PME ou Etat ?
10/04/2011
ENVSN, qu'apporte-t-elle vraiment à Saint Pierre ?
Pour les 40 ans le temps était de la partie ! Sauf une "pétole" de force "0", qui n'a pas permis aux superbes "Pen Duick" de montrer leurs qualités nautiques aux invités triés sur le volet (Gérard Pierre, madame Marchand...).
On n'aime pas trop évoquer ici le rassemblement des équipes françaises de la "course au large" à Lorient à la BSN, qui représentent tout de même le centre de recherches pointues en matière de voile et dont les membres ne sont pas tous passés par l'ENV !
25 salariés "au taff" et 49 à l'encadrement, c'est dans le style du bateau à "9 rameurs et 1 coach" ! On est loin des ratios dits "productifs"...
7 hectares de terrain, c'est 10 entreprises PME environ avec 200 salariés ! Ou un "Club Med 5 tridents" ou un "Pierre et Vacances" comme au Crouesty avec des emplois à l'année !
6 millions d'euros de budget annuel, c'est deux fois le budget de la Commune de Saint Pierre !
Pour madame G., qui a passé de nombreuses années de sa vie active dans ce havre de paix, il est difficile de prendre position ! Pour les Saint Pierrois, qui réclament un "vrai sentier de douanier" au Beg Rohu, le désengagement probable de l'Etat est une "opportunité" de croissance réelle pour Saint Pierre, si les investissements de "demain" sont préparés dès aujourd'hui !
ENVSN à Saint Pierre Quiberon, les 40 ans du géant de Saint-Pierre
Télégramme de Brest du 9 avril 2011
L'Ecole nationale de voile et des sports nautiques (ENVSN) de Saint-Pierre-Quiberon fête aujourd'hui ses 40ans en petit comité (200 personnes). Retour sur l'histoire d'une des plus grosses «boîtes» de la Presqu'île.
«Nous avons un impact économique sur la micro-région. Des travailleurs, des consommateurs, des fournisseurs...». Jean-Léopold Coppé, directeur de l'ENVSN, ne sera pas démenti par Geneviève Marchand. Avec ses 74 salariés à l'année, l'école est de loin le plus gros employeur de la commune. Et celle-ci doit beaucoup, en terme de notoriété, à l'établissement public à la triple vocation (ci-dessous).
40 expropriations
L'ami des Saint-Pierrois n'a pourtant pas toujours été bienvenu en haut de la presqu'île. Car lorsqu'il s'est agi, il y a près de 50ans, d'offrir au monde de la voile et à la Bretagne l'équivalent des écoles nationales d'équitation (Saumur) et de ski et d'alpinisme (Chamonix) il a fallu faire de la place. Les procédures judiciaires de l'époque n'étant finalement pas beaucoup plus rapides que celles d'aujourd'hui, il a fallu sept ans pour qu'aboutisse réellement le projet. Maurice Herzog, ministre des Sports au rayonnement inégalé depuis, et Joseph Chartois, qui allait devenir en 1970 le premier directeur de l'ENV, l'avaient en effet mis sur la table dès 1963. Mais allez comprendre pourquoi, une quarantaine de propriétaires ne voulaient pas être expropriés de leurs terrains les pieds dans l'eau, sur la côte est de la baie.
Ventrées de homards
C'est aussi cette histoire oubliée qu'effleureront tout à l'heure les invités de ce 40e anniversaire sur invitations. Et s'ils tendent l'oreille en direction des anciens ils auront peut-être droit à quelques-uns des morceaux de bravoure qui se sont déroulés dans l'enceinte de l'école. Dès hier l'ancien champion olympique Jean-Yves Le Déroff, aujourd'hui directeur adjoint chargé de la mission sport, a rafraîchi la mémoire de l'ancien directeur (de 1983 à 1991) Pierre Saint-Marty. «Vous vous souvenez la nuit où vous m'avez surpris en train de cisailler le cadenas du portail d'entrée?». Il faut dire que c'était une sorte de concours après que l'ancien directeur eut rappelé le bonheur de stages d'une semaine à Houat virant à la ventrée de homards. Depuis 20 ans, ni les effectifs (71 à l'époque, 74 aujourd'hui) ni les missions essentielles n'ont beaucoup changé. Mais l'ancienne ENV a connu en 2007 une extension de son champ de compétence avec l'introduction sur son fronton des lettres S et N pour Sports Nautiques. Bienvenue au kitesurf, au surf et à tout le reste de la famille. A l'aube de festivités dans la préparation desquelles «tout le personnel s'est beaucoup investi», Jean-Léopold Coppé évoque «une structure dynamique résolument tournée vers l'avenir».
Deux habitables flambant-neufs
Pour ajouter des symboles et du concret aux mots, les deux nouveaux bateaux destinés à la course au large en équipage (des M34) seront baptisés ce midi. Selon les termes d'un «partenariat historique» (Le Déroff) entre l'école de voile, la fédération et deux comités régionaux, les deux bateaux participeront au Tour de France en équipage cet été sous les couleurs des centres d'excellence régionaux (CER) de Granville et de Saint-Quay-Portrieux. Et pas sans ambition: en voile on peut gagner le Tour à 40 ans!
Benoit Siohan
Formation, haut niveau et «centre de ressources»
Comme son nom l'indique, l'école forme aux métiers du nautisme. Mais elle est aussi un centre d'entraînement et un centre de ressources. Gros plan sur ses trois missions.
