Existe-t-il une place aujourd'hui pour un Camping "municipal" ?
18/07/2016
A Saint Pierre Quiberon, les nouveaux élus ont la "main qui tremble" !
D'un côté la musique "classique" avec un choix "Ravel", qui vise les mélomanes, de l'autre la "municipalisation" d'une activité de plein air, complètement "out" !
Redonner au "littoral" son aspect naturel (PLU or not PLU ?), massacrer les rivages par l'onction donnée aux carcasses de tôle, ayant 50 ans d'âge, à moins de 5 mètres de l'eau, concentrer les "forces municipales" (Hum, elles tremblent aussi dans l'entretien quotidien !) pour assurer une certaine propreté dans les douches des campeurs... n'est-il pas temps de réfléchir sérieusement à l'activité "camping" sur les bords de côte de la Commune ?
L'évolution de cette activité, gourmande en capitaux, de plus en plus technique, pousse à l'installation de mobile-homes, qui sont interdits par la "loi littoral" au Petit Rohu, à Kerhostin et donc à Penthièvre.
Le développement résidentiel "Haut de gamme" à l'année (contrairement à l'application stupide de la loi SRU) est, lui, porteur d'évolutions économiquement souhaitables dans une commune en voie d'appauvrissement !
Le "Centre-bourg" ne peut continuer à vivre qu'avec une périphérie "riche" !
Camping des Sables blancs, les saisonniers sont là
Télégramme du 15 juillet 2016
Lundi, en fin d'après-midi, les élus ont rencontré les personnels saisonniers qui viennent renforcer les effectifs du camping municipal des Sables-Blancs durant l'été. L'occasion pour les nouveaux venus d'échanger et d'écouter les recommandations du maire, Gérard Pierre, après le mot d'accueil de Michel Perrin, l'adjoint en charge du camping. L'accent a été mis sur l'importance de l'accueil et du service à la clientèle. « Un client satisfait est la meilleure des promotions », a insisté l'élu.
© Le Télégramme
Les nouveaux territoires du camping
LE MONDE ECONOMIE du 11 juillet 2016
Béatrice Madeline
Sylvie et Steeven Gaube, 38 ans tous les deux, sont heureux. « Nous avons toujours fait du camping quand nous étions plus jeunes. C’était notre rêve d’avoir le nôtre un jour. » Elle était comptable, il était jardinier-paysagiste-élagueur dans l’Oise.
Ils ont vendu leur maison, et sont venus s’installer à la fin de l’hiver à Bourbonne-les-Bains (Haute-Marne). Il y ont racheté, moyennant 300 000 euros environ, le camping Montmorency, un 3-étoiles, avec 74 emplacements et douze mobile homes, répartis sur deux hectares arborés, tout près du centre-ville, du collège et des commerces de cette bourgade thermale.
« On travaille dix heures par jour, mais ce n’est pas comme si on passait dix heures dans un bureau avec un patron. On est au grand air, on a un logement de fonction, on voit nos enfants à la sortie du collège, c’est une vie familiale. Et cela ne nous empêchera pas de prendre des vacances nous aussi », assurent-ils.
Le rêve de Sylvie et Steeven, ils sont nombreux à le caresser. Les particuliers en mal de soleil et d’espace représentent 80 % des acheteurs de terrains de camping en France, le reste étant composé à 15 % de chefs d’entreprise qui souhaitent investir et à 5 % de professionnels du tourisme, affirme Sébastien Cantais, agent immobilier spécialisé dans le secteur depuis plus de vingt ans.
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Un intérêt qui ne s’explique pas seulement par l’espoir d’une vie nouvelle, mais aussi par la bonne santé de l’hôtellerie de plein air. Pensez donc : « Toute la particularité de ce métier, c’est qu’il y a de plus en plus de clients, et de moins en moins de campings », souligne Olivier Ganivenq, président du directoire de Vacalians Group, le leader européen de l’hôtellerie de plein air.
Des tarifs maîtrisés
Certes, le secteur a connu un petit passage à vide, mais 2015 a été une année record en termes de fréquentation, avec près de 113 millions de nuitées enregistrées (pour un chiffre d’affaires de 2,4 milliards d’euros), en hausse de 3,5 % par rapport à 2014, selon les chiffres de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA).
