Déchets, le recyclage n'est pas un long fleuve tranquille...
20/04/2016
A Vannes, l'investissement dans un "digesteur" n'est pas une réussite !
Le Sysem traite pour partie des déchets issus de la presqu'île...après un premier tri pour la combustion à Plouharnel.
On parle depuis 10 ans de la "dangerosité" de l'usine de Plouharnel (problème en suspens, géré depuis par AQTA !). Celle du Sysem de Vannes n'est pas moindre, avec des problèmes de voisinage (odeurs...) et de rendement.
Les objectifs sont loin d'être atteints au niveau du méthaniseur... Cette question est endémique dans toute la Bretagne, où les projets de méthaniseurs de ferme sont plus ou moins arrêtés, en raison de résultats décevants et financièrement non rentables !
La "méthanisation", ou transformation des déchets organiques en gaz méthane, est une opération délicate, fonction bien entendu de la "composition" des déchets en entrée et des conditions d'humidité et de température de la réaction. Les résultats financiers ne sont évidemment pas publiés !
Alors qu'il s'agit de volumes en augmentation, le retraitement des déchets n'est pas une question aujourd'hui "résolue" !
Déchets, les particuliers vont broyer du vert à Vannes
Télégramme du 9 avril 2016
Lucien Ménahes, vice-président de Vannes Agglo ; Gilles Garancher, responsable du service e prévention au pôle déchets, Jean-Claude Alves de la Société Pro Net ; Laurent et Samuel Le Normand, de la SAS Le Normand, assistent à une démonstration du broyeur.
Début mai, Vannes Agglo va proposer aux usagers de son territoire un service de broyage des déchets verts. L'objectif est de réduire les dépôts en déchèteries en passant de 15.066 tonnes à 9.868 tonnes par an.
Pour respecter les réglementations en matière de valorisation organique, de réduction des déchets à la source et pour soulager les déchèteries de son territoire qui reçoivent des tonnages de déchets verts de plus importants (*), Vannes Agglo lance à compter du 11 mai un service de broyage de déchets verts auprès des usagers.
Le broyeur, acheté par Vannes Agglo (17.450 €) à la SAS Le Normand de Theix-Noyalo, a fait l'objet d'un test concluant en octobre 2015. « Il y a une demande de la part des usagers pour rapprocher le service », dit Lucien Menahes, vice-président de Vannes Agglo en charge de la collecte et du traitement des déchets.
Ce service de broyage sera assuré de deux façons.
Soit à domicile, à la demande des particuliers qui pourront éventuellement se grouper entre voisins, dans le cadre d'un service payant (environ 30 €/heure).
Soit gratuitement, lors de 72 séances organisées dans les communes en mai-juin et septembre-octobre, selon un planning préétabli : deux permanences pour les communes, dont la population est inférieure à 5.000 habitants, quatre pour les communes de 5.000 à 7.000 habitants, six pour les communes de 7.000 à 12.000 habitants et dix pour Vannes. Les permanences de broyage auront lieu les lundis et mercredis, de 9 h à 12 h et de 14 h à 17 h, ainsi que les samedis matin, de 9 h à 12 h.
Que devient le broyat ?
La gratuité (ou non) n'est pas la seule différence entre les deux formules. Si l'usager apporte ses déchets verts lors des permanences dans les communes, il aura la possibilité de repartir avec son broyat ou de le laisser. Le nombre de places étant limité à dix personnes par créneau d'une heure, soit 30 personnes pour une demi-journée, il sera indispensable de s'inscrire soit via le formulaire en ligne sur le site Internet : www.vannesagglo.fr, soit par téléphone au 02.97.68.33.81.
S'il opte pour un service à domicile, le broyat sera obligatoirement laissé chez lui. Le service à domicile est encore en cours d'organisation mais les personnes intéressées peuvent dès à présent se manifester par téléphone (02.97.68.33.81) ou par mail à dechets@vannesagglo.fr.
