Fusion entre Saint Pierre et Quiberon
19/02/2010
Patrick LUCO écrit un excellent blog : proposition de fusion entre Saint Pierre et Quiberon
Que nos élus prennent la bonne décision et abandonnent les chimères de gauche !
Vers une fusion des communes de Quiberon et de Saint-Pierre en Quiberon…
Qu’est-ce qu’on attend ?
mardi 5 janvier 2010, par Patrick LUCO
Parfois, il arrive que dans un sursaut de conscience journalistique, le journal local se mette à publier des « interviews » de politiciens locaux qui s’interrogent enfin sur l’avenir de Quiberon !
Aujourd’hui, c’est le maire de Saint Pierre Quiberon qui s’interroge sur la perte probable de l’appellation de « commune touristique » parce que cette commune -issue d’une scission artificielle au milieu du XIXème siècle- n’a pas les équipements correspondants et nécessaires.
Le maire de cette commune envisage maintenant de se rendre plus autonome en créant un office de tourisme local tout en restant en orbite autour de celui de Quiberon. Le maire de Saint-Pierre réfléchit aussi à la création d’un syndicat mixte dont les attributions comprendraient celles de Saint-Pierre et celles de Quiberon. Décidément, cette notion de syndicat mixte est vraiment ancrée dans les crânes des politiciens morbihannais ! Et pourquoi pas aussi une Société d’économie mixte ou encore un GIE, ou un EPIC ? Mais ce qui attire mon attention, c’est l’idée de faire entrer cet « Office de tourisme » Saint Pierrois dans un office intercommunal avec Quiberon, Houat et Hoedic.
Cette réaction est-elle consécutive aux dernières fêtes de Noël qui ont vu les Quiberonnais aller à la messe de minuit à Saint-Pierre et les Saint-Pierrois patiner à Quiberon ? Je trouve cela amusant !... Car la séparation de ces deux entités administratives au sein d’un même territoire, trouve justement sa source dans une affaire de paroisse au XIXeme siècle !...
D’un autre côté, 5 km un peu plus au Sud, le maire de Quiberon, tout en ménageant la chèvre et le chou, approuve cette idée de créer un office à Saint Pierre tout en proposant une solution d’intercommunalité qui reprendrait les compétences locales des deux offices : l’un qui existe déjà à Quiberon, et l’autre qui serait créé à Saint-Pierre et qui serait donc redondant avec celui de Quiberon ! Dans ce cas j’imagine déjà les disputes au sujet de la publicité des uns et des autres ! Sans compter les inconvénients comptables... Le Maire de Saint Pierre ne dirait pas "non" à une intercommunalité restreinte...
De son côté, le maire de Quiberon souhaite faire une intercommunalité locale, et non pas un « machin » administratif intercommunal à 28 comme on l’entend depuis que cette notion est venue en surface. Une intercommunalité à 28 n’a pas de pertinence à mes yeux car ce ne serait qu’un « doublon » d’une structure qui existe déjà et que l’on nomme « canton » depuis Napoléon… Ce n’est pas parce que l’on cherche à détruire des structures administratives cohérentes et qui fonctionnent pour mettre en place des nouveaux féodaux, qu’il faut suivre de tels raisonnements. C’est ce que j’ai compris en écoutant il y a peu le député local qui ferait bien de réfléchir local selon les critères d’ici plutôt que de ceux de Levallois-Perret.
Il faut ici, chez nous, penser « léger » et donc efficace.
Allez ! Madame le Maire et Monsieur le Maire : Il vaut aller trouver le préfet du Morbihan pour lui demander de faire abroger en Conseil d’Etat, le Décret du Duc de Morny de 1854… En plus je suis certain que le Préfet vous aiderait !
Cette anomalie administrative doit disparaître pour le plus grand profit de Quiberon.
Quiberon est une seule et même entité géographique et culturelle. Vous n’y pouvez rien, c’est comme cela ! C’est le même sol, c’est le même pays, c’est le même peuple, c’est la même économie, et c’est la même culture !...
Et comme dans le théâtre classique, il y aurait unité de temps, unité de lieu, unité d’action…
1.- Unité de temps :
Il faut une heure à pied pour aller de Quiberon, à Saint-Pierre : quelques minutes en automobile… Les Quiberonnais, lorsqu’ils veulent sortir de Quiberon –sortir de la nasse !- doivent passer de toute manière par le Gover droh’….
De même toute décision administrative relative à l’entité Quiberon, doit être prise en même temps autour d’une même table, en un même lieu, par un même conseil, sous la présidence d’un seul maire, élu par le peuple local (et ce ne doit pas être un parachutiste !...)