Le mouvement de reprise semble devoir se confirmer cet été, grâce, en partie, au contexte international, qui ramène les vacanciers en Europe, et à la crise économique qui n’en finit pas. Des chiffres enviables au regard de l’hôtellerie traditionnelle, qui – à l’exception du très haut de gamme – a souffert en 2015 d’une baisse de la fréquentation.
Si les campings s’en sortent mieux, c’est aussi grâce à des tarifs maîtrisés : en moyenne, une nuit revient à 15 euros pour deux personnes en haute saison sur un emplacement nu, sur lequel on plante sa tente ou on installe son camping-car, et à 66 euros pour un emplacement équipé d’un mobile home ou autre cabane ou roulotte, des hébergements à la mode.
Une demande forte, donc, mais une offre qui ne cesse de diminuer : l’urbanisation ou les fermetures de terrains (liées par exemple aux inondations) grignotent le parc, lentement mais sûrement. Avec 8 250 terrains environ actuellement, contre plus de 9 000 en 2000, l’Hexagone n’avait jamais compté si peu de campings.
« Phénomène de rareté »
Résultat, l’investissement est de plus en plus regardé, non seulement par les particuliers, comme Sylvie et Steeven, mais aussi par les professionnels du tourisme. Si bien que ce secteur, largement dominé par les indépendants – aujourd’hui, 34 % des campings ont moins de 50 emplacements –, est en train de se structurer autour de groupes de taille significative et de susciter un intérêt croissant de la part des investisseurs.
« La nouveauté, c’est que les fonds s’intéressent à notre activité, explique François Georges, président du groupe Sandaya, un « pure player » de l’hôtellerie de plein air, propriétaire de onze terrains de camping qui comptent tous plus de 450 emplacements. Et ce, pour plusieurs raisons : d’abord, parce que le numérique va inévitablement amener le marché à se concentrer ; ensuite, parce qu’aujourd’hui, il est extrêmement compliqué d’ouvrir de nouveaux campings, ce qui crée une barrière à l’entrée et un phénomène de rareté. »
Ainsi, en mai, le groupe Sandaya a été repris par ses managers, François Georges et Xavier Guilbert, ex-dirigeants de Pierre & Vacances et Center Parcs (25 % chacun), et un consortium d’investisseurs financiers porté par Apax Partners, comprenant Sofival, Bpifrance, la Société générale et Arkéa. Quant au groupe Siblu, qui possède 8 000 emplacements équipés de mobile homes, il a bouclé, en septembre 2015, une levée de fonds auprès de la société européenne Stirling Square Capital Partners.
Dans le seul camping parisien, à la limite ouest du bois de Boulogne, des supporteurs de l’équipe de football d’Autriche, le 22 juin. JFK/EXPA/PRESSE SPORTS
Des terrains de plus en plus grands
D’autres fonds de référence, comme Carlyle et Permira, se sont intéressés récemment à l’hôtellerie de plein air. L’arrivée de ces fonds et la taille atteinte par certains groupes ne font qu’encourager la tendance lourde du secteur : aller vers des terrains de plus en plus grands, de mieux en mieux équipés, qui ressemblent parfois davantage à des clubs de vacances « all inclusive » qu’à des villages de toile.
« Les clients veulent des piscines bien sûr, mais aussi des parcs aqualudiques pour les enfants, des spas, de plus en plus d’infrastructures qui nous rapprochent de l’hôtellerie traditionnelle », confirme Olivier Ganivenq, chez Vacalians.
Les emplacements nus se font plus rares pour faire place à des mobile homes toujours plus grands, mieux équipés et plus confortables. Quand il ne s’agit pas de développer de véritables produits touristiques sous forme de cabanes, de yourtes, de roulottes aménagées avec activités ad hoc à la clé, la grande tendance du moment, comme en témoigne le succès des campings écolo de la chaîne Huttopia.
