Le pouvoir financier ?
21/06/2012
Le redressement judiciaire fragmente les responsabilités d'entreprise : en général il affole définitivement les créanciers et le pool bancaire !
Une société familiale ne peut compter que sur ses capitaux, qui en général sont trop faibles pour financer des investissements "malheureux"... Doux n'est pas une exception, sauf que dans son activité difficile, elle met sur la paille des centaines d'éleveurs bretons...
Sur cette scène de théatre chateaulinesque s'affrontent une famille, l'Etat avec son bras armé, le CIRI, les banques avec au premier rang "la Barclays", les éleveurs, les syndicalistes représentant les salariés de l'entreprise et les fournisseurs.
Le drame, probablement déjà assimilé par la famille Doux, c'est la perte inéluctable du pouvoir et de la valeur de l'entreprise au cours de cette période de redressement judiciaire. La visite des futurs acquéreurs (financiers, coopératives et concurrents) doit être incessante, car le mandataire judiciaire a un intérêt financier à une cession...
Recruter un "manager" réputé peut permettre une négociation plus facile. Mais derrière s'agite le CIRI : la révolte des "campagnards" guette le pays breton, et donc sa sagesse ancestrale.
Utiliser un "factor" est une erreur épouvantable, car il tient le robinet des dernières recettes...
Sans aide extérieure (CIRI ou Banques) l'affaire DOUX est perdue. En France le redressement judiciaire ne donne sa chance qu'à une entreprise sur dix !
Michel Léonard sauvera-t-il le groupe Doux ?
Ouest France du jeudi 21 juin 2012
Ancien dirigeant de Lactalis, Michel Léonard, avait pris sa retraite en 2009.
Photo : Philippe Renault
Le nouveau directeur général du groupe volailler a un solide curriculum vitae. Il débarque alors que l'industriel de Châteaulin menace de sombrer.
« C'est un grand manager, très organisé et calme dans la tempête: il en aura bien besoin », commente un ex-collaborateur de Michel Léonard, 63 ans, nouveau directeur général délégué du groupe Doux. Ils travaillaient ensemble chez l'industriel laitier Lactalis, où Michel Léonard occupait les fonctions de président du directoire jusqu'à son départ à la retraite, en 2009.
Son nom est attaché à la « success-story » de Lactalis et à sa conquête des marchés internationaux. Diplômé de HEC, Michel Léonard a fait l'essentiel de sa carrière dans l'agroalimentaire.
Relations tendues avec l'État
Cette fois, un rôle beaucoup plus ingrat et risqué l'attend. Car le temps presse pour l'ex-numéro 1 du poulet en Europe, placé en redressement judiciaire le 1er juin. Et l'argent fait défaut. Un porte-parole de Doux pointe la responsabilité « du Factor (société d'affacturage) qui bloque plus de 10 millions d'euros ».
Ces sociétés apportent de la trésorerie aux entreprises en rachetant leurs créances et en se chargeant de les recouvrir auprès des clients. La rémunération est en fonction du risque et visiblement, dans le cas de Doux, le « Factor » entend se payer au prix fort. « Charles Doux a d'ailleurs demandé au Ciri (le Comité interministériel à la restructuration industrielle) et au médiateur du crédit de l'aider à gérer cette question de toute urgence », ajoute le porte-parole.
Il devra d'abord réchauffer les relations avec les experts du Ciri. Elles sont très tendues. Charles Doux devait participer à une réunion importante, mardi, au ministère, mais il s'est décommandé à la dernière minute.
Du côté de l'État, colère et incompréhension dominent. Le Ciri n'était même pas au courant de la nomination de Michel Léonard, mardi soir. « Il avait deux sujets cruciaux à traiter ce jour-là, réplique la direction de Doux : des discussions pour un apport de 17 millions d'euros à l'entreprise et une réunion avec les éleveurs. »
En attendant, le pool bancaire sollicité pour recapitaliser l'entreprise n'a toujours pas les données précises sur l'endettement et la valeur des actifs. Dans ces conditions, il n'investira pas le premier euro. Des coopératives, partantes pour un éventuel plan de relance du groupe, restent appuyées sur les freins.
La CGT et la CFDT, majoritaire dans le groupe Doux, préparent une manifestation, samedi à 15 h, place de la Résistance, à Châteaulin. Jean-Luc Feillant, l'un de ses responsables CFDT, réagit à l'arrivée de Michel Léonard. « Nous n'avons rien contre lui. Cependant, il a été nommé par Charles Doux, donc ça ne va pas satisfaire les banques. »
Jean-Paul LOUÉDOC.
1 commentaire
merci Monsieur Hennel grace à vous et cet article nous en savons beaucoup plus sur Saint Pierre et ses secrets !!
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