Dossier médical personnel...
20/06/2014
Faire appel à Facebook serait peut-être la solution ?
Avec la numérisation des images, la dématérialisation des ordonnances et des actes médicaux divers, le dossier médical personnel est tout simplement une "évidence" informatique... avec des effets positifs sur un système médical divisé en forteresses...
Pour éviter les guerres byzantines, il suffirait peut-être d'offrir une clé USB à chaque patient, qui garderait sur lui ses trésors médicaux... à consommer avec modération !
Avec un peu de méthode le dossier médical, dit personnel serait ainsi possible, simple et peu coûteux. Les données, utiles seraient "portées" du médecin à la pharmacie, de la clinique à l'hôpital...
Bien entendu l'identification pourrait être celle de la carte vitale...
Qui commence demain ?
Le serpent de mer du dossier médical personnel
Le Figaro du 20 juin 2014
Christine Lagoutte
LA QUATRIÈME fois sera-t-elle la bonne ? Dix ans après son lancement par l’ancien ministre Philippe Douste-Blazy, avec la loi du 13 août 2004 sur l’Assurance-maladie, le dossier médical personnel (DMP) a fait l’objet hier d’une nouvelle « relance » par la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine. Avant elle, Xavier Bertrand, en 2005, puis Roselyne Bachelot, en 2008, avaient réitéré les promesses sur l’ouverture de ce carnet de santé numérique qui devait, sur le papier, faire économiser quelque 3,5 milliards à la caisse d’assurance-maladie.
Initialement prévu en 2007, le DMP a connu nombre de vicissitudes et de péripéties qui ont fait gonfler la facture. Finalement opérationnel en 2011, le DMP ressemble plus à un gâchis financier qu’à autre chose. Alors qu’il devait contribuer à « une meilleure pertinence des dépenses de santé », le dispositif est au contraire une machine à dépenser de l’argent. Un rapport de la Cour des comptes publié début 2013 évaluait à 210 millions d’euros sa mise en œuvre, et à plus de 500 millions en ajoutant les investissements complémentaires nécessaires à son bon fonctionnement.
« Insuffisance grave de suivi financier » et « défaut d’évaluation et d’anticipation » peuvent déboucher, selon la Cour, « sur des impasses financières et des blocages d’autant plus dangereux qu’aucune méthodologie rigoureuse d’évaluation médico-économique des gains de performance pour le système de soins et des économies pour l’Assurance-maladie n’est à ce stade définie pour permettre de mesurer un retour sur investissement ».
Pour ce nouveau « relancement », Marisol Touraine a pris quelques précautions. La dénomination du DMP a changé : on parle désormais de dossier médical partagé. La gouvernance est aussi modifiée puisque « la maîtrise d’œuvre en sera confiée à l’Assurance-maladie ». Et la ministre de préciser que « l’Assurance-maladie ira voir les professionnels de santé pour déployer le dispositif. D’abord auprès des malades souffrant de pathologies chroniques et les patients vieillissant ». Jusqu’à présent cette mission incombait à l’Agence des systèmes d’informations partagées de santé (Asip), créée en 2009, lors d’une précédente refonte du système.
Une pierre dans le jardin des médecins
Signe de l’échec de l’outil, seuls un peu plus de 400 000 DMP étaient ouverts début 2014, alors que l’objectif était fixé à 5 millions à la fin de l’année 2013 ! Lorsqu’ils existent, ces dossiers comportent assez peu d’informations alors qu’ils devaient au contraire regrouper l’ensemble des données médicales du patient (synthèses du médecin traitant, résultats d’analyses, compte-rendu de soins hospitaliers, allergies, antécédents familiaux…).
La faute au peu d’enthousiasme des professionnels de santé qui ne se sont jamais approprié le dossier. Il est vrai qu’avec le DMP l’un des objectifs était de partir en guerre contre les actes redondants, les examens inutiles et les prescriptions inappropriées de médicaments. Une véritable pierre dans le jardin des praticiens jaloux de leurs prérogatives.
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