Des investissements colossaux (au total, plus de 6,6 milliards d’euros ces quinze dernières années), mais rentables : le taux d’occupation est d’autant plus élevé que le camping est moderne et bien équipé (52 % pour les 5-étoiles, contre 25 % seulement pour les 1-étoile).
Et selon Xerfi, la progression du chiffre d’affaires des établissements rattachés à des groupes ou chaînes a été 1,6 fois plus rapide entre 2010 et 2015 que celle des campings indépendants. Ces terrains hyperéquipés affichent un excédent brut d’exploitation (EBE) moyen de 26,7 % en 2015, contre 22 % pour les indépendants.
Et ce, alors que l’hôtellerie traditionnelle souffre d’un problème de rentabilité : selon une étude conjointe du Comité pour la modernisation de l’hôtellerie française et du cabinet d’études Coach Omnium auprès de petits établissements (moins de vingt-cinq chambres), 59 % d’entre eux déclarent ne dégager aucun bénéfice d’exploitation, ou même être en pertes, alors que 60 % ont constaté un recul du chiffre d’affaires depuis deux ans.
Le défi du numérique
Si l’hôtellerie de plein air s’oriente vers la concentration du secteur et la constitution de véritables groupes, c’est aussi en raison du rôle stratégique joué par le numérique dans la commercialisation.
Grâce à Internet, les clients peuvent comparer en permanence les prestations et les tarifs et réserver leur séjour en direct. Désormais, 85 % des ventes se font par ce canal. « Aujourd’hui, c’est de plus en plus compliqué d’exister sur le Net. Beaucoup de campings sont en train de perdre toute visibilité parce qu’ils n’ont pas les moyens d’acheter des mots-clés. Les investissements deviennent lourds », remarque François Georges.
D’autant plus lourds que l’arrivée dans le secteur d’acteurs comme Expedia, ou, dans une moindre mesure, de Booking, peut être dévastatrice. « Au début, ces acteurs ont offert des prestations à des coûts très bas : ils ont commencé avec 2 % de commissions, et les propriétaires de terrains se sont dit qu’ils faisaient une bonne affaire, commente Guylhem Féraud, président de la FNHPA. Puis les commissions ont augmenté : à 20 %, ça commence à être plus difficile, d’autant que l’on s’aperçoit qu’ils nous amènent… nos propres clients. » D’où la nécessité pour les groupes de conserver la maîtrise de leur commercialisation via des plates-formes Internet performantes, mais coûteuses.
Investissements, outils de commercialisation, mais aussi contraintes fiscales et réglementaires de plus en plus pointues : tout cela rend le secteur plus difficile d’accès pour les particuliers et a créé une certaine tension sur le marché.
Une place au soleil
Difficile aujourd’hui d’acheter un terrain réunissant toutes les qualités (littoral, équipements aquatiques, etc.) à moins de 1 million d’euros. Certains ont même fait la culbute : « On a commencé à voir des propriétaires de campings à la barre des tribunaux de commerce en 2012, quand les prix d’acquisition sont devenus élevés », relatent Olivier Gautron et Bruno Ravard, experts-comptables spécialistes du secteur au sein du cabinet BDO.
Marc Goubot, qui, lui aussi, a choisi de se reconvertir après une carrière dans l’automobile, vient de reprendre un terrain 3-étoiles à Saint-Didier-sous-Aubenas (Ardèche), loin des plages, des toboggans géants des immenses campings du littoral et leurs multiples animations.
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Mais avec 250 000 euros d’apport, « on savait surtout ce qu’on ne pouvait pas acheter », reconnaît-il. Après une première tentative avortée, il réussit à racheter ce petit terrain, qui bénéficie de la proximité de l’autoroute du Sud et du passage de nombreux étrangers qui font étape sur la route vers le Languedoc ou l’Espagne.
S’il a pu conclure cette affaire, c’est sans doute parce qu’il n’a « que » 93 emplacements. « Les groupes ne sont pas intéressés par les petits terrains, trop difficiles à rentabiliser : il leur faut au minimum 150 emplacements », confirme Olivier Gautron. Il reste donc une (petite) place au soleil pour les indépendants… Pour combien de temps encore ?
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