La "montée" en gamme...
25/10/2015
Bretagne, je vous aime !
L'attractivité de la Région Bretagne repose beaucoup sur la "qualité de vie"... qui fait aujourd'hui défaut en PACA et en Pays basque (la côte).
Par rapport à la vie moyenne d'un urbain (Paris, grandes villes), le silence des campagnes et des bords de mer est unique. Les paysages y sont préservés et la vie, en dehors de la période 15 juillet-15 août, est calme.
"Draguer" les futurs retraités est un devoir "régional" !
Sondage, la Bretagne a la cote
Télégramme du 25 octobre 2015
Malgré les difficultés économiques que l'on sait, la Bretagne conserve incontestablement une forte attractivité.
On savait la Bretagne attractive. Le sondage BVA, réalisé à l'occasion des élections régionales, le confirme : elle fait partie des trois régions dans lesquelles les Français préféreraient habiter. Et ses habitants, parmi les plus optimistes, sont à 95 % contents d'y vivre.
La Bretagne, une région où il fait bon vivre : pour nombre de Français, cela ne fait pas de doute. Au point qu'ils sont plus de 31 % à dire qu'ils viendraient bien y faire leur vie s'ils en avaient le choix. Ce qui la place dans le top 3. Seules les régions Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et Provence-Alpes-Côte d'Azur sont un peu plus préférées. À titre de comparaison les Français ne sont que 22 % à choisir les Pays-de-la-Loire. Un résultat flatteur pour l'image de la Bretagne mais qui n'est cependant pas tout à fait une surprise sinon comment expliquer le solde migratoire largement positif de la région depuis de nombreuses années. Malgré les difficultés économiques que l'on sait la région conserve incontestablement une forte attractivité.
58 % optimistes
Et les Bretons sont-ils satisfaits de vivre en Bretagne ? S'y trouvent-ils bien ? La question leur a été posée et la réponse est quasi unanime : c'est un oui massif. Pas moins de 95 % disent s'y plaire. Pas une autre région n'atteint un tel score de satisfaction. Les Bretons font aussi partie de ceux qui sont parmi les plus optimistes pour l'avenir de leur région. 58 % sont dans cet état d'esprit. C'est treize points de plus que la moyenne nationale. Seuls les habitants des Pays-de-la-Loire sont plus optimistes que les Bretons. Qui a parlé de « Breizh bashing » ? En Paca, curieusement, ils ne sont que 45 % à se déclarer optimistes pour la situation de leur région. Et en Ile-de-France, ils sont encore moins nombreux (43 %).
Situation améliorée pour 17 %
Pourtant, les Bretons auraient des raisons de ne pas forcément déborder d'optimisme. Eux-mêmes d'ailleurs le disent : ils ne sont que 17 % à considérer que la situation de la Bretagne s'est améliorée depuis ces dernières années. On peut penser que les crises de l'agriculture et de l'agroalimentaire pèsent beaucoup dans ce score lequel, il faut quand même le préciser, n'est pas très éloigné de la moyenne des régions (18 %). On notera quand même l'écart important avec les Pays-de-la-Loire où 30 % des personnes interrogées - le résultat le plus élevé de toutes les régions - estiment que la situation de leur région est meilleure qu'il y a quelques années. Sans doute l'optimisme des Bretons est-il motivé par la confiance qu'ils ont dans la capacité de leur région à relever les défis qui sont les siens.
© Le Télégrammehttp://www.letelegramme.fr/bretagne/sondage-la-bretagne-a-la-cote-25-10-2015-10825224.php#o3c1xQbI3bwYVlPM.99
Space, le numérique, l'autre défi de l'élevage
Télégramme du 15 septembre 2015
Frédérique Le Gall
Il y a huit ans, Patrick Lostalen (ci-contre) et son frère ont fait le pari de digitaliser leur exploitation porcine avec des caméras et des équipements connectés. Aujourd'hui, faire marche arrière leur paraît inimaginable.
Malgré un contexte très difficile, le Space ouvre ses portes aujourd'hui à Rennes.
Plus que jamais, ce carrefour européen des métiers de l'élevage fait le pari de l'innovation et de l'agriculture connectée, grâce à la révolution numérique. C'est le thème de cette 29e édition.
