Monopole et concurrence ?
28/11/2012
Comment réduire les dépenses publiques et les dépenses de santé ?
Côté dépenses publiques les leviers sont connus : diminution des implantations locales au profit de services "internet", gel du point d'indice, stabilisant de facto la masse salariale des fonctionnaires. En Morbihan 38 suppressions de poste pour 1.000 agents : un ratio raisonnable, quand on le compare à celui de la débâcle "DOUX"...
Côté dépenses de santé la fonction publique se met au diapason du privé : création d'un jour de carence en cas d'arrêt maladie... un remède contre le "mal de dos" général dans la fonction publique et le "ramassage des petits pois dans la région de Bordeaux !
Plus importante et finalement plus efficace, la réduction des dépenses d'optique... Comme les guichets de banque, les villes et les communes voient fleurir les magasins d'opticien... avec une productivité "à la traine" de 3 équipements d'optique vendus par jour ! Côté opticien, on joue la carte "mode" avec une pléthore de montures, la "pub" avec les consorts Atol, Afflelou, qui déstabilise le pouvoir de comparaison (la 2ème ou la troisième est gratuite) et le service local...
Tout ceci pour masquer le prix réel d'un verre, qui coûte trois fois le prix d'une baguette...
Oui, mais la proposition socialiste de constituer des réseaux mutualistes se heurte au principe de "l'installation libre" des praticiens de médecine libérale. Après la grève récente, le gouvernement se contente de "l'optique"...
Monopole contre concurrence totale ? Un vieux débat, qui est loin d'être fini !
Finances publiques, 30,6% des agents en grève dans le Morbihan
Télégramme du 28 novembre 2012
30,6 % des agents de la Direction départementale des finances publiques du Morbihan ont observé la grève nationale, hier, pour protester contre les suppressions d'emplois et la fermeture de deux trésoreries dans le département.
Les agents de la Direction départementale des finances publiques du Morbihan étaient en grève hier, à l'appel des syndicats FO, CFDT, CGT et Solidaires. Selon la direction, le mouvement a touché 30,61% du personnel. Cette grève d'ampleur nationale se tenait alors même que se déroulait, à Paris, le comité technique national. «Il devait cibler les suppressions d'emplois, disent les syndicats. 2.023 en France et 38 dans le Morbihan sur un effectif de 1.000 agents. C'est la deuxième année consécutive qu'on a un tel taux». Pour les syndicats, ces suppressions d'emplois ont des répercussions sur les conditions de travail des agents et les conditions d'accueil des contribuables. «Nous condamnons aussi la fermeture de la trésorerie de Josselin au1erjanvier et celle de Pluvigner en 2013. Cela va contre la proximité du service public». Les grévistes avancent deux autres revendications : contre le gel du point d'indice et contre l'instauration du jour de carence en cas d'arrêt maladie.
Les frais d'optique
Vingt minutes du 27 novembre 2012
BUDGET - Le débat fait rage alors que le gouvernement veut «réguler le prix des lunettes» en favorisant notamment les réseaux d’opticiens agréés des complémentaires santé...
«Mieux encadrer la tarification» des lunettes. C’est l’une des priorités annoncées fin octobre par la ministre de la santé Marisol Touraine. Le chantier démarrera mercredi, avec l’examen à l’Assemblée d’un texte visant à autoriser les mutuelles santé à mieux rembourser leurs adhérents lorsqu'ils se font soigner par des professionnels agréés dans le cadre de réseaux de soins.
Le principe de ces réseaux est simple: demander aux opticiens de réduire leurs marges en contrepartie de la garantie d’un volume de clientèle supérieur. «Le nombre de magasins d’optique a presque doublé en dix ans en France, ce qui a réduit leur productivité à trois équipements par jour en moyenne. Plus on a créé de magasins, plus on a vu le panier moyen du client augmenter», analyse Christian Py, membre du bureau de la Mutualité française.
Des réseaux 20 à 50% moins chers
Selon un rapport publié par l'Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) en juillet, ces réseaux affichent des tarifs de 20 à 50% plus bas que les tarifs catalogues sur l’optique. «Plus l'équipement est cher plus l'écart constaté est important. Dans 35% des cas, le reste à charge oscille entre 100 et 200 euros mais dans majorité des cas, il tend vers zéro», précise Christian Py.
Bien mais insuffisant, rétorquent les associations de patients. «Le vrai problème c’est que les complémentaires n'ont jamais vraiment fait baisser le prix des lunettes», estime Christian Saout, le président du Collectif interassociatif sur la santé (CISS). «La preuve c 'est qu’elles remboursent des offres du type ‘3 paires pour le prix d'une’. Ce qui signifie que ces lunettes sont au moins trois fois trop chères parce qu'il est certain que l'on ne vous en fait pas cadeau!» assure-t-il
Un secteur insuffisamment concurrentiel
«La baisse des coûts de l'optique n'est pas centrale dans la stratégie de développement de ces réseaux de soins des complémentaires santé car le remboursement de l'optique est un produit d'appel pour séduire de nouveaux assurés», avance également Olivier Babeau, professeur à l’université Paris VIII. Pour lui, seule une véritable ouverture à la concurrence du marché, notamment aux acteurs du Web permettra une véritable baisse des prix. Grâce à des marges divisées par deux et des frais d’exploitation réduits, le site de ventes de lunettes en ligne Happyview assure par exemple proposer des produits «2,5 à 4 fois moins chers que les opticiens classiques en fonction du modèle».
Une offre alternative, qui est toutefois freinée en France par des obstacles culturels mais aussi commerciaux. «Les fabricants de verre nous interdisent de dire qu’ils nous fournissent car les grands réseaux d’optique les menacent de ne plus travailler avec eux», confie Marc Adamowicz, président fondateur d’Happyview.
Un double jeu, doublement gagnant pour les verriers, qui contribueraient aussi grandement à l’inflation tarifaire dans le secteur. «Ils mènent un lobbying intense pour vendre le plus cher possible des verres aux innovations technologiques parfois douteuses», souligne Christian Py. «C'est un système totalement opaque pour le consommateur qui ne peut constater le résultat du verre qu'une fois monté. Alors que pour la plupart des corrections légères, un verre standard serait suffisant», estime-t-il.
Claire Planchard
Le coût des lunettes à la loupe
Trop chères, les lunettes? Le constat fait désormais l'unanimité. Alors que le budget moyen atteint 277 euros pour un équipement avec des verres unifocaux et 590 euros une monture équipée des verres progressifs, la prise en charge de la sécurité sociale se limite aujourd’hui à environ 4% et celle des complémentaires santé à 66%. Résultat, le reste à charge pour le porteur de lunettes atteint en moyenne 29% du prix total, selon une étude du ministère de la Santé.
Un montant excessif qui pousserait plus de deux millions de Français chaque année à renoncer ou à reporter leurs soins d’optique pour des raisons financières, selon l’Institut de recherche sur l’économie de la santé (Irdes).
Sans surprise, 90% des porteurs de lunettes souscrivent donc à une mutuelle pour couvrir au mieux ces dépenses. A l’heure où deux Français sur 3 portent des lunettes correctrices, on mesure derrière l’enjeu de santé publique, l’enjeu commercial pour les opticiens et assurances complémentaires qui bataillent sur ce marché estimé en 2011 à une dépense totale 5,329 milliards d’euros selon l’Irdes.
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