Lire chez soi à Saint Pierre ?
07/12/2010
Google Books ouvre ses portes aux Etats-Unis
par Olivier Chicheportiche, ZDNet France du 6 décembre 2010
Baptisé Google eBooks, ce nouveau service s'appuie sur les numérisations d'ouvrages réalisées par le moteur. Cette bibliothèque virtuelle compte d'ores et déjà 3 millions de livres.Le grand dessein de Google prend forme. Après avoir, tant bien que mal, numérisé des millions d'ouvrages (parfois sans le consentement des éditeurs), Google annonce le lancement de sa bibliothèque virtuelle aux Etats-Unis. D'autres pays seront concernés dans le courant 2011.
Baptisé Google eBooks, il proposera un accès à partir du site books.google.com mais aussi à travers les boutiques des éditeurs partenaires. Il s'agira d'abord des ouvrages gratuits du domaine public numérisés par Google, mais également des nouveautés actuelles payantes.
Soit 3 millions de livres sur les 15 millions d'ouvrages numérisés à ce jour par le moteur, issus des catalogues de 35.000 éditeurs et plus de 400 bibliothèques.
On pourra afficher ces livres sur tout ordinateur connecté mais aussi à travers des applications mobiles gratuites pour iPhone/iPad et Android. C'est la grande force de Google face aux environnements propriétaires de ses concurrents (Amazon ou Apple). "Quel que soit le moyen utilisé pour acheter les Google eBooks, ils sont tous stockés dans la bibliothèque en ligne du lecteur" commente la firme.
Par ailleurs, le service permettra de choisir la police de caractère, sa taille, l'espacement entre les lignes, ou de reprendre la lecture sur un autre appareil à la page où le lecteur s'est arrêté.
Côté prix, le mystère reste entier mais Google a confirmé qu'ils seraient "concurrentiels" avec le reste du secteur.
"Nous pensons que ce sera la plus grande e-bibliothèque du monde", a déclaré une porte-parole de Google, Jeannie Hornung. "Y compris les livres gratuits, il y en a plus de trois millions", a-t-elle dit.
Moins de résistances
Les ouvrages pourront également être consultés à partir de liseuses électroniques, à l'exception notable du Kindle d'Amazon qui associé à sa bibliothèque domine actuellement le marché des livres électroniques outre-Atlantique avec 65% de parts de marché.
Pour Google, l'enjeu est à la fois culturel et économique. Culturel car le moteur a endossé le rôle d'agrégateur de l'information mondiale et estime que la numérisation des livres permet un meilleur accès et partage des connaissances. Pionnier en la matière, il s'estime donc légitime dans ce rôle.
Mais plus prosaïquement, Google entend surfer sur une tendance lourde. Selon Forrester, on comptera près d'un milliard de dollars les ventes de livres électroniques aux Etats-Unis cette année, et trois fois plus d'ici à 2015.
Reste que cette bibliothèque s'est bâtie dans la douleur et de nombreux points d'achoppement ne sont pas réglés, notamment à l'international.
Si en 2008, Google a conclu un accord avec l'Authors Guild et l'Association of American Publishers pour lui permettre de numériser les ouvrages de leur catalogue et d'en publier des extraits sur son service, le département américain de la Justice et le tribunal de New York étudient toujours les modalités de cet accord en vertu duquel Google s'engage à verser 125 millions de dollars.
Les principales objections à cet accord portent sur les oeuvres épuisées dont les ayants droit ne peuvent pas être identifiés. Les titres entrant dans cette catégorie ne sont pas distribuées dans la librairie électronique Google.
Pour autant, pour ouvrir ce service, Google a également passé un accord avec la librairie en ligne Alibris et l'Association américaine des libraires (American Booksellers Association)avec partage de revenus à la clé.
En Europe, Google a déjà reçu le soutien de la commissaire européenne aux Télécommunications, Viviane Reding, qui récemment se réjouissait de voir "que les nouveaux modèles d'entreprises évoluaient et permettaient ainsi la mise à disposition de nouveaux contenus aux utilisateurs."
Mais certains pays comme l'Allemagne estiment que Google ne respecte pas les règles du jeu. Selon la justice allemande, la démarche initiée par le moteur de recherche contournerait les lois nationales qui protègent les auteurs et éditeurs.
En France, après avoir clairement affiché leur hostilité, certains grands éditeurs se sont mis d'accord avec Google, notamment le géant Hachette. La maison d'édition a confié à Google la numérisation de son catalogue de livres épuisés malgré l'opposition des autres membres du Syndicat National de l'Édition.
Le SNE, auquel appartient Hachette Livre, s'était en effet associé en 2009 à la plainte de l'éditeur Le Seuil La Martinière déposée contre Google pour la numérisation, sans autorisation, de livres de son catalogue.
/annuaires-it/societes/google-39849791.htm
En savoir plus sur Google dans l'Annuaire IT
Hachette Livre a finalement changé son fusil d'épaule, tout en indiquant que la plainte engagée contre Google irait à son terme. L'accord porte sur la numérisation de 40.000 à 50.000 livres épuisés de littérature générale, universitaires et documentaires des éditions Grasset, Fayard, Calmann Lévy, Armand Colin, Dunod et Larousse.
La bibliothèque d'Alexandrie, elle vient chez nous !
Après un effort "colossal" de numérisation des ouvrages Google offre un service "extraordinaire" aux Américains ! La position des Européens, et plus particulièrement des Français, est aujourd'hui ambigue ! Faut-il comme du temps d'Astérix dresser des murailles "virtuelles" contre un raz de marée, qui risque de dévaster éditeurs, libraires, qui vivent de la distribution de papier imprimé ?
Et que dire des métiers de "bibliothécaires", qui doivent se reconvertir du "remplissage des étagères" vers des métiers de "conseil" ?
Voir loin, c'est le rôle de nos élus !
A-t-on fait les bons choix à Saint Pierre ?
1 commentaire
Le problème de ce type de lecture c'est que c'est mortel pour les yeux.
Y pense - t-on actuellement ?
ou bien comme d'habitude ce n'est que dans 20 ans qu'on se réveillera et qu'on criera au loup !
ça sera trop tard pour tous les gens devenus malvoyants
Fran
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