"Droit" au camping ? Imbroglio juridique à Bédune !
03/07/2014
"Trois étoiles", une qualité inconnue au Petit Rohu et dans les campings municipaux de Saint Pierre !
Drôle d'affaire dans un camping privé du Morbihan, déclaré en liquidation judiciaire en 2013... avec les conséquences classiques : non-paiement des fournisseurs et pertes irrécupérables pour les "financeurs", ceux qui avaient acquis une location de longue durée...
La qualité de gestion de ces établissements a une conséquence immédiate sur les finances.
Mais la vraie question : peut-on accorder "une créance" à des campeurs, qui ont financé "sans regarder" une place de "mobil-homes", sur un terrain, non raccordé à l'assainissement collectif ?
Et ici, peut-on penser que les camps de camping municipaux de Saint Pierre sont "rentables" (dans un référentiel comptable "maquillé") et puissent rester "ouverts" ad infinitum ?
Camping de Bédume en Morbihan, un nouvel été noir
Télégramme du 3 juillet 2014
Gabriel Simon
Le 9 août 2013, les résidents du Bédume, avec le maire d'Ambon (à droite), veulent que le camping reste ouvert.. Photo archives Le Télégramme
Ce sont de nouvelles pages au feuilleton du camping de Bédume, à Ambon. Les résidents avaient réussi, l'an passé, à sauver leur été. Cette année, c'est portes closes. La solution : trouver un emplacement ailleurs. Non sans frais supplémentaires.
Le camping de Bédume, c'est un joli terrain trois étoiles, avec piscine et salle d'animation, installé au bord de la plage de Bétahon, en baie de Vilaine, à Ambon. Fin juin, l'an passé, les résidents apprennent qu'ils devront rester à la maison, pour cause de liquidation judiciaire. Le camping affiche, en effet, un gros passif financier (on parle de 1,8 million d'€) et le propriétaire est en prison. Il faut fermer, décide le tribunal de commerce de Vannes. Ceux qui avaient réservé pour l'été ont été avertis mais la situation est plus compliquée pour les résidents attitrés. La particularité de ce camping est d'avoir passé des contrats de location qui équivalent à des versements d'avance. Il y a ceux qui ont signé pour des courtes périodes, trois ans, renouvelables tous les ans : 90 personnes. Et ceux qui ont opté pour un bail de longue durée, de 10, 20 voire 30 ans... Ils sont 58 dans ce cas.
La révolte
Malgré la fermeture du camping, il n'était pas question pour eux de se priver d'été au Bédume. Mais début août 2013, ils apprennent qu'on va leur couper l'eau et l'électricité. La menace soulève un vent de protestation. Le vendredi 9 août, alors qu'ils sont décidés à organiser un mini Fort Chabrol, les résidents obtiennent le droit de rester jusqu'à la fin du mois. Leur espoir, ensuite, est que le terrain soit racheté et qu'ils puissent continuer à occuper leurs mobile-homes. Beaucoup sont retraités et ce sont enfants et petits-enfants qui en profitent le plus.
La « double-peine »
Près d'un an après, le camping demeure résolument fermé avec guère d'espoir d'y passer des vacances. « Je n'en autoriserai pas l'ouverture. Le terrain n'est pas raccordé à l'assainissement et il n'y a plus d'eau », indique le maire, Bernard Audran. Contraint de nettoyer la situation sur le plan juridique, le mandataire judiciaire a, de son côté, envoyé une lettre aux résidents pour leur demander de quitter les lieux. Une vente aux enchères pourrait intervenir en octobre. Soixante sont à ce jour partis et ont dû se mettre en quête d'une place ailleurs. Non sans débourser en plus. Il a fallu transporter le mobile-home et parfois s'acquitter de droits d'entrée dans leur nouveau lieu d'accueil, « jusqu'à 5.000 € », témoigne l'un des résidents. « Il s'agit de pratiques illégales de certains propriétaires de camping », regrette Gérard Frasnay, président de l'association SVP Mobil-homes, de Noyal-sur-Vilaine (35), évoquant « une double-peine » infligée à ces propriétaires.
Le propriétaire en justice
Nombre d'entre eux ont prévu de se rendre mercredi et jeudi prochains au tribunal correctionnel de Vannes, où comparaît le propriétaire du camping de Bédume. Ce dernier se trouve en détention provisoire depuis le 5 juin à la maison d'arrêt de Vannes. Placé un moment en liberté conditionnelle, il a été, de nouveau, incarcéré faute d'avoir pu verser sa caution. Il comparaît pour passation inexacte d'écritures comptables, fraude fiscale, abus de biens sociaux, escroquerie, tentative d'escroquerie et banqueroute. Le nombre de plaignants (70) et la grosseur du dossier (20 tomes) vont nécessiter deux jours de débat.
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"maquillé" accuseriez vous la municipalité sortante de malversations ?
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