Eau du Morbihan, abolition des privilèges ? : Les Secrets de Saint Pierre

L'eau potable est mal répartie sur le département ! Les riches ne veulent pas lâcher le morceau !

Au Conseil Général, au syndicat "Eau du Morbihan" et dans les syndicats mixtes l'eau divise les "notables". Le "partage" n'est jamais au menu, même chez les socialistes, petits potentats de sources locales bien fournies...

Contrairement au courant de concentration, qui vise l'efficacité en matière administrative, les tentatives de rationnaliser au niveau du Département du Morbihan la production de l'eau potable se heurtent à des adversaires, qui ont l'oeil un peu "goulu" sur les excédents dégagés par des syndicats mixtes bien gérés. Ces structures ont permis des investissements importants certes, mais au prix de charges de personnel, qui sont loin d'être optimales et d'une certaine opacité dans la gouvernance, qui reste très "clanique"...

L'eau potable, ce devrait être une question "transparente" ! En Morbihan le coût du mètre-cube est très cher...

Passer d'une échelle intercommunale à un niveau départemental est surement un progrès, si le système de gouvernance et la gestion des comptes permettent de faire des économies. On peut en douter quand on annonce un bureau de 120 membres, un Président et 19 Vice-Présidents, 100 délégués pour les communes...

Encourager la bonne gestion devrait être la principale motivation de cette réforme de la production d'eau en Morbihan ! Mais n'est-on pas en fait en train de construire une "cathédrale" ingérable ?

Eau potable, chez ABQP, tarifs maintenus en 2012, mais...
Télégramme du 26 décembre 2011

Les tarifs de l'eau potable au pays d'Auray en 2012 seront stables. Mais faute d'accord entre le syndicat mixte ABQP et le syndicat départemental, les tarifs pourraient flamber à l'avenir.
Le syndicat mixte Auray-Belz-Quiberon-Pluvigner (ABQP) a voté ses tarifs 2012 d'eau potable et d'assainissement collectif comme un seul homme et sans débat contradictoire.

Assainissement : légère augmentation
Il en ressort pour l'usager une facture d'eau stable au centime près et une facture d'assainissement en légère augmentation dans toutes les communes à l'exception de Landaul et Pluvigner, où elle baissera légèrement. Pour une consommation de 120m³ d'eau, il en coûtera (eau+assainissement), 622,96 euros dans la plupart des communes du pays d'Auray (*). Les différences au niveau de l'assainissement s'expliquent par le rattrapage progressif concernant les communes issues de l'ancien syndicat de Pluvigner. La stabilité sur l'eau potable correspond à une volonté politique du syndicat. Le transfert contraint de sa compétence production à Eau du Morbihan (anciennement syndicat départemental de l'eau) au 1er janvier 2012, se traduit pour ABQP par une augmentation de 10% non répercutée à l'usager. Pour parvenir à ce résultat, le syndicat a dû piocher, non pas dans ses réserves mais dans les excédents qu'il reversait auparavant au syndicat départemental. A court terme, ce n'est pas un problème. Mais le jour où les excédents (1,2M contre 2M jusqu'ici) n'existeront plus «ce sera la catastrophe» ont prophétisé les élus hier.

Syndicat départemental : le bras de fer continue
Pour l'éviter, ils se proposent de «discuter» avec Eau du Morbihan. Et en attendant, pour cultiver l'amitié avec un syndicat suzerain dont ils ont contesté l'attitude castratrice devant le tribunal administratif (décision en juin), ils ont refusé à l'unanimité de signer un avenant dans le cadre du transfert. Non pas sur un coup de sang mais pour suivre les préconisations des deux cabinets ayant étudié les conséquences, juridiques et financières, pour les usagers, de la signature de cet avenant. «Ce dispositif de fixation du prix de la vente d'eau est potentiellement défavorable aux intérêts des usagers», indique notamment l'un des deux rapports.

(*) Exceptions dans les communes de Camors (555,99 €), Plumergat (602,91€) et de Landévant (615,57€).
Benoit Siohan