1. Le numérique est dans le pré
Après l'automatisation, le numérique a fait son entrée dans l'agriculture. Robot de traite des vaches, robot distributeur de fourrages, surveillance des vêlages à distance, drones pour analyser les parcelles, robots désherbeurs... Les nouvelles technologies s'invitent dans le quotidien des éleveurs qui se sont approprié, très vite, les outils numériques. Les objets connectés représentent déjà un marché significatif. Plus d'un exploitant sur deux est équipé d'un smartphone et quasiment tous les agriculteurs pianotent sur leur ordinateur ou leur tablette pour diriger leur troupeau et mener leurs cultures. Au Space, tous les constructeurs et équipementiers se pressent pour montrer leurs innovations aux agriculteurs. « Nous en sommes seulement aux prémices d'une robotisation de l'agriculture », commente Hervé Pillaud, éleveur en Vendée (auteur de « Agronuméricus » aux éditions France Agricole).
2. Les éleveurs très demandeurs
On est loin des clichés poussiéreux qui leur collent encore parfois à la peau. Les agriculteurs figurent parmi les « early adopters » (adopteurs précoces, plus prompts à adopter les nouvelles technologies). « Par essence, ce sont des gens très polyvalents et débrouillards. Sans devenir des informaticiens ou des geeks, ils ont un état d'esprit qui les rend très ouverts à ce qui est innovant et qui leur facilite le métier. Ils ne recherchent pas le gadget pour le gadget mais ce qui va leur simplifier la vie, gagner du temps et de l'argent », indique Daniel Trocmé, de l'Arsoe de Bretagne, société spécialisée dans l'ingénierie informatique. Gagner du temps, de l'argent et disposer d'outils d'aide à la décision, c'est en effet la grande motivation des agriculteurs qui aspirent à vivre comme tout le monde et améliorer leurs conditions de travail. « Chez lui, l'agriculteur installé dans son bureau peut garder un oeil et piloter son exploitation par l'intermédiaire de plusieurs écrans. Il peut profiter du contrôle à distance pour rester davantage auprès de sa famille », résume Guillaume Briend, responsable du programme régional AgrEtic de croisement des filières agricoles et agroalimentaires, financé par la région Bretagne. A lire aussi En quête de pespectives
3. Même les animaux sont connectés
Les exemples concrets d'utilisation de ces nouvelles technologies fourmillent dans les exploitations agricoles et les applications s'adaptent aux besoins des éleveurs. Le monitoring, par exemple, a fait son entrée dans les étables. Les capteurs de vêlage, placés sur la queue du bovin ou dans le canal vaginal, préviennent ainsi le producteur par SMS que sa vache va vêler ou qu'elle a perdu les eaux. Un équipement qui peut être couplé avec une caméra qui visualise le vêlage, histoire d'éviter les déplacements. De même, une puce, ingérée par la vache et qui reste dans son corps toute sa vie, permet de détecter de manière précoce ses soucis de santé.
4. Le big-data de la filière porcine
Des entreprises concurrentes, spécialisées dans l'équipement de la filière porcine qui se mettent à travailler ensemble pour parler le même langage au bénéfice des éleveurs : c'est l'esprit du projet Domopig qui va être lancé au Space. Huit entreprises bretonnes (Kerhis, Asserav, Sodalec, Ijinus, Tuffigo Rapidex, Solia Concept, Allfex, Oya Light et Acemo) vont développer le futur big-data de la filière porcine en partenariat avec les Chambres régionales d'Agriculture et la Meito, cluster régional du numérique et de l'électronique. La Région et la BPI soutiennent ce projet. Il s'agit de créer une plateforme de collecte de traitement et de diffusion des données d'élevage pour augmenter l'interaction et la communication au sein des élevages, et entre les élevages et les opérateurs de l'aval.
En complément
Des lunettes connectées pour travailler en gardant les mains libres
Pour compter les pucerons. « Nos lunettes sont des capteurs d'infos », explique Benoît Coudreau d'Arsoe Bretagne. L'idée est de naviguer dans une application à la voix et de commander les lunettes avec une inclinaison de la tête ou un geste de la main. La partie intelligente du smartphone est dans la branche. Et visuellement c'est comme si on regardait un écran de 10 sur 10 cm à 30 cm de distance. Depuis l'an dernier, les lunettes connectées permettent de compter les pucerons sur les artichauts dont l'agriculteur écarte les feuilles de ses mains, tout en dictant ses observations.
Pendant la pesée des animaux
Autre application en cours d'évaluation : l'enregistrement en direct pendant la pesée des animaux, non seulement du poids mais aussi de l'état corporel et de la propreté de l'animal. Plus besoin d'un papier et d'un stylo, ni de recopier ensuite les données dans l'ordinateur.
