Taux d'intérêt et placement des capitaux...
18/05/2014
Comment un gouvernement "dit de gauche" avale la couleuvre capitaliste ?
Une "belle leçon" d'économie se déroule sous nos yeux ! Un oligopole d'opérateurs mobiles (Orange, Sfr et Bouygues) se fait "dézinguer" au bout de 10 ans par un nouvel opérateur, qui pratique enfin des "prix" réalistes"...
Après ces années de rente, qui profitent sous forme de vente des fréquences à l'Etat, les profits des deux dernières années ont reculé de moitié, obligeant les opérateurs installés à créer des "sociétés low cost" pour aligner les prix de vente.
Aujourd'hui la France a construit, sous la houlette de l'Etat et de l'Arcep, 3 réseaux d'antennes mobiles, un véritable gaspillage d'investissement, au sens capitalistique du terme ! Comme si on avait construit 3 autoroutes côte à côte, 3 lignes à grande vitesse côte à côte...avec le paradoxe de forcer le dernier opérateur à construire un 4ème réseau...
L'aveuglement de la puissance publique dans le domaine technique est "incorrigible"... et son influence "économique" préhistorique...
Parler de 3 réseaux au lieu de 4 est encore une ânerie de plus !
Orange étudie l'acquisition de Bouygues Telecom
Les Echos du 16 mai 2014
Solveig Godeluck
Martin Bouygues pourrait réduire son risque télécoms tout en montant au capital d'Orange.
Il y aurait moins de casse sociale qu'en se mariant avec Free.
Tout semble devenu possible dans les télécoms. Selon nos informations, Orange, que l'on croyait condamné au célibat par les autorités de la concurrence, discute fiançailles avec Bouygues depuis le mois d'avril. Après avoir échoué à racheter SFR, Martin Bouygues a rencontré à plusieurs reprises le PDG d'Orange, Stéphane Richard, pour ébaucher une opération.
Selon le schéma à l'étude, l'opérateur historique rachèterait Bouy-gues Telecom pour 6 milliards d'euros au moins. Il paierait une partie en cash, et une partie en actions. Les propriétaires de Bouy-gues Telecom, c'est-à-dire Bouy-gues (90 %) et JCDecaux (10 %) deviendraient au passage les principaux actionnaires d'Orange après l'Etat. Martin Bouygues aimerait même aller plus loin et obtenir de regrouper sa future participation avec celle de l'Etat (27 %), afin de la gérer pour son compte, un peu comme ce qui se fait chez EADS avec Lagardère. Pour l'instant, rien n'est cependant décidé.
Contacté par « Les Echos », Stéphane Richard a confirmé les discussions en cours, tout en relativisant le sujet : « Nous évaluons nos options, mais personne ne m'a demandé du côté de l'Etat d'étudier le rachat de Bouygues Telecom », précise-t-il. Le dirigeant aimerait réaliser ce mariage, mais se méfie de la réaction de Bruxelles, qui serait l'autorité compétente sur le plan de la concurrence : « Je ne veux pas engager Orange dans une aventure », explique Stéphane Richard aux « Echos ». Dans un communiqué publié hier soir, le groupe a précisé « examiner les opportunités qu'offre la recomposition du paysage français des télécoms ».
Montebourg favorable
Du côté de Bouygues, on se montre peu disert : « Bouygues reste évidemment attentif à l' évolution du secteur des télécoms en France. Cette évolution conduit tous les opérateurs du marché à réfléchir à toutes les hypothèses et opportunités. Bouygues réaffirme que sa filiale Bouygues Telecom est en mesure de poursuivre sa stratégie "stand alone". » Pour Martin Bouygues, vendre à Orange permettrait de ne pas brader sa filiale à Free, qui ne lui en offrirait que 5 milliards d'euros environ, alors qu'il en veut 8 milliards.
