TV et tablette ?

Chaînes et fabricants poussent la convergence entre téléviseurs et tablettes
Les Echos du 24 octobre 2011
Alors que Sony et Samsung lancent des offres combinant l'achat des deux produits, Canal+ offrira une réduction de 150 euros sur l'achat d'une tablette. L'iPad et ses concurrents s'imposent comme un deuxième écran télé, qui permet d'interagir avec le poste principal.
Maxime AMIOT
C'est un exemple de plus de la convergence numérique. D'ici à la mi-novembre, Sony et Samsung sortiront chacun une offre commerciale encourageant l'utilisateur à s'équiper à la fois en tablette et en téléviseur. Sony va proposer une réduction pouvant aller jusqu'à 300 euros à destination des acheteurs d'un modèle Bravia haut de gamme et d'une tablette Sony S. De son côté, Samsung réplique en offrant une réduction de 250 à 500 euros pour l'achat d'un téléviseur et d'une Galaxy Tab 10.1.
L'objectif de ces offres est bien entendu de pousser deux produits d'une même marque, et notamment un nouveau segment, les tablettes tactiles, sur lequel les constructeurs misent beaucoup. Mais elles révèlent aussi, plus largement, les nouveaux usages qu'induisent l'association de ces deux produits. La semaine dernière, une étude Nielsen révélait que près de 40 % des utilisateurs américains de tablettes et « smartphones » regardaient leur terminal mobile tout en visionnant la télévision. Idem en France : selon une étude de l'agence FullSix, 68 % des possesseurs de tablettes les utilisent « assez souvent » ou « très souvent » en regardant la télévision.

Pour quels types d'usage ? La tablette peut d'abord se positionner comme une télécommande plus ludique (usage du tactile, grand format) et interactive. Celle de Sony permet ainsi de commander son téléviseur (monter le volume, changer de programme) via une solution infrarouge. Avec l'arrivée des écrans plats connectés au réseau WiFi de la maison, il est aussi possible d'échanger les contenus d'un écran à l'autre. Chez Samsung, la fonction « All Share » permet de transférer photos et vidéos depuis sa tablette sur les téléviseurs, et vice versa.
D'un mouvement du doigt
Mêmes fonctionnalités chez Sony via la technologie « Throw », qui permet de « pousser », d'un simple mouvement du doigt, un contenu vidéo vers un téléviseur.
Surtout, la tablette se positionne comme un véritable deuxième écran de télévision. Haute définition, résolution optimale, graphisme... Elle n'a rien à envier au téléviseur en termes de qualité d'image. Les chaînes l'ont compris, qui ont lancé des applications pour iPad ou pour Android, afin de rendre leurs programmes (direct, mais aussi VOD) disponibles aux utilisateurs de tablettes. De même, certaines cherchent à accélérer la pénétration des tablettes dans les foyers. C'est le cas de Canal +, qui va lancer début novembre une offre originale : pour tout abonnement à la chaîne cryptée souscrit pendant la période des fêtes, l'abonné se verra offrir une réduction de 150 euros sur une tablette de son choix parmi quatre modèles : l'iPad d'Apple, la Galaxy Tab de Samsung, la S de Sony, et l'Optimus Pad de LG. « Pour les chaînes, la tablette est un moyen d'élargir leur audience au sein des foyers et de développer, à l'avenir, de nouveaux services à plus forte valeur ajoutée. On peut imaginer par exemple que, demain, elle permette d'interagir avec le programme de la télévision, par exemple en répondant aux questions d'une émission de divertissement, ou en échangeant sur les réseaux sociaux », explique Jean-Marie Le Guen, consultant au sein du cabinet NPA. Nombre de chaînes travaillent ainsi sur les services de demain.
Maxime Amiot, Les Echos

11 % des Américains ont une tablette
Les Echos du 26 octobre 2011
Nicolas RAULINE

Selon une étude réalisée par l'institut Pew et le centre de réflexion The Economist Group, 11 % des adultes américains posséderaient une tablette numérique. La plupart utilise l'outil pour naviguer sur Internet (67 %), se connecter à leur messagerie électronique (54 %) ou consulter des sites d'information (53 %). Mais les utilisateurs continuent de privilégier l'information gratuite : ils ne sont que 14 % à acheter de l'information sur leur tablette, même si 23 % ont un abonnement papier qui inclut aussi une version numérique. Seuls 30 % des détenteurs de tablettes joueraient à des jeux vidéo sur leur appareil.