Le Champ des Merles...
01/07/2014
Un Etat "indépendant" peut-il accepter de perdre son autonomie après 5 siècles de domination ottomane ?
1389, 28 juin est un anniversaire douloureux en Serbie... Le centenaire de ce 28 juin, célébré en Serbie et Croatie, avec la présence d'officiers généraux français, est relativement mal compris en France ! Allié du royaume serbe, puis défenseur des Croates récemment...
L'influence turque, l'influence de l'évangélisation de Cyrille et Méthode, l'influence Slave du Nord font de ce pays une entité "originale", fortement opposée au monde croate, qui est latin et catholique romain...
Vukovar, symbole d'un combat impossible entre Serbes et Croates, semble vouloir oublier en un cimetière aux 700 victimes, connues et inconnues de ce massacre...
Seule, la fermeté de Tito, fit de cette région un semblant d'unité ! L'avenir semble aujourd'hui plutôt inquiétant !
Défaite des Serbes à Kossovo Polié du 28 juin 1389
Hérodote.net
Sur la lande de Kossovo Polié (*), dont le nom signifie en serbe le «Champ des Merles», deux armées s'affrontent le 28 juin 1389.
éComme dans toutes les batailles médiévales, les soldats sont d'origines diverses, unis seulement par l'obéissance à leur chef.
– D'un côté, une majorité de Serbes mais aussi des Bulgares, des Albanais et des Valaques, sous le commandement de Lazare, prince de Raska (une province de l'actuelle Serbie).
– En face, l'armée du sultan ottoman Mourad 1er, composée de Turcs, de mercenaires de toutes origines, plus souvent chrétiens que musulmans, ainsi que de redoutables Janissaires.
Les Janissaires sont des troupes d'élite formées d'enfants enlevés à des familles chrétiennes et élevés dans le métier des armes, la foi en l'islam et l'adoration du sultan.
Le sultan Mourad 1er est assassiné au cours de la bataille. Son fils Bajazet (ou Bayézid) lui succède aussitôt et à la fin de la journée, victorieux, fait décapiter le prince Lazare tombé entre ses mains.
C'en est fini de l'indépendance du royaume serbe. Aucun royaume chrétien n'est désormais en mesure d'arrêter la poussée turque dans les Balkans et l'Europe centrale.
Grandeur et décadence de la Serbie
La Serbie a atteint son apogée sous le règne d'Étienne IX Douchan. En 1346 (l'année de la bataille de Crécy), il se fait couronner à Skoplje (capitale de la Macédoine actuelle) «empereur des Serbes et des Romains» (en fait de Romains, il s'agit des Grecs byzantins).
Étienne Douchan tente de conquérir Byzance et n'hésite pas pour cela à envisager une alliance avec les Turcs et les Vénitiens. Mais il est pris de court par l'empereur byzantin qui appelle les Turcs ottomans à son secours. Ces troupes de cavaliers nomades originaires de l'Asie profonde se sont établies quelques décennies plus tôt en Anatolie. Elles débarquent en Europe, à Gallipoli, en 1354.
Après la mort d'Étienne Douchan en 1355, les Serbes font alliance avec les Bulgares pour contenir la poussée turque dans les Balkans. Mais les Turcs battent cette coalition en 1387. Dès lors, le sort de la Serbie est réglé. Conscients que leur indépendance est condamnée, les Serbes livrent à Kossovo Polié un combat qu'ils savent perdu d'avance.
Comme prévu, la Serbie tombe sous la tutelle ottomane, à l'exception de Belgrade qui se soumettra en 1529.
Les Balkans deviennent colonie ottomane
De la côte dalmate à la mer Noire, la péninsule des Balkans tombe désormais sous la tutelle turque.
Le fils du prince Lazare devient vassal des Turcs et se bat aux côtés du sultan. La plupart des principautés serbes acceptent de payer le tribut au vainqueur et les farouches guerriers mettent très vite leur bras au service du vainqueur.
Les contingents serbes apportent ainsi un concours précieux au sultan ottoman à la bataille de Nicopolis contre les croisés mais ils ne peuvent empêcher sa défaite face à Tamerlan à Angora.
Un demi-siècle après la tragédie du Champ des Merles, un prince élevé dans l'islam et revenu au christianisme, chasse pendant quelques décennies les Turcs d'Albanie. De son vrai nom Georges Castriota (Gjergj Kastrioti en albanais), il est resté dans l'Histoire sous le nom de Skanderbeg.
Les Turcs doivent aussi combattre un contemporain de Skanderbeg originaire de Transylvanie, une région aujourd'hui roumaine où se mêlent Hongrois, Roumains, Allemands...
Ce prince du nom de Jean Hunyade (Janos Hunyadi en hongrois, Iancu de Hunedoara en roumain) affronte pendant trois jours le sultan Mourad II, du 17 au 19 octobre 1448, sur le lieu même de Kossovo Polié ! Il est battu par des forces quatre fois plus nombreuses que les siennes mais prend sa revanche quelques années plus tard.
Le 24 janvier 1458, l'un des fils de Jean Hunyade est élu roi de Hongrie par les magnats ou nobles hongrois. Prince de la Renaissance avant l'heure, il est connu sous le nom de Matthias 1er Corvin.
La péninsule des Balkans ne retrouvera son autonomie puis son indépendance qu'au XIXe siècle.
André Larané
3 commentaires
les grands empires ont utilisé la religion pour essayer de s'agrandir et les conflits actuels n'en sont que le prolongement.
Empire Austro-hongrois et la Croatie, (Les croates ont soutenu l'allemagne nazie hormis quelques exceptions dont Tito), l'empire russe et les serbes , l'empire ottoman et les bosniaques.
le communisme et Tito avait gelé les problèmes
mais quand votre congélateur pourrit parce qu'il y a eu une panne d'électricité pendant votre absence, il faut en geler le contenu pour que le vider soit moins pénible. Mais lorsque la pourritue dégèle elle pue toujours autant. Ces conflits de grands empires, devenus conflits religieux sont toujours aussi puants, et tu ne t'en rend compte que maintenant !
Mais , au fait, le rapport avec St Pierre et ses secrets ?
Le rapport avec Saint Pierre est évident ! Le traintrain ne mène qu'à la faillite... au bout de deux mandats, bien proches du stalinisme, il est grand temps de faire la révolution sur la presqu'île...
tu as des évidences dignes de ton esprit embrumé !
car ton commentaire final tendrait à prouver que nous avons besoin d'un dictateur communiste
Les commentaires sont fermés.