Chez Arnaud Montebourg, qui milite pour le retour à trois opérateurs mobiles au lieu de quatre, on est très favorable à cette initiative. L'Etat souhaite être moteur dans la consolidation de Bouygues avec « un autre opérateur », a déclaré le ministre de l'Economie, en ajoutant : « Ca tombe bien, nous sommes actionnaires d'un opérateur et pas le moindre, donc nous sommes parfaitement intéressés au bon achèvement de ce grand chantier national. »
Le mariage avec Orange permettrait de réduire la casse sociale par rapport à un rachat de Bouygues Telecom, selon la CFE-CGC d'Orange. Le syndicat a d'ailleurs publié hier une lettre ouverte au Premier ministre, en réclamant une fusion Orange-Bouygues. Pour Sébastien Crozier, leur porte-parole, cela permettrait d'éviter un plan social pressenti chez Bouygues Telecom : « 2.000 emplois, c'est quatre mois d'attrition naturelle chez nous. En gardant ces emplois, on ne ferait que retarder de quatre mois le plan de départs d'Orange... et nous serions très contents de voir arriver ces salariés qui rajeuniraient notre pyramide des âges. »
Bruxelles pourrait tiquer
Reste que le gendarme européen de la concurrence risque de ne pas être tendre. Certes, pour faire passer la pilule, le réseau mobile et certaines fréquences de Bouygues seraient vendues à Free, au même prix que ce qui était envisagé dans le deal SFR-Bouygues (1,8 milliard d'euros). Mais il faudrait probablement céder aussi des abonnés fixes (Bouygues et Orange auraient 48 % de part de marché à deux) et mobiles (plus de 54 %).
En parallèle, Orange réfléchit à une solution moins délicate au plan concurrentiel : un partage avec Bouygues Telecom de son réseau mobile (à condition de réussir à annuler le partage en cours entre Bouygues et SFR), la mise en commun des fréquences et la location par Bouygues de la fibre d'Orange (plutôt que de celle de Numericable).
Free passe la barre du milliard d'euros de revenus trimestriels
Les Echos du 16 mai 2014
Romain Gueugneau
Le quatrième opérateur est en avance sur son plan de marche côté croissance.
Un peu plus de deux ans après son arrivée en fanfare sur le marché du mobile, Free poursuit sur sa dynamique de croissance et continue de jouer les trouble-fête. Au premier trimestre 2014, il a dépassé pour la première fois le milliard d'euros de chiffre d'affaires (1,005 milliard), affichant une progression de 10,8 % par rapport l'an dernier. Si le groupe continue sur ce rythme, « nous pourrions atteindre, dès cette année, l'objectif de 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires, fixé initialement pour 2015 », affirme Thomas Raynaud, le directeur financier d'Iliad, maison mère de Free.
L'opérateur poursuit sa conquête d'abonnés dans le mobile : au 31 mars, il comptait 8,63 millions d'abonnés, représentant une part de marché de 13 %. Free avait lancé en décembre 2013 ses offres 4G, sans surcoût pour ses clients, forçant ses concurrents à s'aligner en partie. Dans la foulée, il a lancé des offres de location de smartphones. « La machine ne s'essouffle pas », se félicite Thomas Raynaud. La dynamique est évidemment moins forte dans le fixe avec un chiffre d'affaires en hausse de 3,6 % (à 5,71 millions d'abonnés). Le revenu moyen par abonné fixe diminue, à 35,50 euros.
Les bonnes performances de Free continuent de plomber les comptes de ses concurrents domestiques, comme en témoignent les chiffres communiqués, hier aussi, par SFR et Bouygues Telecom. La filiale de Vivendi, en cours de cession à Numericable, a vu son chiffre d'affaires reculer de 5,8 % sur trois mois pour s'établir à 2,44 milliards d'euros. La chute est moins sévère que l'an dernier (- 11,4 %). La rentabilité continue de se dégrader, avec une baisse de 11 % de l'Ebitda (excédent brut d'exploitation). La marge d'Ebitda retombe à 25,6 %, contre 27,1 % un an plus tôt. Sur la même période, Orange avait réussi à stabiliser ses marges. Si SFR voit le nombre de ses abonnés mobiles dans le grand public reculer, son parc d'abonnés dans le fixe progresse par rapport à la fin de l'année, alors que l'opérateur a multiplié les promotions sur ses box.
Chez Bouygues Telecom, le chiffre d'affaires baisse de 5 %, à 1,08 milliard d'euros. Là aussi, la décroissance ralentit (- 16 % il y a un an). En revanche, les comptes basculent dans le rouge, avec une perte opérationnelle de 19 millions d'euros. Encore à la peine dans le mobile, le troisième opérateur affiche lui aussi de bons résultats dans le haut débit fixe. Au premier trimestre, il a attiré 100.000 nouveaux clients séduits par l'offre triple-play B&You à 19,90 euros.
À noter
Orange, SFR et Bouygues Telecom comptent environ 1,4 million de clients 4G chacun.
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