La fin du "réseau téléphonique" ?
03/05/2014
L'introduction de la norme "GSM" et la construction de 3 réseaux d'antennes consacrent le "monopole" de la téléphonie mobile !
Le réseau téléphonique des années 70 (dit réseau Giscard !) est bien mort ! Il vient d'être enterré par Facebook, qui récupère plus de la moitié de ses recettes publicitaires par les "mobiles"...
Ce nouveau moyen de communication "cannibalise" déjà le transfert des données du réseau fixe ! La plupart des smartphones d'aujourd'hui communiquent et échangent les données, qui transitaient par le réseau fixe (mails, accès internet...). La bataille entre Apple, Google et Microsoft a fortement enrichi le patrimoine de programmes "mobiles", qui à l'image de leur ainé, le PC, traitent les problèmes quotidiens...
Premier cadavre : les cabines téléphoniques
Deuxième cadavre : le téléphone fixe, qui est de moins en moins utilisé dans les résidences secondaires...
Troisième cadavre : Orange, l'ancien monopole du fixe, qui perd ses clients, qui courent chez Free, le moins cher !
Quatrième cadavre (inavoué) : la fibre optique, dont les débits sont en passe d'être rattrapés par le "hertzien" ! Elle restera en ville...
Cinquième cadavre : l'Etat, qui ne peut taxer aujourd'hui que le "sans fil" à des prix ahurissants...
Sixième cadavre : après Orange, SFR (avec Numéricable) et Bouygues, qui ne peuvent vendre que leurs "mâts" d'antennes....
Qui reste dans le bateau ? Probablement FREE, qui n'a pas de frais fixes !
Orange tente de faire barrage à la mutualisation Bouygues-SFR
Les Echos du 2 mai 2014
Solveig Godeluck
L'opérateur réclame la suspension des travaux et a saisi l'Autorité de la concurrence.
Olivier Roussat (Bouygues Telecom) avait passé l'accord de mutualisation avec Yves Charlier (SFR) en février. C'était avant la vente de SFR à Numericable aux dépens de Bouygues. - Photo AFP
Orange n'entend pas rester les bras croisés quand ses rivaux se font des serments. Mercredi, l'opérateur a saisi l'Autorité de la concurrence pour obtenir la suspension immédiate des travaux de mise en commun des réseaux mobiles de SFR et de Bouygues Telecom. Ces réunions de travail, qui se sont espacées au moment de la bataille entre Numericable et Bouygues pour acheter SFR, ont repris leur cours avec pour objectif le démontage des premières stations de base dès cette année et l'industrialisation du processus en 2015. Selon Orange, il faut tout arrêter jusqu'à ce que l'Arcep ait publié son analyse de marché. Les opérateurs ont été auditionnés en mars et des questions ont été adressées à SFR et à Bouygues, auxquelles ils n'ont pas encore répondu. Il faut aussi que l'Autorité de la concurrence ait statué sur la fusion SFR-Numericable, structurante pour le secteur. La décision pourrait n'être rendue qu'à la fin de l'année.
Soupçons
Bouygues Telecom avait menacé de mettre fin à cet accord s'il échouait à racheter SFR, mais il ne peut pas le faire, faute de clause de sortie en cas de changement de contrôle capitalistique. Le troisième opérateur éprouve donc un sentiment mitigé pour ce contrat de mutualisation signé il y a trois mois. D'un côté, il doit lui permettre de réduire ses coûts de fonctionnement de 100 millions d'euros par an et de rattraper son retard de couverture mobile par rapport à Orange. De l'autre côté, le gendarme de la concurrence reste son seul espoir d'infliger au vainqueur Numericable la mesure de rétorsion promise. Ce ne serait pas trop coûteux, car Orange tend ses bras à Bouygues. L'opérateur historique, qui ne veut pas être contraint à une mutualisation avec Free, étudie très sérieusement un partage - nécessairement limité - de ses infrastructures avec celles de Bouygues Telecom. Dans sa plainte, Orange critique l'ampleur du partage, qui met à mal la doctrine de la concurrence par les infrastructures. En effet, si l'on raisonne en ajoutant les zones blanches déjà mutualisées par trois opérateurs, la concurrence ne s'exercera plus que sur 4 % du territoire (et 41,4 % de la population). Ensuite, le mode de déploiement (un opérateur responsable de chaque grande région) conduirait à une dépendance trop forte et rendrait la mutualisation irréversible. Et puis, Orange a des soupçons. SFR et Bouygues ne risquent-ils pas de mutualiser aussi leurs fréquences 800 MHz ? Ne vont-ils pas profiter de l'excellente couverture 4G de Bouygues Telecom pour attirer Free dans leurs filets ? Ou brader 7.000 antennes en doublon auprès de ce dernier ? Orange se méfie, car Free Mobile lui achète pour 700 millions d'euros par an d'itinérance. C'est un client qu'il ne faut ni laisser filer ni renforcer.
Les commentaires sont fermés.