Halte aux fontières ?
03/06/2011
Les "barrières" du savoir ou du souvenir érigées aux frontières françaises !
Le travail de compilation, éxécuté par les Mormons, est extraordinaire ! Et aujourd'hui le microfilm a cédé la place aux fichiers de bases de données, installés à Salt lake City !
Vos origines "probables" sont donc plus facilement consultables là-bas, qu'en Bretagne, pourtant richemment dotée en archives départementales ! En Morbihan l'état civil local est en cours de numérisation, qui est éxécuté dans l'ordre alphabétique des noms de commune...
L'accord de 2002, signé entre l'Etat français et les Mormons, rend impossible pour l'heure la consultation de ces bases de données par Internet ! Un "copyright" à l'envers, qui est pourtant à la base de tous les efforts de notre gouvernement !
Le "libre marché" des données est donc à construire ! La France se méfie de Google, dont les moyens sont gigantesques... Dans une centaine d'années nous aurons probablement terminé la "numérisation" de nos registres d'Etat civil !
Mormons, 50 ans de généalogie
Télégramme de Brest du 3 juin 2011
La plus grande base de données généalogiques du monde? Elle est le fruit du travail des Mormons qui collectent et archivent dans le monde entier depuis 50 ans. Rencontre avec les membres de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, à Lorient.
C'est une communauté religieuse discrète. Avec ses textes, ses propres croyances et ses membres, toujours souriants, toujours d'un calme olympien. Une image lisse qui peut parfois se révéler préjudiciable. «On souffre d'un certain déficit d'image, c'est vrai. Nous sommes peu connus... et parfois reconnus pour ce que l'on n'est pas», avoue Dominique Lucas, membre de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. La psychose anti-sectes a sans doute obscurci l'image des Mormons de France qui se revendiquent, avant tout, chrétiens. «En Bretagne, si on n'est pas catholique, on n'est pas vraiment chrétien. Nous faisons simplement partie d'un paysage religieux qui n'est pas monocolore», résume le membre de la branche de Quimper.
500 fidèles en Bretagne
Dominique Lucas est aujourd'hui en déplacement. Il reçoit dans les locaux de la branche lorientaise, ouverte depuis une vingtaine d'années. En compagnie du responsable local, Guillaume Le Guernevé, il ouvre les portes du 115, boulevard Léon-Blum. 35 à 40 personnes fréquentent l'endroit pendant la semaine et se réunissent le dimanche pour les offices religieux. «Cela représente une vingtaine de familles. Le nombre de membres en Bretagne a augmenté ces dernières années. Nous sommes environ 500 fidèles, dans la région, répartis autour des six branches: Quimper, Lorient, Brest, Saint-Brieuc, Vannes et Saint-Nazaire», détaille Guillaume. Chaque église accueille les fidèles pour des cours et des discussions autour de la religion - «qui sont gratuits et ouverts à tous, et même en langue anglaise pour ceux qui veulent pratiquer» - mais met aussi à disposition une vaste banque de données généalogiques.
80% de l'état civil
C'est là l'une des spécificités des Mormons: à travers les ans, les membres ont microfilmé plus de 80% de l'état civil ancien. «Celafait 50 ans que nous avons commencé à étudier les registres paroissiaux. Notre église a signé un contrat avec les Archives de France, et le contrat a été renouvelé en 2002». Les archives départementales ont reçu deux copies de leurs collectes. Une autre a été envoyée à Salt Lake City, dans l'Utah, berceau des Mormons. Dominique Lucas est ainsi parvenu à remonter le fil de ses ancêtres sur plusieurs générations: «Je suis, pour ma part, parvenu à remonter jusqu'en 1630». Des millions d'arbres généalogiques et toutes leurs ramifications ont été plantés et ont poussé sur la base Familysearch. Une gigantesque forêt de noms et de dates partiellement accessible à tous sur Internet... Partiellement seulement: «Pour l'instant, seules sont disponibles sur le site les données provenant d'autres pays», explique Dominique.
On baptise... les morts
À défaut d'internet, les curieux peuvent tenter leur chance en se rendant au centre lorientais, sans oublier de prendre rendez-vous. «Nos portes sont ouvertesà ceux qui le souhaitent, mais notre matériel ne permet pas l'accès à beaucoup de personnes. La branche brestoise propose plus de possibilités», recommande Guillaume Le Guernevé. La démarche peut surprendre. Surtout quand on apprend qu'elle permet aux membres de l'église de Jésus-Christ de baptiser... les morts. «On ne s'en est jamais caché», affirme Dominique Lucas. «Si l'on fait ces recherches généalogiques, c'est pour retrouver nos propres ancêtres. La finalité? C'est que l'on croit à la vie après la vie. Nous croyons également qu'il y a beaucoup de gens qui ont vécu sur cette terre et qui n'ont pas eu la possibilité de connaître Jésus-Christ. C'est donc une proposition, par ordonnance, que nous faisons à ces personnes... À charge à elle d'accepter ensuite le baptême»... Une partie de l'activité des Mormons consiste donc à baptiser «par procuration» ceux de leur généalogie qui, ignorants du «Baptême corinthien» de Paul dans l'Évangile, sont décédés.
Nouvelles technologies
La recherche des racines se poursuit aujourd'hui, mais a évolué avec son temps: «On est à la croisée des chemins. Notre église est tournée vers les nouvelles technologies et nous avons donc commencé à numériser les actes. Mais l'accord de 2002 nous limite à la copie des films pour notre bibliothèque de Salt Lake City. Nous ne pouvons pas mettre en ligne. Nous proposons à l'État français de mettre à disposition de tous, gratuitement, nos données»... Problème: le fichier religieux serait en désaccord avec la loi Informatique et liberté. «Les discussions avancent, et nous avons bon espoir de les voir aboutir dans quelques mois», affirme Dominique. NewFamilysearch est cependant déjà prêt, n'attendant que le feu vert de l'État.
1 commentaire
quand j'avais 20 ans (il y a déja 41 ans) une de mes meilleures amies mormon était en France pour récupérer les archives généalogiques française. tout se faisait par le bien d'uns "volontariat" ....... obligatoire dans cette religion. chaque personne de la communauté devant partir comme missionaire 1 ou 2 années à l'étranger (j'ai oublié).
Le système de baptème des morts m'avait choqué à l'époque car je ne comprenais pas qu'on puisse baptiser quelqu'un qui n'avait pas voulu le faire de son vivant.
Bon, ne pas aimer cette pratique suppose que l'on croit à une certaine survie de l'esprit car s'il n'y en à pas, ce n'est pas important ....
Pascal n'a-t-il pas dit qu'il valait mieux être croyant car si Dieu n'existe pas, ça n'a pas d'importance et si s'il existe on a tout à gagner. Alors peut-être est-ce mieux de les laisser baptiser les morts.
Cependant que leurs archives indiquent la religion des gens, là je trouve que la Loi informatique et liberté doit s'appliquer car c'est dangereux.
fran
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