Pour économiser de l'énergie
Toujours sur des lunettes connectées, l'application de la start-up rennaise Energiency relève la consommation d'énergie de chaque poste de travail. La comparaison de ces données avec celles enregistrées sur le cloud d'analyse big-data permet de poser un diagnostic et de proposer à l'agriculteur de modifier son organisation dans le temps et éventuellement de changer de fournisseur d'énergie.
Jusqu'à 20 % d'économie annoncés
Un éleveur : « Sans les nouvelles technologies, on ne serait plus là » Il y a six ans, les quinquagénaires Pascal et Patrick Lostalen ont digitalisé leur exploitation porcine, grâce à la complicité de leur frère Loïc, technicien en informatique. Aujourd'hui, ils n'imaginent pas fonctionner différemment. L'utilisation des nouvelles technologies a accompagné la réorganisation totale de l'élevage porcin de Kergloff (29). Le défi était de taille. En quelques années, les deux frères ont réintégré l'engraissement des porcs (jusqu'alors en façonnage), pour davantage de rentabilité. Ils ont créé un deuxième site sur la commune voisine de Landeleau, donnant ainsi une dimension économiquement viable au Gaec. Et ils ont multiplié le nombre d'équipements en modernisant l'élevage.
Deux sites, un pilotage unique
Comment surveiller deux sites, sinon avec des caméras et des équipements connectés ? Les deux pôles - Kergloff, ses 693 truies, le post-sevrage et ses 1.500 places d'engraissement ; Landeleau et ses 5.000 places - sont reliés par la WiFi. Des balises ont été fixées sur les silos. Dans le bureau de Kergloff, Patrick Lostalen peut « contrôler à tout moment et à distance la ventilation, la soupe, la fabrique à aliment, les stations de traitement du lisier... ».
À la fois, par l'image et par les données chiffrées
« On a beaucoup d'équipements et donc de sources de panne. Comme les deux sites sont distants de 8 km, c'est un énorme gain de temps. Et un moyen d'être tranquillisé en semaine et le week-end. Ma belle-soeur, qui habite à côté, a fait installer une caméra pour filmer les truies en fin de gestation pendant la nuit. Moi, tous les dimanches, je me connecte sur mon smartphone pour vérifier si les machines fonctionnent. On peut les redémarrer à distance. Et sinon, on peut intervenir plus rapidement sur la sécurité des équipements. »
Des économies substantielles
« La machine ne remplace pas l'homme auprès de l'animal, nous sommes toujours huit à travailler sur l'exploitation », rappelle l'éleveur qui apprécie cependant de s'appuyer sur l'informatique au quotidien. « Ça m'aide, par exemple, dans mes décisions en me fournissant tout l'historique de chaque porc. »
Peu disert sur le retour sur investissement, Pascal Lostalen estime que la nouvelle organisation leur a quand même fait économiser 200.000 euros par an !
Flore Limantour
En trois mots 2e salon mondial de l'élevage. Le Space est un salon professionnel entièrement dédié aux productions animales qui, en 29 ans d'existence, est devenu le deuxième salon mondial, derrière Eurotier de Hanovre en Allemagne. 1.441 exposants de 39 pays sont présents cette année. On attend plus de 100.000 visiteurs dont 13.000 étrangers venus de 218 pays différents. Quelle que soit la conjoncture, le Space demeure un lieu de rencontres, d'échanges commerciaux.
Vitrine du Grand Ouest
30 % des exposants sont des entreprises bretonnes et 44 % viennent du Grand Ouest. Beaucoup de ces sociétés ont grandi avec le Space. Le salon fait partie de leur stratégie commerciale et a permis à beaucoup de ces entreprises de se développer à l'international. Par le biais des trophées Innov' Space dont on fête cette année le 20e anniversaire, le Space met en valeur les entreprises innovantes.
L'innovation malgré la crise
Beaucoup de productions animales sont en crise. Cela a-t-il un impact sur le Space ? « Aucun exposant n'a fait défection, autant dans le secteur laitier que dans le secteur porcin. Au contraire, on n'a pas pu satisfaire toutes les demandes », rétorque Paul Kerdraon, commissaire général du Space.
Les dates
D'aujourd'hui à jeudi, de 9 h à 18 h ; vendredi, de 9 h à 17 h. La Limousine Après les éditions de 2007 et 2012, la race Limousine sera une nouvelle fois à l'honneur du Salon. Le top de la génétique limousine sera en effet réuni à l'occasion du Festival génétique national qui regroupera 90 animaux sélectionnés parmi les quelque 200 candidats déclarés, provenant de 79 élevages et de 14 départements. Le Foll en visite ? Stéphane Le Foll devrait se rendre jeudi au Space, selon Le Mensuel de Rennes qui cite une source policière. Une information que n'a pas voulu confirmer le ministère de l'Agriculture.