La prestation sera effectuée par l'entreprise adaptée Pro Net Services de Plougoumelen qui permet à des travailleurs en situation de handicap d'accéder à l'emploi. « C'était une volonté de l'Agglo », indique Lucien Ménahes. Avec un rendement de 5 m³/heure, le broyeur affiche de belles performances. Mais il faudra être raisonnable en limitant les apports à 2 m³/foyer dans le cadre des séances dans les communes. À domicile, le service sera limité à trois heures. Seront autorisés : les tailles de haies et branches d'un diamètre inférieur à 15 cm, de même que les brindilles et les feuilles. Seront refusés : les branches d'un diamètre supérieur à 15 cm, les tontes de gazon, les souches d'arbres et les planches de bois.
Un guide zéro déchets
L'objectif de Vannes Agglo est double. D'abord réduire le tonnage de déchets verts en déchèterie en passant de 15.000 9.000 tonnes par an. « Si on fait 1.000 tonnes de moins cette année ce sera bien », dit Lucien Ménahes. Mais il est aussi de sensibiliser aux bons comportements, notamment à travers un guide « Zéro déchets ». Quelques exemples : utiliser les tontes de gazon comme paillage, s'équiper d'un composteur individuel, privilégier les essences à pousse lente... L'impact est également financier, moins de déchets verts en déchèterie, c'est maîtriser les coûts de transport et de traitement des végétaux supportés par la collectivité et répercutés sur la taxe d'enlèvement des ordures ménagères... (*) 15.066 tonnes en 2014, 42 % des apports en déchèteries en 2015.
© Le Télégramme
Valorisation organique, l'usine du Sysem digère mal !
Télégramme du 20 avril 2016
Bertrand Le Bagousse
Le hall tri préparation de l'usine de valorisation organique. En 2015, 43.737 tonnes d'ordures ménagères résiduelles sont entrées à l'UVO.
L'Unité de valorisation organique (UVO), le fer de lance du Sysem dans le traitement des ordures ménagères résiduelles, a des problèmes de digestion. Des experts doivent se pencher sur son cas pour optimiser le rendement du digesteur !
Le Sysem (*) va lancer début mai une étude sur le fonctionnement de son usine de valorisation organique. D'un coût de 100.000 €, cette étude vient d'être confiée à un assistant à maître d'ouvrage, un cabinet expert indépendant qui devra rendre un diagnostic en août et ses conclusions à la fin de l'année. « Car l'usine doit mieux fonctionner et dans de meilleures conditions pour le personnel », dit Lucien Ménahes, président du Sysem.
Chaleur, électricité et compost
Le coeur du problème, c'est le digestat. Une étape cruciale dans le process qui a suscité quelques inquiétudes en octobre 2015... Après un passage dans le séparateur qui les trie selon leur taille, les ordures ménagères résiduelles partent vers un tube de macération (un bio réacteur de 4 m de diamètre et 48 m de long) où elles tournent pendant trois jours. Après un second passage en séparateur (pour enlever le plastique et les matières inertes supérieures à 3 cm), les matières organiques sont prêtes à partir en traitement biologique. Direction le méthaniseur - digesteur où des bactéries, petites mais voraces, vont travailler pour produire du méthane qui servira à produire de la chaleur (revendue à l'usine Michelin) et de l'électricité revendue à EDF. Du digesteur sort enfin un « digestat » qui, une fois mélangé à des déchets végétaux broyés, part en compostage pendant six à huit semaines pour être ensuite vendu aux agriculteurs.
Un problème de... digestion
Sur le papier, c'est simple. Dans la réalité, un peu moins... Délicat à gérer ce digesteur, surtout son bilan hydrique, c'est-à-dire la teneur en eau du digestat.
"" frameborder="0" marginwidth="0" marginheight="0" scrolling="no" style="border: 0px; border-image: none; vertical-align: bottom;" « Il ne faut ni trop d'eau, ni pas assez, dit Sylvain Jolesse, directeur du Sysem. Et les deux cas de figure se sont produits... Si le compost est trop humide, il attend plus longtemps et ça bouchonne au compostage. Il faut alors ralentir le digesteur où entrent, tout de même 35 tonnes de matières chaque jour ! Et s'il est carrément loupé, il est invendable et part en centre de stockage à Gueltas. « Depuis septembre 2012, date de la mise en service de l'usine, on a toujours traité tous nos déchets même si on n'avait pas le rendement attendu, dit Lucien Ménahes. Il nous est arrivé de ne pas pouvoir produire d'électricité ni de compost, voire d'arrêter deux ou trois jours. C'est un réglage permanent. Mais je crois dans le fonctionnement de l'usine ».
