Comment Suez a fait l'erreur financière d'investir dans le gaz...
27/02/2016
De Lesseps se retourne dans sa tombe !
Engie souffre de la baisse du prix de l'énergie (gaz de schiste américain !) et perd ses clients traditionnels, sous la pression de la fin des monopoles !
Un deuxième cadavre, après Areva. Celui-ci est du domaine privé...
La surproduction pétrolière secoue fortement les producteurs, comme le Vénézuela et maltraite les distributeurs en aval, qui ne gagnent plus aussi bien leur vie.
La seule issue est de baisser fortement le prix du gaz, pour attirer les clients de long terme et compenser par une augmentation des volumes. Malheureusement, la découverte de nouveaux gisements en Méditerranée orientale risque de peser encore sur les prix !
La Compagnie Universelle du Canal de Suez, après la nationalisation du canal, est aujourd'hui en piteux état !
Le début de la fin pour les énergies fossiles ?
VoxFi du 24 février 2016
Une barrière historique a été franchie en 2013 ! Publié lors de la dernière conférence Bloomberg sur le financement des énergies nouvelles, le graphique ci-dessous indique que pour la première fois les capacités installées en énergies alternatives au cours de l’année (en gigawatt) ont dépassé celles installées en énergie fossile. Il indique aussi la trajectoire prévue jusqu’à 2030.
On notera que le graphique considère le nucléaire, bien en peine aujourd’hui en raison du choc de Fukushima et des difficultés techniques répétées de la mise au point de la technologie EPR, comme faisant partie des énergies « propres ». Le débat est chaud là-dessus en France, nos amis écologistes ne se résignant pas à abandonner leur combat décennal contre l’atome. On voit aussi le poids croissant dans cet ensemble « propre » de l’énergie solaire. Ceci est en ligne avec la prédiction de l’Agence internationale de l’énergie qui prévoit que le solaire sera en 2050 la source principale d’énergie.
C’était la bonne nouvelle. Le second graphique annonce la mauvaise. Il indique ce que devrait être, selon les mêmes estimations, l’investissement annuel en énergies propres, toujours en GW, qu’il faudrait pour limiter à 2°C l’élévation de la température de la planète par rapport à l’ère préindustrielle, ce qui est la borne supérieure de l’objectif fixé par la COP21.
Engie passe dans le rouge en 2015
Les Echos du 25 février 2016
Le PDG d’Engie Gérard Mestrallet à la conférence mondiale du gaz à Paris en juin 2015. - AFP
Le géant énergétique a vu sa perte nette atteindre 4,6 milliards d’euros l’an dernier et annonce un plan de transformation sur trois ans.
Sale temps pour Engie. Le géant énergétique a enregistré une perte nette de 4,6 milliards d’euros en 2015, en raison de dépréciations massives de 8,7 milliards d'euros, notamment dans l'exploration-production. Le chiffre d’affaires de l'entreprise s'est ainsi replié de 6,4% à 69,9 milliards d’euros
Face à ce vent mauvais, Engie annonce un plan de transformation sur trois ans prévoyant notamment 15 milliards de cessions d’actifs, dont un tiers est déjà signé. Le groupe dit vouloir s'éloigner de la production thermique d'électricité et se concentrer sur le développement d'activités "peu émettrices de CO2, vers les solutions intégrées pour les clients et vers les activités non exposées au prix des commodités".
Engie envisage un virage stratégique majeur Gérard Mestrallet prolongé comme président d’Engie pour deux ans
Baisse des prix du pétrole
L'année 2015 a été marquée par la chute des prix du pétrole et du gaz, une tendance qui se poursuit en 2016 : à ce jour, le baril de brut s'échange contre 32 dollars. Engie a d'ores et déjà prévenu que son dividende, stable à 1 euro par action cette année, serait abaissé à 0,70 euro par action à partir de l’exercice 2017.
