Maison de santé ? le "souffle" du privé...

Excédé par la Sécu, un médecin cède ses cliniques à un fonds

Le groupe Fontalvie va se concentrer en libéral sur un nouveau concept de médecine préventive.

Le Figaro du 29 avril 2015

Guillaume Mollaret

 

Le Dr Jacques Desplan, créateur du groupe Fontalvie et des Cliniques du souffle. dr

SANTÉ Créateur en 1991 du groupe Fontalvie et des Cliniques du souffle - cinq établissements dans le sud de la France et Paris -, le Dr Jacques Desplan est amer. « L’État ne cesse de baisser le prix journée dans la rééducation et on ne pourra plus faire à terme notre travail dans de bonnes conditions », indique-t-il. Résultat, il vient de céder ses établissements au fonds d’investissement français Parquest Capital, également présent au capital de Vivalto Santé, autre ­acteur de l’hospitalisation privée.

Procédure de sauvegarde

En difficulté comme une clinique sur cinq dans le domaine des soins de suite et réadaptation, les établissements du groupe Fontalvie (38 millions de chiffre d’affaires) avaient été placés en janvier sous procédure de sauvegarde par le tribunal de ­commerce de Perpignan. « On nous a imposé une fermeture provisoire de la clinique que nous venions de racheter à Paris, le temps de faire des travaux, ce qui a entraîné un coûteux plan social », se justifie le Dr Desplan, qui avait déjà fait part par le passé de son irritation quant à la baisse des remboursements de l’Assurance-maladie. « Je ne veux plus être dépendant de la Sécu, affirmait-il en septembre au Figaro. Aujourd’hui, on privilégie le low-cost et on prescrit des médocs. La médecine préventive, de qualité, personnalisée, la Sécu ne la permet plus ! Il faut donc s’organiser autrement. »

Le pneumologue va, grâce à la cession de ses établissements, développer un autre type d’offre de soins : R-Révolution Santé, un concept de santé préventive installé à Montpellier et bientôt à Marrakech (Maroc). Cette offre concentre dans un même bâtiment des médecins spécialisés (pneumologue, cardiologue, endocrinologue…) officiant en honoraires libres et organisés en groupement d’intérêt économique (GIE), et un « centre d’optimisation santé », indépendant juridi­quement, avec salles de sport, spa et restaurant diététique adaptés aux prescriptions réalisées quelques ­étages plus haut. « Nous allons travailler en dehors du cadre de la Sécurité sociale, dans un milieu totalement libéral, avec des gens qui veulent prendre leur santé en main », soutient le Dr Desplan, qui s’est donné trois ans pour être rentable et se vendre ensuite à un fonds ou à un grand groupe.