Les "illusions" de l'interventionisme de l'Etat !
20/06/2014
Le savoureux Ministre de l'Economie passe son temps à sauver les entreprises en dépôt de Bilan !
Dans les procédures de fin de vie normales, le dépôt de Bilan, la mise en redressement judiciaire, la continuation ou la liquidation judiciaire il faut aujourd'hui ajouter "l'intervention Montebourg" !
Les difficultés des entreprises françaises, petites ou grosses, sont de plus en plus nombreuses, avec une absence d'horizon de prévision, une diminution des capacités financières des ménages et un alourdissement du financement du non-travail...la correction de ces éléments inquiétants est pour l'instant sans réponse !
Alstom est depuis bientôt deux mois le sujet d'occupation de notre ministre, qui doit aujourd'hui trancher !
Areva est en grandes difficultés et attend son tour ! EDF devient également un point "chaud" avec l'interdiction ministérielle d'augmentation de ses tarifs...
D'autres entreprises, plus petites souffrent aussi : Caddie, Fly... et bien d'autres sous perfusion de la BPI, la fameuse banque publique, appelée tous azimuts à procurer les fonds pour une courte période de rémission...
Au fond, Montebourg, c'est une vraie politique "soviétique" dans un régime socialo-libéral !
Caddie menacé d’un dépôt de bilan
Le Figaro du 20 juin 2014
Guillaume Mollaret
Caddie n’est pas sauvé. Selon nos informations, Michel Rességuier, le directeur général de sa maison mère Altia industry, a annoncé mercredi en conseil d’administration son intention de déposer le bilan de l’entreprise devant le tribunal de Strasbourg. Un camouflet pour le ministre de l’Économie, Arnaud Montebourg, alors que la Bpifrance, voilà quelques jours encore, annonçait par la voix de son directeur général Nicolas Dufourcq : « On a décidé de verser 5 millions d’euros pour aider Caddie à passer une échéance de trésorerie. »
Or ce ne sont pas 5 millions d’euros, mais 850 000 euros qui auraient été versés dans les caisses de Caddie. « À peine de quoi payer les salaires de mai », assure une source proche du dossier. Ce n’est pas la première fois que Caddie se retrouve en situation de péril. Reprise voilà deux ans à la barre du tribunal de commerce suite à la perte d’un contrat avec Carrefour, Caddie (400 salariés) avait depuis entamé son redressement - notamment grâce à la BPI qui détient 20 % d’Altia Industry. Las, elle doit aujourd’hui faire face à un nouveau défaut de trésorerie.
Voilà quelques jours, Le Monde affirmait qu’Arnaud Montebourg avait trouvé une solution avec les actionnaires et la BPI qui injecterait de l’argent en échange d’un management renouvelé et l’arrivée de Michel Rességuier. Or, si le directeur général est bien arrivé, l’argent frais, lui, se fait toujours attendre. « Le directeur de la BPI a raconté dans les médias des choses que ses équipes n’ont pas faites », déplore- t-on en interne. Le dépôt de bilan semblait pourtant évitable. Lors de ce même conseil d’administration, une offre de reprise d’un montant de 18 millions d’euros pour une autre filiale d’Altia, aurait été balayée par la nouvelle direction récemment installée. Une somme qui permettrait pourtant d’assurer, ailleurs qu’au tribunal, la sauvegarde du plus célèbre des fabricants de chariots.
Darty se remet en piste grâce à Internet
Le Figaro du 20 juin 2014
Les ventes de l’enseigne se redressent après trois ans de baisse grâce à une offensive multicanal.
Florentin Collomp
Le « bouton Darty », un carré de plastique aimanté à accrocher sur son frigo. Connecté en Wi-Fi, il suffit de le presser pour être rappelé dans la minute. darty
Le service, c’est simple comme presser un bouton. Lancé en octobre à l’occasion des 40 ans du « contrat de confiance », le « bouton Darty », un carré de plastique aimanté à accrocher à son frigo, prendra la relève de la camionnette jaune et bleu comme emblème de l’enseigne. Connecté en Wi-Fi, le bouton permettra d’être rappelé dans la minute par un opérateur d’un centre d’appels Darty qui aura sous les yeux la fiche du client et de tous ses appareils électroménagers. Grâce à une base de données répertoriant 150 000 pannes, il permettra, dans un cas sur deux, de trouver une solution à distance au problème, moyennant un abonnement de 2 euros par mois.
Sévèrement malmené par la concurrence du commerce en ligne, Darty transforme l’obstacle en atout et embrasse pleinement l’Internet, qui représente 14 % de ses ventes. Darty se revendique même leader du secteur devant CDiscount et Amazon. Peu à peu, les vendeurs en magasin sont équipés de tablettes pour aider les clients à passer commande. Pour concurrencer les « pure players » du Web et leurs prix discount, l’enseigne a racheté le site mistergooddeal.com, dont les clients peuvent venir retirer leurs achats dans ses magasins. Il s’y autoconcurrence en vendant par exemple une machine à laver 167,99 euros sans livraison, installation, ni extension de garantie, alors que l’équivalent coûte 239 euros chez Darty, services inclus.