2.- Unité de lieu
Toute décision, et toute l’action doit se dérouler dans un même lieu : Quiberon en tant qu’entité géographique dans un souci de cohérence sociale (Au sens "société").
3.- Unité d’action
Tout processus évolutif de l’entité « Quiberon » doit être traité par Quiberon, et à Quiberon, et par Quiberon...
Cela depuis l’expression du besoin, le recueil des informations élémentaires jusqu’à la réalisation sous contrôle de la municipalité de Quiberon.
En effet, je ne vois pas du tout pourquoi le maire d’Auray, ou celui de Pluvigner irait se mêler de notre destin pour des affaires propres à Quiberon ! Pour moi, l’exemple fâcheux des ports avec les syndicats mixtes correspondants ont été plus un facteur de récession que de progrès, sinon une perte de temps… C’est un anti-exemple. Je pense par exemple au « cluster » nautique prévu à Port Haliguen et copieusement saboté après, alors que le maire de La Trinité est en train de le réaliser chez lui pour le plus grand profit de sa commune !...
4.- Intérêt :
Très simple : c’est l’effet de synergie. Une telle fusion a pour but l’efficacité avec une minimisation des pertes. Une telle structure permet de ne pas éparpiller l’attention des acteurs et des citoyens tout en se concentrant sur l’intrigue et sur l’action.
Alors ?...
5 commentaires
Euh, non merci.
Mine de rien, 154 ans, ça laisse des marques.
Les Quiberonnais ont toujours su conspuer les Saint-Pierrois tout en s'attribuant le meilleur de la commune voisine qu'ils méprisent (Cf. les plus beaux sites de la côte sauvage ; tout le monde sait bien qu'au sud de Port Goulom, il n'y a plus rien d'intéressant à voir...
Quiberon a tout intérêt à cette fusion en revanche je crois que St Pierre y perdrait beaucoup car tout l'argent serait utilisé sur l'axe grande plage, place hoche rue de verdun Voyez à quiberon tout a été fait pour faire mourir le petit pôle commercial qu'était Port Haliguen, ils feraient de même avec St Pierre car ne vous leurrez pas, la municipalité serait Quiberonnaise
d'autre part fini le panachage électoral et donc entrée de la politique politicarde pour les municipales quand on voit que à Quiberon, depuis le vote par liste, beaucoup de potiches beni-ouioui sont élues d'office sur les listes et ne font qu'aquiéscer à tout ce que veut une petite clique dirigente et dictatoriale.
au moins à St pierre vos élus le sont chacun individuellement.
Et c'est dommage car si on avait un vrai conseil avec des gens osant s'affirmer et dire non même à leur tête de liste on pourrait faire de bonnes choses d'abord à Quiberon et pourquoi pas sur une commune presqu'îlienne mais il ne faut pas être utopique comme dans la vieille chanson qui dit
" si tous les gars du monde .....
.................le bonheur serait pour demain ! "
Nous sommes bien d'accord, Quiberon y gagnerait beaucoup, autant que Saint Pierre y perdrait !
Si la fusion se faisait demain, il faudrait au bas mot 25 à 30 ans pour que ce "remariage" commence à être parfaitement intégré par les autochtones, d'un bord comme de l'autre...
Saint Pierre vit dans l'ombre de son "prestigieux" voisin, c'est un fait. Si vous saviez le nombre de touristes (dont certains se vantent allégrement de venir sur la presqu'île depuis 10, 20 ou 30 ans !) qui pensent être à Quiberon dès l'isthme, ou qui s'imagine que Saint Pierre n'est qu'une commune de Quiberon... C'est effrayant.
Paru dans le N°10 du Homard... Si d'aucun trouve des fautes... Merci de ne pas hésiter puisqu'il paraitrait kilianhatroiparfraze.
Evoquée récemment tant à Saint-Pierre qu’à Quiberon la fusion de commune serait-elle devenue à la mode ? En tout état de cause elle sera examinée dans la prochaine loi relative à la réforme des collectivités territoriales. Mais que personne ne s’y méprenne, la fusion de commune sera certes encouragée voire recommandée, en aucun elle ne sera imposée par la loi. Elle demeurera comme par le passé, une démarche volontaire.
Aussi que ceux qui voient rouge à la seule évocation du mot fusion se rassurent car la démarche sera longue. Et, si tel était le cas, la réflexion en cours de processus leur laissera toute latitude pour peser pour un retour à la case départ. La longueur de la démarche le sera tout autant pour ses partisans qui la claironnent déjà à tout vent, la fusion ne se décrétant pas par un simple trait de plume.
