Musique, la "numérisation" chasse le support matériel...
24/03/2016
La mutation touche les distributeurs, les ventes de systèmes-audio et les habitudes des consommateurs !
Et bien entendu la "qualité" du rendu musical... désormais la bonne écoute dépend du réseau informatique et de la recherche de qualité par le fournisseur !
Apple, le spécialiste de l'IPod aux résultats extraordinaires, se transforme en "distributeur d'eau potable" (le streaming) avec là aussi la reconstitution d'un monopole de fait !
Dans les matériels de réception, l'élément important à surveiller est le "DAC", qui transforme le son numérique" en son "analogique". On en trouve de toutes les qualités à des prix en rapport ! La suite de la "chaîne audio" fait "le job" avec des résultats mitigés, favorables aux musiques actuelles...
Fini donc le choix des fichiers compressés ou non, que l'on conserve précieusement à vie ! Aujourd'hui il faut s'intéresser aux fournisseurs et à leurs prestations en terme de qualité.
L'inquiétant est malheureusement la pratique de l'abonnement (forfait), qui enfume systématiquement l'acheteur...
You Tube, avec son choix très éclectique, est le précurseur des "distributeurs d'eau", qui à petit feu vont faire mourir "la belle musique"...
Musique, le streaming bondit, mais les attentats affectent les ventes de CD
Les Echos du 9 mars 2016
Musique : le streaming bondit, mais les attentats affectent les ventes de CD
Le marché français a baissé de 4,7 %, à 543 millions d'euros en 2015 ; les ventes physiques ont chuté de 16 %. Le streaming pèse plus de 100 millions d'euros ; les abonnés payants ont généré des revenus en hausse de 71 %.
Encore une ou deux années compliquées » avant un retour à une croissance du marché de la musique enregistrée grâce au streaming, avait prédit début janvier Pascal Nègre, le patron sortant d'Universal Music France. Effectivement, le marché français a de nouveau reculé en 2015, de 4,7 %, à 543 millions d'euros en incluant les droits voisins (copie privée, etc.) mais hors marge des distributeurs et TVA. L'explication est simple. Les ventes physiques représentent 274 millions d'euros, soit encore un peu plus de la moitié du marché, car la France possède un bon maillage de distributeurs, à l'instar des enseignes culturelles des hypermarchés Leclerc. Or, ces ventes ont chuté lourdement, de 16 %, en partie à cause des attentats de novembre, un moment clef pour l'achat de cadeaux.
Le retour des consommateurs dans les magasins cette année n'est pas évident. Le Syndicat national de l'édition phonographique (SNEP), qui représente les labels et a compilé ces chiffres, est optimiste. Cela dit, il ancre surtout son optimisme dans le dynamisme du streaming. Les abonnés à des services de type Apple Music, Deezer, Spotify, etc. ont en effet écouté 18 milliards de morceaux en 2015, contre 12 milliards l'année précédente. En comptant les plates-formes vidéo - surtout YouTube -, on atteint même les 50 milliards (lire ci-contre).
Tandis que les revenus des morceaux téléchargés à l'unité baissent de 21 %, à 48 millions, les revenus du streaming grimpent de 45 %, à 104 millions.
Le vinyle « significatif »
Les 3 millions d'abonnés payants à des sites de streaming musical (contre 2 millions en 2014) ont généré des revenus en hausse de 71 %. Ils portent d'autant plus sur leurs épaules l'avenir de la musique que les revenus du streaming financé par la publicité baissent de 8 %.
Pour Guillaume Leblanc, directeur général du SNEP, le potentiel de croissance du streaming reste important. En Suède et aux Etats-Unis, on écoute respectivement 1.649 et 994 morceaux par an et par habitant, contre 267 seulement en France.
D'abord considéré comme marginal, le vinyle confirme son petit retour en grâce. Quelque 750.000 unités se sont vendues en 2015, soit 2,3 % du marché physique en volume. « Cela devient significatif », a dit Stéphane Le Tavernier, président du SNEP et de Sony Music France. Le détaillant anglais HMV avait fait savoir avant Noël qu'il vendait une platine disque vinyle par minute.
Le SNEP s'est enfin félicité que 17 albums de production française, dont 6 nouveaux talents, figurent dans les 20 meilleures ventes. Quelque 8 millions de titres et 2,3 millions d'albums français ont été vendus hors des frontières.
Le streaming musical creuse son sillon en France
LE MONDE ECONOMIE du 8 mars 2016
Alain Beuve-Méry
Pour l’industrie musicale en France, l’année 2015 aura été marquée par un double phénomène. D’un côté, le lancement au 1er juillet d’Apple Music, le service de streaming de la firme à la pomme. De l’autre, la décision de la FNAC, premier disquaire national, de limiter ses stocks de disques aux seules nouveautés. Le second point explique, dans une large mesure, le recul du chiffre d’affaires de la musique enregistrée à 543 millions d’euros (– 4,7 %), selon les chiffres rendus publics, mardi 8 mars, par le Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP), tandis que le premier illustre le passage à 3 millions du nombre d’abonnés à un service de musique en ligne. Le streaming (écoute sans téléchargement) touche désormais 5 % de la population française et devient mainstream.