Pour les « clients radins »
« Le consommateur comprend très bien que Darty est le moins cher à service comparable mais on répond ainsi à la demande de clients “radins” en quête d’affaires, justifie Régis Schultz, directeur général de la chaîne d’électroménager. Les prix ne sont plus drastiquement moins chers sur Internet. Le secteur a été nettoyé d’acteurs qui nous faisaient une concurrence déloyale en vendant à perte. Nous sommes bien placés pour tirer parti de l’opportunité du commerce multicanal. Ce que nous voulons, c’est que les gens achètent chez nous, que ce soit en magasin, en ligne ou au téléphone, peu importe. »
Cette stratégie de rattrapage à marche forcée lancée par Régis Schultz, arrivé de chez But il y a tout juste un an, porte déjà ses fruits. Après trois ans de baisse, les ventes du groupe ont progressé de 0,5 % à 3,57 milliards d’euros sur l’exercice 2013-2014.
La nouvelle direction a décidé de se recentrer sur la France - 70 % de l’activité -, la Belgique et les Pays-Bas. La branche espagnole a été fermée, celle de Turquie vendue et le groupe réfléchit à l’avenir de ses filiales en République tchèque et en Slovaquie. Après une chute de 4 % l’an dernier, le chiffre d’affaires en France a progressé de 2,8 % à surface comparable dans un marché en recul, ce qui signifie que Darty gagne des parts de marché.
Cotée à Londres, la société a divisé sa perte nette par dix-sept (6,9 millions d’euros) et aurait dégagé un bénéfice hors coûts sociaux d’une réorganisation. Assainie, elle s’attend à poursuivre sa progression l’an prochain malgré un marché toujours difficile. Alors que les tablettes numériques avaient pris le relais des secteurs en stagnation du gros électroménager et en déclin des appareils photos numériques, la fin de l’équipement des ménages se profile.
En grande difficulté, Fly, Atlas et Crozatier se placent en sauvegarde
Le Figaro du 19 juin 2014
Le groupe Mobilier européen, n° 4 français avec près de 200 magasins, cherche des repreneurs.
La success story familiale du groupe Mobilier européen vient de prendre du plomb dans l'aile. Née en Alsace, dans un modeste atelier de menuiserie-ébénisterie, la société détenue par la famille fondatrice Rapp s'est placée mercredi sous procédure de sauvegarde. Le n° 4 français du meuble, avec près de 200 magasins sous les enseignes Fly, Atlas ou Crozatier, est aujourd'hui à la peine. Le groupe qui emploie près de 3750 salariés avait réalisé 744 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2013. «L'an dernier, nous avons perdu une vingtaine de millions d'euros et la situation s'est encore aggravée cette année», reconnaît Nicolas Finck, directeur financier du groupe.
Sur un marché en recul, la société ne fait plus le poids dans la guerre que se livrent les leaders Ikea, Conforama et But. «En 2013, le marché a perdu 2,9 %, à 9,27 milliards d'euros, et recule encore de 1,7 % sur les quatre premiers mois de l'année, explique Jean-Charles Vogley, secrétaire général de la Fédération française du négoce de l'ameublement et de l'équipement de la maison. Sur la grande distribution, le mouvement de concentration à l'échelle européenne devrait se poursuivre.» Par ailleurs, l'enseigne phare de Mobilier européen, Fly, souffre particulièrement du chômage des jeunes, sa cible prioritaire, ainsi que de l'effondrement des mises en chantier de nouveaux logements, sachant que les propriétaires s'équipent trois fois plus que les locataires. Clairement, le groupe n'a plus aujourd'hui la taille critique pour lutter. Afin d'animer ce marché atone, les plus puissants multiplient les brochures et les promotions tout comme les ouvertures de magasins pour asphyxier la concurrence. Conscient de cette faiblesse, Fly s'est rapproché de Conforama dès décembre dernier. Les deux enseignes peuvent désormais s'appuyer sur une structure commune de sourcing et de logistique. Par ailleurs, Conforama en a profité pour racheter 19 magasins Fly en Suisse (conservé sous cette enseigne) ainsi que les fonds de commerce de 8 magasins Atlas et un Fly.
En revanche, le n° 2 français n'en a pas profité pour monter au capital de Mobilier européen, alors que ce partenariat le permettait, et ne communique plus actuellement sur sa position dans ce dossier.
Taille critique
Du côté du groupe alsacien, on explique qu'il y avait une barrière juridique: Conforama étant intéressé exclusivement par Fly, il aurait fallu créer une structure spécifique, ce qui prend du temps. Or désormais, il y a urgence. La procédure de sauvegarde est prévue pour 6 mois, éventuellement reconductible. Pendant cette période, le groupe étudiera toutes les pistes: depuis la reprise globale, jusqu'au découpage marque par marque voire magasin par magasin. Du côté des salariés, la nouvelle a été un choc. «L'activité continue et les salaires sont toujours versés, c'est le côté positif, explique Patrick Driau, délégué CFDT, mais nous ne nous attendions pas à cette décision, même si la fréquentation était clairement en baisse.»
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