Défi français ?
28/07/2016
L'AC 45 Turbo n'est pas encore le bateau définitif de la Coupe !
Fabriqué par Multiplast à Vannes, mis au point à Lorient, ce nouveau bateau sert de modèle d'entrainement de l'équipage français pour une "course en foil" !
Cette nouvelle technologie oblige à revoir les modèles et pratiques classiques de la course à la voile... et prépare les constructeurs à construire les bateaux de demain ! plus techniques et plus complexes, notamment en raison de technologies hydrauliques et informatiques.
La rupture vient "audacieusement" du champ des vitesses maximales possible et de l'abandon des vieux principes de vitesse maximale (fonction de la longueur !). Ce paramètre explose littéralement, contraignant les barreurs à une vigilance affinée et précise.
Une nouvelle génération est née ! avec un spectre presque sans limite !
Cammas, le Turbo, c'est le pied !
Télégramme du 27 juillet 2016
Deux semaines après son baptême à Lorient, l'AC45 Turbo du défi français, engagé dans la Coupe de l'America, a tiré ses premiers bords, ce mardi, dans les courreaux de Groix. Malgré un foil cassé, Franck Cammas s'est régalé : « L'AC45 Turbo, c'est vraiment le pied » !
Franck Cammas, quelles sont vos premières impressions après cette sortie ?
C'était sympa et pas trop dur, même s'il y a beaucoup de systèmes à gérer à bord. Donc c'est un peu intellectuel parfois (rires) avec les réglages autour de la barre et des safrans mais aussi sur les foils de chaque côté. Tout cela fonctionne à 90 % avec des commandes hydrauliques, il faut donc appuyer sur le bon bouton au bon moment et interagir avec les équipiers.
En termes de sensations, ça change quoi par rapport à l'AC45 avec lequel vous naviguez lors des régates préliminaires ?
C'est facile, on a des sensations, c'est un bateau sain. On a eu l'impression de bien gérer le truc mais bon, il n'y avait pas beaucoup de vent, disons dix noeuds maxi. Néanmoins, on a volé facilement, jusqu'à 25 noeuds. Il y avait quatre navigants et deux techniciens qui contrôlaient tout. On n'a pas volé dès le premier bord, on est monté en charge tranquillement. Puis on s'est mis à voler très vite car ces bateaux-là sont faits pour voler tout le temps. A toutes les allures. Le foil babord n'a pas résisté à cette première sortie.
Que s'est-il passé ?
On n'a rien tapé mais, après nos tests de rupture, on savait que ce foil était endommagé. On se doutait que sa durée de vie n'allait pas être longue. Et elle a été assez courte, on l'a explosé assez vite. Heureusement, on l'avait anticipé donc on a mis en route un nouveau foil. Cela va prendre quelques jours pour le remplacer.
Lorsqu'on navigue pour la première fois sur un engin qui a nécessité plus de 35.000 heures de travail et coûté 4 M€, a-t-on le trouillomètre à zéro ?
Non, ce n'est pas la première fois que ça m'arrive. Le maxi-trimaran « Groupama 3 », il valait trois fois ce prix-là... Les bateaux de compétition, on sait que ça vaut cher. Bon, celui-là comme il est instable, on sait qu'on peut facilement le casser mais il ne faut pas penser à cela quand on navigue, sinon on ne s'en sort plus (rires). Avec l'AC45 Turbo, on est obligé d'attaquer si on veut voler. Tu ne peux pas ne pas pousser sur le bateau, tu es obligé d'être à fond. Pas à 50 %.
Barrer un tel engin, ça doit être particulièrement grisant non ?
L'AC45 Turbo, ça fait vraiment « gros bateau ». Il est plus large, a plus de puissance. C'est plus hi-tech, plus grisant, plus fin. A partir de 7-8 noeuds de vent, ça vole tout le temps. Au près, ça va quasiment deux fois plus vite qu'un AC45. Tu as une vraie finesse, c'est comme un avion, comme un planeur. Oui, c'est carrément le pied ce bateau-là !
© Le Télégramme
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