Le salon recevra, le même jour, Marine Le Pen, présidente du Front national.
© Le Télégramme - Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/economie/space-le-numerique-l-autre-defi-de-l-elevage-15-09-2015-10773700.php
Crise porcine, la vision des industriels
Télégramme du 5 octobre 2015
Frédérique Le Gall
Robert Volut, président de la FICT (Fédération des industriels charcutiers, traiteurs, transformateurs de viande) nous livre sa vision de la crise porcine.
Comment expliquez-vous cette crise porcine ?
Elle est due à un manque de compétitivité ainsi qu'à une captation de la marge par la grande distribution. Une grande partie de cette marge finance la guerre des prix à laquelle se livrent les grandes enseignes. Sur un kilo de charcuterie vendu, le bénéfice net, pour les distributeurs, est de 50 à 60 centimes. Pour les charcutiers, ce bénéfice s'élève à 10 centimes. Ces chiffres sont officiels. Ils émanent de l'Observatoire des prix et des marges.
Comment redresser la situation ?
Nous plaidons pour une filière lucide et dynamique. Il est temps pour l'ensemble des acteurs français, éleveurs, abatteurs et charcutiers de choisir une stratégie et conduire des réformes structurelles comme l'a fait en son temps la filière viticole. Deux axes peuvent et doivent coexister. D'une part, l'axe de la production industrielle compétitive à tous les stades, avec des entreprises qui devront avoir les moyens financiers, techniques et humains pour concurrencer efficacement, en prix et en qualité, leurs concurrents en France et dans le monde.
Il y a ensuite l'axe de la spécificité des produits.
Un aspect que, malheureusement, la Bretagne a un peu oublié. On a perdu les traces des races porcines régionales, les savoir-faire locaux et les qualités gustatives.
Les éleveurs vous reprochent de vous approvisionner à l'étranger et de ne pas le mentionner sur vos étiquettes. Que leur répondez-vous ?
La FICT est la seule fédération de charcutiers en Europe à avoir conclu un accord avec ses adhérents pour afficher l'origine des matières premières. Depuis 2010, on a bien progressé dans ce domaine. Aujourd'hui, l'origine de la matière première est mentionnée sur 66 % de la charcuterie française. Cela ne veut pas dire que tout vient de France.
Néanmoins, 80 % de nos charcuteries sont faites à base de viande française.
Les 20 % restants viennent de l'étranger parce que, selon les catégories de produits que nous fabriquons, nous utilisons des viandes différentes, à des prix différents.
Pour les produits d'entrée de gamme, à marque de distributeurs, les enseignes nous mettent la pression pour avoir le prix le plus bas possible.
Si nous voulons faire tourner nos usines avec ces produits-là, il nous faut aller chercher des prix de viande les plus bas possible. Pour cela, il y a un marché européen avec des opportunités de prix. La deuxième raison pour laquelle on s'approvisionne à l'étranger, c'est parce qu'en France, on est en manque de certains produits : il nous manque par exemple 20 % de jambons adaptés à la fabrication de jambons cuits. Nous ne trouvons pas non plus suffisamment de viande de coche pour les rillettes et le saucisson sec. Idem pour les estomacs de porc pour faire de l'andouille et de l'andouillette ainsi que pour les boyaux naturels. Beaucoup de boyauderies ont fermé en France.
Dans ces conditions, il est très difficile d'avoir de la charcuterie 100 % française.
Pourquoi ce recul de la consommation ?
L'augmentation de la consommation de charcuterie a tiré depuis une quinzaine années la consommation de porc mais depuis le début de l'année, cette dernière est en recul de 1 %. Il y a un faisceau de causes : la crise économique, les reportages sur l'obésité, les dénigrements, les déréférencements, les chantages, la médiatisation de cet été. Cela n'affaiblit pas seulement les entreprises charcutières mais toute la filière.
© Le Télégramme - Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/economie/crise-porcine-la-vision-des-industriels-05-10-2015-10799072.php
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1 commentaire
tant que les duchentils ne nous imposent pas ce qui est contraire à nos coutumes et notre mode de vie , on peut les accepter. Mais si c'est pour nous mépriser , nous insulter et pietinner notre civilisation : dehors!
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