« Malgré un contexte de marché difficile (...), le Groupe prévoit pour 2016 un résultat net récurrent part du Groupe résilient par rapport à 2015 compris entre 2,4 et 2,7 milliards d’euros », précise toutefois l’entreprise. En 2014, le bénéfice net d'Engie avait atteint 2,4 milliards d'euros.
Réorganisation
Par ailleurs, le groupe annonce une réorganisation à son sommet. Gérard Mestrallet , l'actuel PDG du groupe, va devenir président du conseil d'administration, tandis qu'Isabelle Kocher, qui occupe actuellement le poste de directrice générale déléguée, va devenir directrice générale.
En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/021723227235-engie-passe-dans-le-rouge-en-2015-1202838.php?YgTggeLBdbb9Yrhy.99
Engie à l’heure du grand chambardement
Le Figaro du 26 février 2016
Alors que Gérard Mestrallet passe le relais à Isabelle Kocher à la direction générale, le groupe s’engage dans la mutation la plus radicale de son histoire. Objectif : devenir un champion des énergies propres.
Frédéric De Monicault
Passage de témoin chez Engie (ex-GDF Suez) : jeudi matin, à la Défense (Hauts-de-Seine), au siège du groupe, Gérard Mestrallet a présenté pour la dernière fois les résultats annuels en tant que patron opérationnel. En mai, lors de l’assemblée générale, Isabelle Kocher sera officiellement intronisée directrice générale. Une première en France à ce niveau de responsabilités dans un groupe industriel. De son côté, Gérard Mestrallet restera président du conseil d’administration pendant deux ans. Le processus s’est déroulé en douceur après toutefois plusieurs semaines de réflexion et la nécessité de convaincre les pouvoirs publics. En parlant de la nouvelle gouvernance et des prochains chantiers, Gérard Mestrallet a affiché sa détermination : « Cette feuille de route, nous l’avons écrite ensemble avec Isabelle Kocher et je lui fais pleinement confiance pour la mener à la tête du groupe avec succès. »
Ce changement intervient en période de très gros temps pour les fournisseurs d’énergie en Europe : en 2015, Engie a dégagé une perte nette de 4,6 milliards d’euros tandis que le chiffre d’affaires a reculé de 6,4 %, à 69,9 milliards d’euros. Une nouvelle fois, le groupe a procédé à une sévère dépréciation d’actifs. Certes, son montant - 8,7 milliards d’euros - est moins spectaculaire que les 15 milliards de 2013, mais cette décision montre à quel point le portefeuille des groupes énergétiques est devenu fragile.
En toile de fond, la dégringolade du prix du baril - qui a perdu 75 % de sa valeur en dix-huit mois - ainsi que les incertitudes qui entourent les prix de toutes les sources d’énergies. « La situation actuelle fait que nous sommes entrés dans une nouvelle ère : ces géants industriels qui bénéficiaient jusque-là de solides relais de croissance sont obligés de se remettre en question et cela fait des dégâts, commente un observateur. D’ailleurs, leur dégringolade en Bourse, même si elle doit être nuancée selon les acteurs, montre que les investisseurs sont très inquiets devant l’évolution de ce secteur. »
Dans cet environnement incertain, Gérard Mestrallet et Isabelle Kocher n’ont donné aucune perspective de résultat après 2017 même s’ils se sont engagés sur la rémunération des actionnaires jusqu’à 2018. Est-ce le signe qu’il n’y aura pas d’embellie ? Pour Isabelle Kocher, ce qui compte avant tout, « c’est le plan de transformation radical que nous avons mis sur les rails et qui constitue le socle de nos développements futurs ».
Décentralisée, décarbonée et digitalisée
Elle est formelle : « L’heure est beaucoup plus à une révolution énergétique qu’à une simple transition énergétique. » Les éléments de ce changement de paradigme : urgence climatique, montée en puissance des énergies renouvelables, progrès technologiques ou encore développement des « smart grids » - ces réseaux intelligents qui bouleversent aussi bien la production que la consommation d’énergie.
