L'un s'en va, l'autre arrive !
03/10/2011
La fête, la "bouffe", nettement plus rentables que l'enseignement !
Thalassa, grosse carcasse mouillée à Lorient-Ville, a été le prototype d'essai du concept de "pêche arrière". Une véritable révolution à l'époque, changement complet de conception des navires de pêche et surtout une meilleure sécurité du personnel "en pêche".
La transformation en salles didactiques n'est plus rentable, depuis que Lorient a choisi d'investir à Kerroman dans la Cité de la Voile et le sous-marin "La Flore". Exit, donc vers le cimetière marin le plus proche !
Le Guerveur, quant à lui, échappe à l'appétit des ferrailleurs après une belle carrière entre Lorient et Groix ! Et devient un "salon traiteur" flottant, au même titre que les péniches sur les bords de Seine...
Y aura-t-il assez de clients pour faire vivre ce navire "à quai" ? Transporter des passagers, c'était la belle mission du Guerveur ! Ne va-t-il pas subir l'usure de "La Thalassa", notre belle mer !
Lorient, la Thalassa vouée à la casse
Télégramme du 30 septembre 2011
C'est dit : Norbert Métairie proposera la déconstruction de la Thalassa au conseil de Cap L'Orient, probablement en décembre. Le vieux navire océanographique d'Ifremer ne rentre plus dans les choix touristiques de l'agglomération. À Lorient depuis décembre1996, son entretien coûte cher. La muséographie est vieillissante. Il en coûterait800.000 € pour remettre à niveau le bateau, selon une étude des services de Cap l'Orient. Le Centre de culture scientifique technique et industriel de Lorient, qui y organisait des classes portuaires, s'apprête à faire ses valises d'ici décembre. Reste à savoir comment cette déconstruction annoncée sera accueillie. (Photo Sophie Paitier)
Guerveur, navire de réception
Télégramme du 3 octobre 2011
Après avoir assuré la déserte des îles pendant près de 40 ans, le Guerveur s'offre une nouvelle jeunesse. Après un relookage à plus de 1,7million d'euros, il naviguera désormais dans les eaux sucrées de l'événementiel.
C'est un gros coup de coeur, presque déraisonnable, qui est en passe de se transformer en un sacré pari commercial. Acheté au Conseil général en 2009 par un couple parisien, «pas marin pour deux sous», le Guerveur, au sortir d'une mue de deux ans, a troqué ses habits de roulier pour ceux de yacht de luxe pour noceurs fortunés, ou centre de séminaire pour entreprises branchées. Quelque 1,75million d'euro a été nécessaire pour le relookage, pensé par l'ingénieur naval Michel Fabbri. De l'herbe synthétique posée sur le ponton, jusqu'aux chambres dignes d'une suite nuptiale, les anciens passagers reconnaîtront difficilement celui qui a assuré la desserte de Groix et Belle-Ile de 1966 (construction aux chantiers de la Perrière) au printemps 2008. Seule la ligne d'origine, totalement préservée, pourra susciter la nostalgie.
150 couverts, douze passagers en mer
Aux commandes du navire long de 46 mètres sur 10, la société Augefi, montée de toutes pièces autour de ce projet par les heureux propriétaires, dont le nom est confiné dans l'ombre. Leur idée: spécialiser le Guerveur dans la réception à quai la majeure partie de l'année, tout en étant homologué pour accueillir douze passagers en mer, en plus des cinq membres d'équipage. Pour ce faire, le pont supérieur a été transformé en grande salle de restauration pour 150 couverts. Le pont principal abrite désormais une salle de séminaire (50 places assises), que jouxtent une cuisine professionnelle et trois chambres spacieuses, calibrées pour les normes hôtelières quatre étoiles, selon le commandant de bord, Patrick Boisseau. Déco chic et sobre, ligne classique mais élégante. Enfin, le pont extérieur a aujourd'hui les allures d'une tonnelle de 120m², drôle de terrasse avec vue sur mer. «L'idée, c'est d'accueillir les entreprises de la région pour leur proposer un cadre de séminaire ou de fête original et haut de gamme», fait savoir Augefi. «Mais le Guerveur peut aussi accueillir des salons, des artistes en résidence, ou des mariages, avec la possibilité pour les jeunes époux de dormir à bord et de naviguer le lendemain des noces».
Déjà des réservations
Visiblement, la clientèle existe. Car «sans réelle démarche commerciale», la société assure avoir déjà quelques réservations d'entreprises pour les mois d'octobre et novembre. Reste désormais à convaincre professionnels du tourisme et de l'événementiel, invités en nombre pour l'inauguration officielle ce samedi. Car la seconde vie du Guerveur pourrait le mener loin. «Les deux moteurs de 600 chevaux ont tourné deux fois moins que ceux de son sister-ship. On a encore de la marge», se félicite Patrick Boisseau. Et pour prendre soin de la bête, l'équipage compte l'un de ses plus fins connaisseurs: Patrick André, chef-mécano à bord pour les dernières traversées du Guerveur. C'était dans une autre vie.
• Pierre Chapin
L'ambition d'Augefi, propriétaire du Guerveur: «Proposer un cadre de fête ou de séminaire original et haut de gamme».
1 commentaire
comparez ce qui peut l'être ....
le Guerveur a aussi désservi Belle-Ile à partir de Quiberon.
D'autre part s'il vient d'être transformé en yacht de luxe par des milliardaires et s'il servira à organiser des fêtes à quai, ce ne sera pas obligatoirement à Lorient et ce ne sera pas son activité principale. :
http://expressionsyndicalebelleile.blogspot.com/2011/05/la-metamorphose-du-guerveur-en-yacht.html. Quant à vos soucis sur sa rentabilité, il semblerait que si ses nouveaux propriétaires ont réussi à gagner ou garder une telle fortune, ils n'ont attendu personne pour y réfléchir. D'autre part, ils ont l'air d'avoir assez de moyens pour l'utiliser comme yacht personnel...
Quant au Thalassa,( http://www.la-thalassa.fr/ ) la ville de Lorient a peut-être d'autres investissements plus urgents à faire que de dépenser de l'argent à sa rénovation. Et s'il n'y a pas de repreneur.....
mais si vous êtes un tel homme d'affaire vous pourriez peut-être trouver les investissements, la clientèle, le Thalassa est comme les St Pierrois, il n'attend que vous pour lui montrer comment vivre ! :-)
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