France, Allemagne, le délire socialiste ?
08/04/2013
Les propos "rigolards" de Canteloup ne font plus rire aujourd'hui...
L'analyse économique de Nicolas Baverez pourrait être contestée... ce qui par contre est réaliste, c'est la perte de confiance de tous les agents économiques, qui contribuent à faire la prospérité d'un pays.
La stigmatisation imbécile des "passagers", qui évacuent en premier un navire en détresse, pourrait s'éteindre au moment du signal du SOS général...
L'absence de vision économique aujourd'hui appelle à changer "le capitaine" et son équipage défaillant !
Dans un marché européen libre des capitaux, l'appel "à la transparence" des comportements financiers et la défiance à l'égard de nos amis suisses sont des armes "en plastique".
La France, une bombe à retardement
Nicolas Baverez
Le Figaro du 8 avril 2013
En guise de cap sur la croissance, la politique économique conduite par François Hollande depuis son élection a plongé l’économie française en récession et amorcé une spirale déflationniste. Elle met la dette publique française à la merci d’un choc financier qui constituerait une menace mortelle pour l’euro.
La France s’est engagée dans une voie sans issue qui vise à instaurer une économie socialiste de marché sans capital ni capitalistes. Le choc fiscal de 2% du PIB centré sur les entreprises et sur les créateurs de richesses a provoqué l’effondrement de l’appareil de production. Le taux de marge des entreprises est au plus bas: 28%, contre 40% en Allemagne. La mise en place d’une fiscalité confiscatoire sur le travail et sur l’épargne a provoqué un exil massif des entrepreneurs et des talents, des capitaux et des centres de décision tout en coupant les entreprises de leurs financements extérieurs. La préférence pour la dépense publique a été réaffirmée avec 12 milliards d’euros de charges supplémentaires: 3 milliards pour la retraite à 60 ans des carrières longues, embauche de 65000 fonctionnaires, 3 milliards pour les contrats d’avenir et de génération, 2,5 milliards de revalorisation du RSA, 500 millions pour l’allocation de rentrée scolaire, 200 millions pour la CMU…
Le résultat est une rupture historique de l’activité et de l’appareil productif. En 2013, la France sera en récession, ce qui provoquera 65 000 faillites. La hausse des impôts et du coût du travail a porté le coup de grâce à la compétitivité, prise en tenailles entre l’avantage qualité des pays du Nord et l’avantage prix des pays du Sud qui se sont réformés, notamment l’Italie et l’Espagne.
La France est en passe de basculer du déclin relatif au déclin absolu. Elle se trouve aspirée par une spirale déflationniste marquée par la baisse cumulative de l’activité et de l’investissement, de l’emploi et des revenus. Elle est happée par l’engrenage du sous-développement et de la paupérisation avec une population en hausse de 1,4 million depuis quatre ans, qui contraste avec un recul du PIB de 1%, contre une hausse de 3% aux États-Unis et de 2% en Allemagne. Il en découle un appauvrissement des Français sans précédent depuis 1945, avec un revenu par habitant inférieur de 15% à la moyenne des pays développés. Ce qui, combiné au chômage de masse, crée un risque élevé de violence politique et sociale.
La France, pays du sud de l’Europe par ses performances - sinon par les réformes - mais avec des taux d’intérêts proches du nord de l’Europe, est plus que jamais une bombe à retardement au coeur de la zone euro. En 2013, elle deviendra le premier emprunteur mondial en euros, avec un besoin de financement de plus de 200 milliards qui devra être couvert aux deux tiers par les investisseurs internationaux. Un choc sur la dette française devient donc probable. Il serait dramatique pour notre pays comme pour l’euro, puisque la réassurance de la monnaie unique repose sur la double signature française et allemande. Et l’Allemagne, même si elle le souhaitait, ne peut en être le seul garant.
Le divorce politique avec l’Allemagne interdit toute stabilisation de l’euro, comme l’a montré la gestion calamiteuse du sauvetage de Chypre qui sape la garantie des dépôts bancaires et paralyse l’Europe, à l’image de l’accord a minima sur le budget européen qui supprime tout investissement en faveur de la croissance. La dénonciation de la pseudo-hégémonie de Berlin réduit le couple franco-allemand à une indifférence hostile aussi dangereuse pour notre pays que pour l’Europe. Il est vrai que le déclin français est souligné par le nouveau miracle allemand: une croissance robuste, le plein-emploi avec 42 millions de postes de travail et un chômage réduit à 5,3% de la population active, un excédent courant de 160 milliards d’euros, un excédent budgétaire et une réduction de la dette publique de 81 à 78% du PIB. Mais la glaciation de la relation franco allemande enferme la zone euro dans la récession et le chômage de masse, exacerbe les tensions entre le nord et le sud du continent, interdit la relance de l’intégration, qui est la clé d’une sortie de crise durable.
La France constitue le meilleur cas de retournement du monde développé si l’on compare la médiocrité de ses performances à ses atouts en termes de démographie, de capital humain, de prix de l’énergie, d’épargne, d’infrastructures, de pôles d’excellence publics et privés, de patrimoine et de paysages, de culture et de mode de vie. Elle a tous les moyens pour renouer avec la croissance, réduire le chômage et la pauvreté, enrichir ses citoyens. Mais à la condition d’utiliser le sursis miraculeux que lui accordent les marchés pour modifier radicalement sa politique économique et européenne. Sa vulnérabilité ne permet pas d’attendre deux ans pour interrompre la débâcle, comme en 1983. Le changement, c’est maintenant. Sauf pour la France à être rattrapée par la crise financière. Et l’euro avec elle.
1 commentaire
Eh zenbar... ....heureusement que toi tu nous fais toujours poiler.............
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