C’est sur cette seconde évolution que les professionnels choisissent prioritairement de commenter. Selon Guillaume Leblanc, directeur général du SNEP, « le streaming a franchi un cap majeur en 2015, avec de nouveaux acteurs, de nouvelles offres et de nouveaux titres ». D’un côté, les forfaits famille, de l’autre, les catalogues des Beatles, d’ACDC ou de Led Zeppelin qui viennent compenser les réticences exprimées publiquement par des artistes comme Adele, Taylor Swift ou Thom Yorke, le leader du groupe Radiohead, qui se montrent hostiles à ce mode d’exploitation qu’ils ne jugent pas suffisamment rémunérateurs.
Un chiffre d’affaires de 100 millions
Signe de cette révolution en marche : 18 milliards de titres ont été écoutés en streaming audio en 2015 dans l’Hexagone, soit une hausse de 50 % en un an et 42 % des internautes français utilisent maintenant un service de streaming musical. Parmi les nations développées, la France se situe loin derrière la Suède et est aussi distancée par le Royaume-Uni, mais elle devance l’Allemagne, pour le nombre de morceaux écoutés par habitant.
Grâce à une croissance de 45 % en 2015, l’écoute en ligne a franchi le cap des 100 millions d’euros de chiffre d’affaires et c’est le streaming par abonnement à un service (Deezer, Spotify, Apple, Qobuz, Fnac Jukebox, etc.) qui draine plus de la moitié des revenus numériques (55 %), devant le téléchargement (28 %), le streaming financé par la publicité (14 %) et le mobile (3 %).
Lire aussi : Deezer se muscle face à Apple et Spotify
Aujourd’hui, les revenus issus du numérique représentent 36 % du marché français. Au cours de l’année 2016, le nombre d’abonnés devrait passer à 4 millions et, en 2017, plus de la moitié des revenus musicaux devraient provenir du numérique. La mue du marché sera alors accomplie.
L’impact des attentats
Sur le versant digital, le SNEP partage la même inquiétude que la Fédération internationale de l’industrie phonographique (IFPI) sur la faiblesse des rémunérations issue du streaming vidéo. Aujourd’hui YouTube représente 65 % des titres écoutés mondialement et seulement 10 % des revenus.
Si le numérique progresse, les ventes physiques en forte chute, constituent encore 63 % du marché français en 2015. Les ventes de CD ont ainsi reculé de 16 %, atteignant un chiffre d’affaires de 273,7 millions d’euros. Seul le marché du vinyle progresse, mais avec 750 000 exemplaires vendus, il ne représente qu’un pourcentage résiduel : 2,3 % du marché physique.
Outre le changement de politique commerciale de la Fnac, les majors et les labels ont aussi fortement été affectés par les suites des attentats terroristes commis les 7 janvier et 13 novembre, à Paris. Alors que novembre et décembre sont traditionnellement les meilleurs mois de l’année, les producteurs de musique ont vu leur chiffre d’affaires reculer à cause de la désertion des enseignes culturelles.
Vitalité des artistes
Pour assurer la transition des revenus musicaux du physique, vers le numérique, le SNEP peut toutefois s’appuyer sur la solidité des droits voisins (les revenus issus de la radiodiffusion et la sonorisation des lieux publics) qui ont progressé de 4,5 % en 2015, en passant de 112 à 117 millions d’euros.
Les producteurs de musique peuvent aussi se féliciter de la vitalité des artistes locaux. En France, la chanteuse Louane a dépassé d’une courte tête, l’Anglaise Adele pour les meilleures ventes de nouveautés. Dix-sept des vingt albums les plus vendus en 2015 dans l’Hexagone concernent des artistes produits localement dont seize chantent en français.
Spotify rachète deux start-up
Le suédois Spotify a annoncé, mercredi 20 janvier, l’acquisition de deux entreprises, Cord Project et Soundwave, qui devraient renforcer l’expérience musicale que le leader mondial du streaming propose à ses utilisateurs. Installé à New York, Cord Project conçoit et développe des produits audio destinés aux objets connectés. Son produit phare, appelé Cord, permet d’envoyer des messages vocaux à l’aide d’une seule touche de son téléphone et compte déjà un million d’usagers. Quant au réseau social musical Soundwave, créé à Dublin, il permet à ses clients de découvrir de nouveaux titres, de partager des chansons ou de connecter ceux partageant les mêmes goûts en matière de musique. L’application a déjà été téléchargée 1,5 million de fois.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/03/08/le-streaming-musical-creuse-son-sillon-en-france_4878429_3234.html#P46h7ZKfUypM1Cdq.99
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