L'aventure de la transition énergétique !
13/08/2017
La transition énergétique, un concept très politique aujourd'hui, n'est pas aussi simple qu'un slogan de type "fermons les centrales nucléaires" !
Selon une étude de l'Ademe et une publication de la Cour des Comptes, l'éolien terrestre, les centrales solaires au sol produisent de l'énergie à un coût proche de celui du nucléaire futur (100 euros le MWh). Les centrales à gaz, dans les conditions de marché actuelles, produisent à un coût légèrement plus faible (70 à 100 euros le MWh).
Par contre l'éolien en mer, ainsi que le solaire résidentiel produisent à un coût double ou triple de celui du nucléaire ! C'est dire que les promesses de l'autoconsommation solaire sont mensongères dans les conditions actuelles de production. Sans subvention (de type CSPE), le solaire résidentiel n'est pas compétitif !
Globalement le choix de la transition énergétique ne peut se faire qu'à coût constant, et donc pas forcément "sans carbone". Le nucléaire (nouvelles centrales), l'éolien terrestre (malheureusement limité) et le solaire "au sol", les centrales à gaz sont les "seules" voies de la transition. Exit l'éolien en mer, ainsi que les solaire résidentiel...
Autre complication, peu explicitée : la demande des nouvelles technologies en ressources rares ou mal réparties : cuivre, argent, aluminium, nickel, zinc, platine, lithium, neodymium et indium...Les choix des filières adoptées auront un effet "monopolistique" sur les producteurs de certaines ressources et risquent de recréer des organisations de type "OPEP", ayant un effet important sur les négociations de prix !
En France, l'avantage compétitif du parc nucléaire est pour l'instant un tel argument (en plus de l'effet zéro carbone), que la transition, voulue politiquement, risque de rétrécir et favoriser ainsi la hausse du coût de l'énergie.
Est-il raisonnable aujourd'hui de changer de modèle ?
Energie, échelle de coûts
Les Echos du 10 août 2017
- Si le coût de l’éolien flottant est encore très élevé, celui d’autres énergies vertes est en décroissance.
- Le coût complet de production de l’éolien terrestre se situe entre 60 et 90 euros/MWh et celui des centrales solaires au sol entre 70 et 135 euros/MWh,
selon l’édition 2016 des Coûts des énergies renouvelables en France publié par l’Ademe en début d’année.
- Le coût de l’éolien en mer posé reste plus élevé (145 à 200 euros), comme celui du solaire résidentiel (180 à 330 euros/MWh).
- Pour comparer, la Cour des comptes a évalué le coût du parc nucléaire actuel autour de 60 euros/MWh en 2013 (en tenant compte du coût du capital).
- Et le coût d’une centrale à gaz est évalué entre 70 et 100 euros/MWh.
Métaux, les besoins colossaux de la transition énergétique
Les Echos du 20 juillet 2017
Métaux : les besoins colossaux de la transition énergétique
Les technologies requises pour limiter le réchauffement du climat feront grimper la demande de ressources naturelles. C'est, selon la Banque mondiale, un risque majeur pour l'environnement.
Un avenir bas carbone ne se construira pas sans minerais ni métaux. Loin s'en faut. Pour contenir le réchauffement planétaire sous les 2 °C, comme ambitionné par plus de 170 pays signataires de l'Accord de Paris fin 2015, il faudra en fait en extraire d'énormes quantités, avance la Banque mondiale dans un rapport sur le rôle primordial que jouera le secteur dans une telle économie « verte ».
Le constat paraît sans appel. « Le rapport montre clairement que la composition des technologies supposées alimenter le passage à une énergie propre - éolien, solaire, hydrogène et systèmes électriques - nécessite en fait significativement PLUS [sic] de ressources que les systèmes d'alimentation en énergie traditionnels », écrivent les auteurs qui se sont penchés sur trois grandes technologies renouvelables : l'éolien, le solaire et les batteries de stockage d'énergie.