De son côté, avant qu’Isabelle Kocher ne prenne les rênes, Gérard Mestrallet n’a eu de cesse de répéter que son groupe était entré dans le « nouveau monde de l’énergie », matérialisé à ses yeux par la règle des « 3 D », c’est-à-dire le basculement vers une énergie décentralisée, décarbonée et digitalisée.
C’est ce triple mouvement qui a conduit en particulier Engie à augmenter de 50 % son parc de production d’énergies vertes (hydraulique, solaire, éolien, biomasse… ) entre 2009 et 2015. Parallèlement, près des deux tiers des nouveaux projets de développement de production d’électricité sont sur ce créneau du renouvelable. Cette volonté de s’appuyer à l’avenir sur un « mix » décarboné se retrouve dans les investissements du groupe : l’enveloppe de 22 milliards prévue sur la période 2016-2018 sera consacrée pour une large partie « aux solutions sans CO2 ».
Pour faire face aux nouveaux enjeux qui doivent permettre à Engie de devenir « leader de la transition énergétique dans le monde », selon les mots de Gérard Mestrallet, l’entreprise a décidé d’une réorganisation en profondeur, effective depuis le 1er janvier. Vingt-quatre business units ont été créées - principalement en fonction d’une répartition géographique. Elles se sont substituées à des branches jusque-là sectorielles. Aux yeux des deux dirigeants, cette transformation - qui s’accompagne d’une série de nominations révélatrice de l’arrivée d’une nouvelle génération à la tête de l’entreprise - permettra au groupe d’être encore plus proche de ses clients.
La stratégie se veut limpide : Engie vise à fédérer au sein d’une même région tout son éventail de compétences : outils de production décentralisée, services énergétiques, offres numériques ou encore maîtrise complète de la chaîne du gaz. Dans cette perspective, Engie investira 1,5 milliard d’euros dans le digital, une grande première.
Ce n’est pas la première fois que le groupe modifie son périmètre, mais c’est sa mue la plus radicale. Isabelle Kocher le sait, le modèle devra vite prouver son efficacité. Les incertitudes sur les prix ne sont pas la seule menace pour les utilities comme Engie, EDF, l’allemand E.ON ou l’italien Enel. Elles sont victimes plus que jamais de la baisse de la demande énergétique en Europe et des surcapacités de production, de la concurrence aiguë entre les différentes sources d’énergie - qui oblige un même groupe à fermer des installations pour en soutenir d’autres - ou encore du « temps long », qui fait qu’un investissement dans ce secteur nécessite souvent plusieurs années avant d’être rentable.
Dialogue difficile
Par ailleurs, qu’il le veuille ou non, Engie est encore très lié à l’« ancien monde » de l’énergie : unique opérateur nucléaire en Belgique, il a mené pendant plusieurs années un dialogue difficile avec les autorités du royaume avant d’obtenir une réduction du montant de la « taxe nucléaire » et surtout l’engagement que son mode de calcul ne changera pas. En France, le groupe doit affronter la fin des tarifs réglementés pour les entreprises, qui s’est traduite par une perte de part de marché d’environ 35 %.
Pour négocier ce virage de l’ancien vers le nouveau monde de l’énergie, le groupe doit libérer des marges de financement : il a engagé un plan de cessions de l’ordre de 15 milliards d’euros d’ici à 2018. Il peut se targuer d’en avoir réalisé un tiers après l’officialisation jeudi matin de la vente de centrales thermiques aux États-Unis et en Asie pour 5 milliards d’euros. Une opération sur laquelle il affirme avoir réalisé une belle plus-value. Les installations concernées par cette transaction appartenaient pour moitié à International Power (IP), société rachetée en 2011. Quatre ans, l’intervalle peut sembler court mais c’est désormais une éternité dans ce monde de l’énergie en pleine mutation.
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