par seconde pour tous
01Net du 14 septembre 2016
Amélie Charnay
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. - JOHN THYS - AFP
La Commission européenne vient de publier un ambitieux projet de révision de la réglementation télécom qui prévoit des débits incroyables pour le fixe, la commercialisation de la 5G dès 2020 et des points d’accès Wi-fi gratuits.
Nous n’irons pas jusqu’à dire que Jean-Claude Juncker nous a fait rêver avec son discours de l’Union prononcé ce 14 septembre devant les Etats membres. Mais la partie consacrée aux télécoms semble prometteuse, même s’il ne s’agit encore que de grandes lignes directrices demandant à être précisées. Objectif connectivité. Fixe, mobile, citoyens, entreprises, la Commission européenne veut imposer une connexion à internet « rapide et fiable » pour tous.
Créer une « société du Gigabit »
« Tous les foyers européens, ruraux ou urbains, devraient avoir accès à une connexion offrant une vitesse de téléchargement d’au moins 100 Mbit/s susceptible d'être convertie en une connexion gigabit », écrit la Commission dans le communiqué de presse qui a suivi le discours de Juncker. Même si l’échéance est fixée à 2025, on a un peu du mal à y croire. Pour obtenir un tel débit, il faut du FttH (fibre de bout en bout) ou FttB (fibre avec terminaison en cuivre). Or, ces infrastructures se déploient encore lentement dans les zones urbaines des pays les plus riches comme en France où l’on ne compte actuellement que 2,9 millions d’abonnements dépassant les 100 Mbit/s, selon l'Arcep. Notre gouvernement a d’ailleurs été plus modeste que la Commission puisque son plan Très Haut Débit prévoit que tout le territoire aura accès à seulement 30 Mbit/s … d’ici 2022.
100 Mbits, c’est la connexion minimale qui sera réservée aux particuliers. Du côté des services publics (écoles, universités, plateformes de transport) et des entreprises, l’Europe fixe carrément le plafond à 1 Gigabit en débit montant et descendant d’ici 2025. Là aussi, l’objectif laisse dubitatif quant à sa faisabilité lorsque l'on sait que seuls quelques collèges en France bénéficient d’une connexion … ADSL.
La 5G dans au moins une ville de chaque pays en 2020
« Toutes les zones urbaines, ainsi que les principaux axes routiers et ferroviaires devraient disposer d’une couverture 5G ininterrompue ». Quand ? La question reste en suspens. Mais on s’étonne d’un tel commandement alors que les opérateurs n’ont toujours pas achevé leur couverture 4G en Europe comme en France, par exemple. De façon plus concrète, la Commission fixe l’ouverture commerciale de la 5G au 2020 en précisant qu’ « au moins une grande ville de chaque pays de l’Union » devra en bénéficier. Juste avant, l’Europe souhaite organiser des essais dès 2018.
Rappelons que les bandes de fréquence ne seront identifiées par la prochaine Conférence mondiale des radiocommunications (CMR) qu’en 2019, après une expérimentation grandeur nature aux JO d’hiver en Corée du Sud et aux JO d’été au Japon. Le déploiement ne devrait donc pas commencer avant 2020. Un peu court pour une commercialisation dans la foulée.
Des points d’accès Wi-fi gratuits pour tout le monde
Le plan Wifi4EU, doté de 120 millions d’euros, prévoit d’installer des bornes Wi-fi dans 6000 à 8000 collectivités locales. Bornes qui pourraient supporter jusqu’à 50 millions de connexions par jour en très haut débit. Pour apporter le Wi-Fi « au cœur des villages et des villes, des parcs, des bibliothèques, des bâtiments publics ». Les infrastructures seraient financées par l’Europe avec des bons d’achats, tandis que les autorités publiques paieraient les abonnements et maintiendraient l’équipement en bon état.
La Commission européenne estime que 500 milliards d’euros seront nécessaires pour atteindre tous ses objectifs fixés sur dix ans. Et compte sur le secteur privé pour supporter cet effort grâce à un nouveau code simplifié des communications électroniques. Enfin, elle prévoit d’apporter davantage de protection aux consommateurs en facilitant le changement de fournisseur et en garantissant des prix abordables pour les populations fragiles comme les personnes âgées, par exemple. On attend de voir concrètement à quoi pourrait ressembler ces propositions. L’Arcep et le gouvernement français ont salué cette présentation qui va maintenant servir de base de négociation avec le Conseil et le Parlement européen.
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