1. La formation aux métiers de l'encadrement sportif. Depuis 40 ans, l'établissement public saint-pierrois a surtout formé des moniteurs de voile. Il le fait toujours, notamment s'agissant des diplômes les plus qualifiés. Mais depuis 2007, l'école s'est ouverte aux autres disciplines du nautisme. L'ENVSN est «l'établissement de référence de formation des moniteurs de kite-surf». Concrètement, tous les moniteurs diplômés de France sont passés par Saint-Pierre. L'école forme également des moniteurs de surf et s'ouvrira à l'avenir à d'autres disciplines. La plongée pourrait être la prochaine sur la liste. En volume, la formation, qui concerne les professionnels (ci-avant) mais aussi les encadrants des fédérations dans un certain nombre de disciplines (dont le canoë-kayak), a représenté la bagatelle de 10.682journées/stagiaire en 2010. 2. Sport et haut niveau. Depuis l'origine également, l'école a vocation à être l'un des principaux fers de lance du développement de la voile sportive. Sous des appellations successives, elle a toujours fourni un appui technique et logistique aux équipes de France. Les différentes séries de la discipline viennent régulièrement s'entraîner dans la baie de Quiberon et l'équipe handisport y réside pratiquement à temps plein avec pour objectif de décrocher deux médailles d'or aux Jeux Olympiques de Londres en 2012. L'école accueille également régulièrement des stages régionaux aussi bien en voile que dans les autres disciplines et son savoir-faire dans le soutien logistique à l'organisation de compétitions n'est plus à démontrer. Elle organise régulièrement le championnat de France minimes et l'Open de France et s'offre de temps à autre un championnat du monde. 3. Centre de ressources technique et juridique. L'école est enfin un centre de ressources technique et juridique. Forte d'un effectif de professionnels d'horizons divers (spécialiste météo, ingénieurs, vidéastes,etc.), elle produit des études au profit notamment des services de l'État qui en font la demande. Le centre de ressources profite également en interne à l'amélioration de la performance sportive.
L'ENVS en chiffres
7. En hectares la superficie du site. 8.000. En m² la surface bâtie comprenant notamment deux bâtiments d'hébergement, un restaurant, un bâtiment administratif, un consacré à la formation et un autre aux ressources nautiques. 125. Le nombre de supports nautiques (voiliers, planches, kitesurfs, surfs, vedettes de sécurité). 74. Le nombre de salariés à l'année. Le plus fort contingent est celui des entraîneurs et formateurs (25). S'y ajoutent des personnels de la direction et des différents services «classiques» (administration, cuisine, entretien) ou plus spécialisés (voilerie, vidéo, techniciens et ingénieurs dans différents domaines). 6. En millions d'euros le budget de l'établissement.
Baptêmes, expositions. ..
«Il était difficile de mêler institutionnels et grand public». Celui-ci assistera donc de loin aux festivités du 40e anniversaire. Celles-ci réuniront tout de même ce samedi environ 200 personnes, partenaires et anciens et actuels salariés de l'établissement. La journée commence ce matin par une table ronde mais les rangs commenceront à se garnir à partir de midi avec le baptême de deux «M34» appelés à renforcer le pôle centre d'entraînement voile. Les deux bateaux auront deux parrains prestigieux, tous deux champions olympiques, Faustine Merret (planche) et Nicolas Henard (Tornado). L'après-midi, des démonstrations de Kite Surf et de Stand Up Paddle sont prévues et les invités pourront naviguer à bord des Pen Duick II, V et VI. Ils seront donc aux premières loges pour assister aux régates de First Class 7.5 également au programme.
Le grand public devra patienter
quelques jours avant de découvrir les expositions (photo ci-contre) montées pour l'occasion. Des portes ouvertes seront organisées du 26 au 29avril. Du 9 au 21avril il sera également possible de naviguer à la journée à bord des Pen Duick II et V pour 111euros (réservations au 02.97.30.30.30).
2 commentaires
Pour une fois, je suis (presque) d'accord.
Il n'y a aucune synergie entre la commune et l'ENV qui, comme une sorte de monastère vit repliée sur elle même. La faute à qui ? A l'autorité de tutelle ? Probable. A la direction de école ? Certain. Aux élus qui depuis 40 ans n'ont pas cherché à tirer partie de cette pépite ? Evident.
Aujourd'hui il est trop tard créer ce qui ne l'a pas été pendant des décennies d'autant que des rumeurs sur la fermeture du site vont bon train.
Si ces bruits sont fondés, se posera la problèmatique de l'utilisation du lieu. Ce sera une opportunité fantastique pour imaginer et développer un projet qui enfin revitalisera la commune, apportera des emplois durables et des fonds au budget communal qui en a bien besoin. Mais qui dit opportunité dit aussi risque. Si l'occasion est ratée par incompétence, par aveuglement idéologique, par manque d'ambition, cette dernière "cartouche" sera tirée en vain.
Quant au sentier de douanier... Il relève de l'annecdote par rapport à l'enjeu éventuel...
Si le site ferme, les personnes expropriées à l'époque , ou leurs descendants, peuvent-elles réclamer des dédommagements ?
Elles ont été expropriées pour créer un établissement public d'intérêt général. Si c'est privatisé, vu le prix qu'atteit maintenant le terrain à cet endroit, elles devraient toucher les plus-values.
J'espère que l'école perdurera car elle participe au renom de la Bretagne en général et de la presqu'île en particulier.
d'après ton commentaire, je vois que ça te défrise de ne pas avoir été invité. Que veux tu ...... fallait être élu !!!!
quant au chemin douanier, le terrain est un terrain d'une école NATIONALE alors je penses qu'il a un statut différent comme celui du Fort Penthièvre et même du fort Neuf où il n'y en a pas non plus.
D'autre part l'éécole de voile municipale de Quiberon n'en a pas non plus.....
fran
Les commentaires sont fermés.