TOULINDAC, des prises de position effarantes...

Baden, la base nautique touchée, presque coulée
Télégramme du 12 octobre 2013

Vannes agglo peut quasiment faire une croix sur son projet de base nautique, à Baden. Les Amis des chemins de ronde ont, en effet, obtenu satisfaction devant le tribunal administratif de Rennes.
Le tribunal administratif de Rennes a suspendu, hier, l'arrêté préfectoral autorisant l'exécution des travaux de construction d'une base nautique à Baden. Cela devrait sonner le coup d'arrêt pur et simple du projet porté par la communauté d'agglomération de Vannes. Un coup dur, dans la mesure où Vannes agglo entendait s'appuyer sur cet équipement pour donner un coup de fouet à la voile scolaire, en amenant tous les enfants à pratiquer du nautisme à un moment ou un autre de leur scolarité. Au-delà du public scolaire, c'est la pratique du nautisme de loisirs qui devait être développée, y compris à destination des touristes. De la voile, on en pratique déjà à Toulindac. Mais le bungalow qui sert de vestiaires n'offre pas les conditions d'accueil et de fonctionnement satisfaisants. Ce qui était prévu, c'était donc d'y aménager une vraie base nautique - la deuxième de Vannes agglo avec la Mouette sinagote - de 900 m², pour un coût de 3,5 M€. C'était sans compter l'association environnementale Les Amis des chemins de ronde, qui a rudement bataillé sur le terrain juridique. Après avoir perdu en première instance devant le tribunal administratif de Rennes, l'association avait remporté la deuxième manche devant la cour administrative d'appel de Nantes.

« On ne peut pas geler l'environnement »
Les partisans de la base nautique pensaient néanmoins parvenir à leurs fins, dans la mesure où le permis de construire n'avait pas été attaqué dans les délais impartis. Mais le référé en suspension déposé en dernier recours par Les Amis des chemins de ronde vient de ruiner cette certitude. Le tribunal a, en effet, estimé qu'on ne pouvait construire une base nautique sur un site qui n'était, à ses yeux, pas urbanisé et considéré comme un espace remarquable. « Le projet doit être abandonné. Une base nautique, ça se construit au bord de l'eau, pas ailleurs. Les premiers qui vont en pâtir, ce sont les jeunes à qui cette base était prioritairement destinée. Je suis d'accord sur le fait qu'il y a besoin de dispositifs de protection, mais on ne peut pas geler complètement l'environnement », commente, amer, le président de Vannes agglo, Pierre Le Bodo. À travers un communiqué, le président du conseil général, François Goulard, a lui aussi regretté la décision du tribunal administratif. Il pointe du doigt l'association des Amis des chemins de ronde qu'il dit « animée de préoccupations idéologiques, sans considération de l'intérêt général. Cette affaire illustre la nécessité de stopper la prolifération des règles applicables qui aboutissent à menacer, juridiquement, tous les projets, y compris les plus utiles ».

Jugement sur le fond
Marie-Armelle Echard, présidente de l'association requérante, estime, pour sa part, qu'il « y a de la place pour faire un club nautique ailleurs dans le Golfe ». En parallèle, l'affaire a été portée devant le Conseil d'État, qui devrait rendre sa décision d'ici huit à dix mois, à peu près au moment où l'on devrait connaître le jugement sur le fond du tribunal administratif. « Mais on n'est pas bien embarqué », résume Maurice Nicolazic, le maire de Baden.