Cette opération relève, parmi d’autres, des articles L.2113-1, L.2113-2, du code général des collectivités territoriales (CGCT) à savoir :
Article : L.2113-1
Les conseils municipaux des communes désirant fusionner peuvent décider de procéder soit à une fusion simple, soit à une fusion comportant la création d'une ou plusieurs communes associées.
(Loi n°99-586 du 12 juillet 1999, art. 70.) « Seules les communes limitrophes peuvent fusionner.»
Article : L.2113-2
Les personnes inscrites sur les listes électorales municipales sont consultées sur l’opportunité de la fusion de communes lorsque la demande en est faite par la moitié des conseils municipaux des communes comptant les deux tiers de la population totale ou par les deux tiers des conseils municipaux des communes comptant la moitié de la population totale.
Cette consultation peut-être aussi décidée par le représentant de l’état dans le département.
Il ne peut y avoir plus d’une consultation entre deux renouvellements généraux des conseils municipaux.
Les dépenses résultant de la consultation sont à la charge de l’Etat.
Un décret fixe les modalités applicables à l’organisation des consultations prévues au premier alinéa.
Guide incontournable, le code général des collectivités territoriales est n’en doutez pas, le livre de chevet du maire qui saura en tirer la nécessaire quintessence pour le plus grand bien de ses administrés…
Vue du ciel, il existe à n’en pas douter une entité remarquable et parfaitement identifiable, tel un navire, qu’est la presqu’ile de Quiberon*.
Claude Derven écrivain qui l’a tant aimée, ne la comparait-elle pas à une frégate « échouée », cap au large, au bout de son amarre sableuse qui la relie à la grande terre. Et nos deux édiles ne s’y trompent pas quand ils affirment être sur le même bateau. Le problème est qu’ils y jouent à « pince mi et pince moi », alors lequel des deux va-t-il tomber à l’eau ? Ce problème épineux réglé, qui conduira le bourricot si tel était le cas ?...
S’agissant de la longueur estimée du processus, il convient de rappeler, mais à l’inverse, celui qui a présidé à la séparation de Saint-Pierre de la commune de Quiberon en 1856. Cette démarche avait été précédée d’une démarche toute aussi difficile quant à la création de la paroisse. Les principales étapes de ces séparations respectives sont présentées succinctement ci-dessous à titre historique. Elles témoignent d’un long combat qui se situait, il est vrai, bien avant 1905, année de la séparation des biens de l’église et de l’état.
En 1841, les habitants de Saint-Pierre demandent que leur trêve soit érigée en paroisse. La demande est rejetée.
Ils renouvellent leur requête le 6 novembre 1842. Nouveau refus.
Une nouvelle demande est formulée le 29 janvier 1843. Cette fois les avis sont partagés et par ordonnance royale et épiscopale du 6 octobre 1843 la chapelle de Saint-Pierre est érigée en succursale paroissiale.
Monsieur le Visage natif d’Erdeven est nommé premier desservant par monseigneur de la Motte de Broon et de Vauvert, évêque de Vannes le 12 novembre 1843.
Le 22 janvier 1844, l’évêque de Vannes écrit au ministère de la justice et des cultes au sujet du transfert « du second vicariat du bourg de Quiberon à la nouvelle paroisse de Saint-Pierre ».
Le 7 février 1844, la municipalité de Quiberon accepte ce transfert.
Le 30 novembre 1850, les habitants de Saint-Pierre rédigent une pétition, adressée au préfet, demandant que leur paroisse soit érigée en commune.
Le conseil municipal de Quiberon refuse en considérant que la « pétition des habitants de Saint-Pierre est illégale, étant signée par des enfants pour leurs pères absents et par des personnes qui ne savent même pas signer ».
La démarche va durer 7 ans.
La loi portant création de la commune de Saint-Pierre est finalement insérée au bulletin des lois du second empire et promulguée le 13 juin 1856.
L’extrait du procès verbal du corps législatif est signé du comte de Morny, la loi par Napoléon III. Le premier conseil municipal se réunit en 1857. Puis après une longue démarche qui va durer 63 ans pour avoir été initiée en 1894, la commune de Saint-Pierre va devenir commune de Saint-Pierre Quiberon en 1957.
De tout temps, les saint-pierrois ont donc eu un besoin irréfragable d’identité. Aussi doit-on prendre aujourd’hui le risque de la perdre après l’avoir si chèrement acquise….
merci pour cette leçon d'histoire
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