200.000 € de travaux sur la ventilation
Le président du Sysem se souvient notamment de ce 19 octobre 2015 où il a fallu stopper le processus. « On a pu réactiver le digesteur en améliorant les réglages et on reproduit de l'électricité et de la chaleur depuis début avril ».
Un autre problème est également apparu, cette fois au niveau du bioréacteur où des fissures ont dû être réparées. Il y a aussi le problème de ventilation qui a nécessité 200.000 € de travaux pour améliorer le confort des agents de l'UVO (17 agents dont dix opérateurs) et celle du voisinage car il arrive qu'il y ait des odeurs. Le Sysem attend beaucoup de cette étude. « Il faut arriver à optimiser le fonctionnement de l'usine et le stabiliser, dit Sylvain Jolesse. Ensuite on verra pour augmenter les quantités de déchets traités ». (*) Sysem : syndicat de traitement des déchets ménagers du sud-est Morbihan.
En complément
L'UVO en chiffres
241.177. C'est la population du territoire du Sysem. Le syndicat mixte regroupe cinq intercommunalités : Vannes Agglo, Loc'h Communauté, la Communauté de communes de la presqu'île de Rhuys (ces trois intercommunalités étant bientôt appelées à n'en former qu'une), la Communauté de communes du pays de Questembert et Arc sud Bretagne, soit 59 communes. 43.737. C'est le tonnage des ordures ménagères résiduelles entrées en 2015 à l'unité de valorisation organique. 100 % des ordures résiduelles produites sur le territoire y sont traitées. Ce tonnage est en constante diminution depuis 2010. En 2015, il était de 43.807 t, 45.709 t en 2013, 47.943 t en 2012, 52.355 en 2011 et 54.627 t en 2010. Une baisse obtenue grâce à un tri sélectif de plus en plus performant. 2.184. C'est le tonnage de compost produit et valorisé par l'UVO en 2015. Mais le Sysem espère multiplier ce chiffre par deux. 10.000. Soit les tonnes de pertes process, c'est-à-dire l'eau issue de l'évaporation et le gaz (dioxyde de carbone) qui une fois filtré part dans l'atmosphère. 2.425.650. C'est le nombre de Kwh électriques produits par l'UVO et remis dans le réseau. Soit l'équivalent du chauffage de 240 maisons sur une année. Mais la production pourrait monter à 3.000.000 de kwh. 1.532.098. C'est le nombre de kWh thermique produits par l'UVO et vendus à l'usine Michelin. Là aussi, la production pourrait monter à 2.000.000 de kWh. 31.941. C'est le tonnage de résidus qui sortent de l'UVO et qui prennent la direction du centre de stockage de Gueltas.
Le siège du Sysem livré fin septembre
Le futur siège du Sysem est en construction avenue Paul-Duplaix, zone industrielle à Vannes. Le bâtiment de 500 m² sera notamment équipé d'une salle de réunion pouvant accueillir les conseils syndicaux. Actuellement, les locaux trop exigus (170 m²), loués par le Sysem sur la zone d'Atlantheix, ne le permettent pas, ce qui oblige le Sysem à délocaliser les conseils dans les communes. Le coût du chantier est d'un peu plus d'1 M€.
Ordures ménagères résiduelles : 32 % de déchets fermentescibles
De quoi est composée la poubelle grise ? En 2014, les déchets fermentescibles (épluchures de légumes, restes de repas...) formaient 32 % du contenu des ordures ménagères résiduelles livrées à l'UVO. Un taux plus faible pendant la saison estivale. Les plastiques représentent 19 %, les textiles sanitaires (lingettes...) 17 % (en hausse) ; les papiers 7 % (en baisse) ; les cartons 6 % (en hausse pendant la période estivale, effet pique-nique) ; les incombustibles non classés (faïences, coquillages, pots de yaourt en argile, litière de chat...) 5 %, le verre 3,4 % (en baisse), les combustibles non classés (boîtes de fromages, sacs aspirateurs, maroquinerie...) 3,2 %, les métaux 2,7 %, les composites (mélanges de plastiques, emballages de cartons complexes type emballage de saumons) 2,6 % ; les textiles 1,8 %, et les déchets spéciaux (piles, peinture, ampoules...) 0,6 % (en baisse).
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