Priorité absolue pour la sécurité, la vie quotidienne et l'économie !
04/07/2014
La "route" départementale est refaite tous les 18 à 22 ans !
Ce principe génère bien entendu les budgets de renouvellement et d'entretien, car les deux sont liés.
A Saint Pierre Quiberon, le réseau des routes communales est "à l'agonie", en raison d'une politique récessionniste et démagogique de l'équipe municipale sortante... alors que la plupart des conseillers roulent en 4X4 et grosses caisses !
Le renouvellement à SPQ est de 40 années ! et l'entretien annuel, limité à 150.000 euros, soit le budget du nouvel office de tourisme !
Retrouver ici, ce qui se fait au niveau du département, est une priorité absolue ! Ne pas investir de façon ridicule, comme au Grand Rohu, sous la pression d'un Président cacochyme...
Routes, un trésor qui coûte cher
Télégramme du 24 juin 2014
Hervé Queillé
Les routes départementales bretonnes ne sont plus aussi uniformément lisses que lors des années fastes. Cependant, malgré la crise, les conseils généraux ne négligent pas l'entretien de ce coûteux patrimoine. Mais sa gestion est plus différenciée.
Austérité oblige, les départements ont réduit plus ou moins la toile par rapport à il y a dix ans. Mais pas drastiquement : cette année, ce sont encore près de 150 millions d'euros qui seront dépensés pour les 17.500 km de routes départementales bretonnes.
Selon François Goulard, il ne serait pas raisonnable de réduire l'effort d'investissement et d'entretien des routes. Le président du Conseil général du Morbihan estime qu'elles restent une priorité absolue pour la sécurité, la vie quotidienne et l'économie. « En France, les départements n'entretiennent pas assez leurs routes. Dans moins de dix ans, cela risque de poser de gros problèmes car refaire totalement une route cela coûte dix fois plus cher ».
Fini le tout enrobé
Entretenir, oui, ses voisins sont tous d'accord. Mais, de façon différenciée. Ainsi, dans les Côtes-d'Armor, qui distinguent réseau A et B, on a décidé de ne plus recourir à l'utilisation systématique d'enrobé.
« Une route où circulent 60 véhicules par jour et une autre qui en accueille de 2.000 à 20.000, ce n'est pas la même chose, souligne Michel Brémont, vice-président du Conseil général des Côtes-d'Armor. Ce n'est pas forcément simple. Nous sommes un département rural. Des routes construites dans les années 1950 pour des 2 CV ont à supporter aujourd'hui des camions. Mais, pour autant, on ne peut pas mettre d'enrobé partout ».
Le recours aux enduits, trois fois moins chers que l'enrobé, est donc privilégié, si la structure le permet : « L'enduit a l'inconvénient de rendre la chaussée bruyante. Un avantage finalement, car il fait ralentir les conducteurs, ce qui évite d'installer des ralentisseurs coûteux ».
En Ille-et-Vilaine, l'enduit est également privilégié sur le réseau secondaire où il assure parfaitement l'imperméabilisation et l'adhérence des chaussées. Les enrobés, eux, sont utilisés sur les routes très fréquentées. Enrobé qui peut être aussi utilisé sur les routes secondaires du Morbihan, si la structure l'exige.
Une autre philosophie de la route
Quoi qu'il en soit, aucun département ne cherche à faire durer ses routes plus que de raison, la fréquence de renouvellement étant de dix-huit à vingt ans.
S'agissant des nouvelles voies, l'investissement reste soutenu en Ille-et-Vilaine et dans le Morbihan où il reste d'importants travaux à réaliser sur l'axe Triskell Vannes-Pontivy. Tout aussi stratégique pour le Finistère est l'axe Roscoff-Lorient, des travaux étant également prévus à l'entrée de Quimper et à Châteaulin. Quant aux Côtes-d'Armor, si l'axe Saint-Brieuc-Paimpol reste à finir ainsi que la liaison Triskell Saint-Brieuc-Pontivy, le budget a été réduit de 10 millions d'euros en dix ans : « Il reste moins à faire. De plus, nous réfléchissons désormais en termes de déplacements multimodaux et non plus uniquement de routes ».
Démarche également dominante dans les départements voisins, à l'instar du Finistère qui privilégie les transports collectifs. Tous réservent désormais une part de leurs investissements aux modes de transports alternatifs, du type aires de covoiturage.
Une autre époque débute, même si le temps des routes n'est pas fini. À cet égard, la fin de la participation des départements bretons aux travaux de la ligne LGV devrait libérer des marges de manœuvre pour les années à venir.
En complément
Nationales, économies sur les glissières
L'orthodoxie financière européenne, qui plombe la bonne santé économique et sociale des États, se fait sentir sur les routes nationales. Il y a deux ou trois ans, les glissières endommagées lors d'un accident étaient changées rapidement. Aujourd'hui, une collection de cônes fleurit le long des routes. Certes, le budget global affecté aux onze directions régionales chargées d'entretenir les 11.000 kilomètres de routes nationales est encore conséquent : 650 millions d'euros. Mais le niveau d'excellence des routes françaises a baissé d'un cran.
La raison ? Les budgets et le nombre d'agents effectuant des travaux sur le terrain ont diminué. La DIR Ouest (Direction interdépartementale des routes Ouest) ne dispose ainsi que de 50 à 60 agents pour effectuer des travaux de réparation sur les routes nationales de la Bretagne et des Pays-de-la-Loire.
Auparavant, le travail était effectué par les agents des parcs départementaux de l'Équipement qui s'occupaient également des routes départementales. Ceux-ci n'ont été que partiellement affectés à la DIR Ouest. La plupart du temps, les départs à la retraite des agents ne sont pas remplacés.
Une gestion des priorités
« Notre rythme d'intervention est conditionné par deux critères : le degré de dégradation des glissières et la zone dans laquelle elles se trouvent, explique Frédéric Lechelon, directeur de la DIR Ouest. Le temps d'intervention est très court dans les secteurs accidentogènes, où la circulation est très dense. »
Concrètement, les réparations rapides se font en priorité sur les périphériques rennais et nantais. Sur les quatre voies, le délai peut atteindre plusieurs semaines si les glissières ne présentent pas de danger pour les usagers et continuent à jouer un rôle de protection. En cas d'urgence, la DIR Ouest peut recourir au service du privé, « mais c'est plus cher », souligne Frédéric Lechelon. Le coût est évalué à 150 euros pour le remplacement d'une glissière.
L'entretien de la chaussée, lui, passe immédiatement après ces interventions d'urgence. Là aussi, des priorités sont à définir compte tenu de la faiblesse des crédits, ce qui entraîne un vieillissement des routes. Tout est fait en tout cas pour éviter les infiltrations désastreuses de l'eau.
Cela étant dit, « les routes nationales restent de très bon niveau, affirme le responsable de la DIR Ouest. C'est un outil de développement économique essentiel. L'État a bien conscience qu'il n'a pas intérêt à laisser se dégrader l'un de ses plus importants patrimoines » (le réseau routier national non concédé se monte à 120 milliards d'euros).
Ce que dépensent les départements
Les Côtes-d'Armor consacrent 17 millions d'euros à leurs routes, dont près de 10 millions pour l'entretien et plus de sept millions pour les voies nouvelles. Ces dix dernières années, le budget variait de 28 à 30 millions d'euros, dont 17 à 18 millions pour les routes nouvelles. L'entretien, lui, a varié de 11 à 12 millions d'euros mais il ne représentait que sept millions en 1998.
Le Finistère a réduit un peu la toile, son budget routes passant de 33,5 millions d'euros en 2005 à 27 millions en 2014, dont neuf à 10 millions pour l'entretien.
Le Morbihan a investi entre 23 et 28 millions d'euros dans la construction de voies nouvelles, ces dix dernières années, et consacré 11 à 15 millions à l'entretien. En 2014, 23 millions d'euros (25 millions en 2013) iront aux routes neuves et neuf à onze millions à l'entretien.
L'Ille-et-Vilaine va davantage dépenser pour l'entretien cette année (29,5 millions d'euros, contre 22 à 26 millions ces dix dernières années) mais construira moins de routes nouvelles (29 millions contre 33 à 35 millions ces dix dernières années).
Département, François Goulard voit plus loin
Télégramme du 26 juin 2014
François Goulard ne lâche rien concernant la réforme territoriale. . Photo archives François Destoc
François Goulard aspire-t-il à devenir le chef de file de l'opposition de droite dans la perspective des futures élections régionales (*) ? À l'issue de la dernière session du conseil général, dont il est le président, le doute est de moins en moins permis.
Par petites touches, François Goulard se forge une image de leader de l'opposition régionale. Comment ? En se démarquant de ses trois autres collègues chefs de départements bretons, tous catalogués à gauche. Mardi, lors de la première journée de travail du conseil général, il n'avait eu de cesse de tirer à boulets rouges sur la réforme territoriale et la suppression des départements, glissant au passage cette pique à l'adresse de ses voisins (sans les citer) : « Une certitude, nous allons payer pour les départements qui sont moins bien gérés que le nôtre ».
« Motion de synthèse »
Hier, il a continué son travail de sape en réussissant un joli tour de passe-passe, en ces temps où la politique gouvernementale sert de repoussoir : faire voter par son opposition un voeu en faveur d'un rattachement de la Loire-Atlantique à la région Bretagne. Au départ, flairant le mauvais coup, la gauche ne voulait pas le suivre. Mais prise au piège de ses propres contradictions - elle avait voté un texte, en 2011, appelant déjà à la réunification - elle n'a pas eu d'autre choix, après une rapide réécriture du voeu, que de suivre le patron du Morbihan dans sa démarche, visant au final à critiquer le chef de l'État dans son souhait de conserver une Bretagne à quatre départements. La petite histoire retiendra ce commentaire amusé de François Goulard qui semblait marcher sur l'eau. : « Pour quelqu'un qui politiquement n'est pas habitué aux motions de synthèse, ce n'est pas trop mal... ».
Situations de crispation
Quelques minutes auparavant, François Goulard avait pris prétexte d'une question relative à la politique de l'habitat pour regretter haut et fort la disparition programmée du Morbihan en tant que collectivité territoriale. L'occasion pour Loïc Le Meur, porte-parole du groupe d'opposition « Morbihan ensemble » de pousser alors un joli coup de gueule : « Ça suffit, ! La loi sur la réforme territoriale n'est pas votée. Telle qu'il est en préparation, le texte prévoit un transfert progressif des compétences du Département à la Région. Alors arrêtez de vous en servir pour arriver un peu partout à des situations de crispation ». À vrai dire, c'est sur une question purement morbihannaise - l'implantation du futur collège public d'Elven - que le président du conseil général se montrera le moins combatif. « La nouvelle équipe municipale a pris une décision. Je la respecte ».
La question du collège d'Elven
Un peu court pour Loïc Le Meur et sa collègue, Élodie Le Rohellec, conseillère générale d'Elven. Les deux élus de l'opposition estiment que dans cette affaire, François Goulard joue la montre au profit de l'enseignement privé. « Pour mieux se dédouaner, il n'attend qu'une chose : que la compétence collège lui échappe... ». * Il y a quelques jours, il militait pour des primaires à droite afin de ne présenter qu'un seul candidat aux régionales en décembre 2015.
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