Les besoins futurs ne seront absolument pas les mêmes selon que le réchauffement de la planète est limité à 2 °C, ou qu'il atteigne 4 °C voire 6 °C, les trois scénarios envisagés par l'organisation. Sans surprise, le premier scénario se révèle le plus « ressourçovore ». La demande de métaux pourrait doubler avec le boom des technologies éoliennes et solaires, dit la Banque mondiale. Mais c'est dans les accumulateurs électriques que l'exemple est le plus frappant : leur développement pourrait entraîner un bond de 1.000 % de la demande de lithium, si le monde prend les mesures requises pour contenir l'élévation de la température nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels.
Choix politiques
La Banque mondiale a listé les ressources clefs de la transition énergétique, à l'instar du cuivre, de l'argent, de l'aluminium (bauxite), du nickel, du zinc et, probablement, du platine. Des marchés qui devraient donc bénéficier d'un virage vert. Elle cite aussi les terres rares, neodymium et indium.
Evidemment, beaucoup dépendra du nombre de turbines, de panneaux solaires ou encore de véhicules fabriqués - et donc des choix politiques des gouvernements. Le type de technologies déployées dans chacun de ces segments sera également déterminant. « Les technologies renouvelables qui émergeront comme les plus adaptées et les plus avantageuses seront essentielles pour définir le marché des matières premières sur les cinquante prochaines années », estiment les auteurs.
En se fiant aux tendances actuelles, le Chili, le Pérou et, potentiellement, la Bolivie auront un rôle majeur à jouer en fournissant du cuivre et du lithium ; le Brésil avec la bauxite et le fer ; l'Inde pour le fer, l'acier, le titane ; l'Afrique australe et la Guinée seront « incontournables » pour répondre aux besoins grandissants en platine, manganèse, bauxite et chrome ; et la Chine pour à peu près tous les produits. La Banque mondiale cite en outre la Nouvelle-Calédonie et ses « réserves massives de nickel », matière première utilisée aujourd'hui dans les batteries pour voitures électriques.
Jusqu'à présent, peu d'analyses du genre ont été faites sur les implications matérielles d'un adieu aux systèmes fondés sur les combustibles fossiles. Avec ce rapport, la Banque mondiale met en garde sur l'impact que peut avoir une économie bas carbone sur l'environnement.
Compléter et non pas concurrencer
« Si elle n'est pas correctement gérée, cette croissance de la demande de minerais et métaux pourrait aller à l'encontre des efforts et des politiques des pays riches en ressources pour atteindre les objectifs qu'ils se sont fixés en matière de changement climatique », préviennent les auteurs. Une attention particulière devra également être portée pour que l'eau utilisée par les communautés locales et les écosystèmes ne soit pas trop fortement touchée.
Le directeur du pôle mondial d'expertise en énergie et industries extractives du Groupe de la Banque mondiale, Riccardo Puliti, plaide pour l'ouverture d'un « dialogue entre les groupes d'intérêt sur le climat, l'énergie verte et les industries extractives ». Pour cela, les pays doivent intégrer que « le développement d'une ressource naturelle vient compléter et non pas concurrencer un avenir plus vert et plus durable ».
Muryel Jacque, Les Echos
En savoir plus sur https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/030454538803-metaux-les-besoins-colossaux-de-la-transition-energetique-2103122.php#O7mgdvMT4UCggjB0.99
7 commentaires
c est la fin..............les gens ont la trouille.......plus rien
Pour un autre son de cloches:
Le Télégramme du 18 août, page 4: "Allemagne. Une révolution verte et citoyenne".
Et comme exemple de ce qu'il ne faudrait pas faire:
Le Télégramme du 18 août, page 12: "Jet Breizh aventure. Voler sur l'eau."
Gaspillage d'énergie, pollution sonore et aérienne, tout ça pour avoir l'impression de voler!
Allemagne, un exemple très particulier en Europe, où il n'y a pas de monopole énergétique ! Plus de nucléaire ! reste le charbon local ou les énergies vertes...mais à la mode allemande, en partage et coopérative... et beaucoup plus d'efforts que chez nous sur les économies d'énergie dans le bâtiment (maison passive) !
j ne puis qu'être d'accord avec toi (certains diront que tout arrive!)
Il va falloir changer radicalement nos modes de vie, penser un peu aux moins favorisés que nous et à l'avenir de nos petits-enfants.
Expliquez donc pourquoi les allemands brulent massivement de la lignite et du charbon dont les poussières et fumées arrivent jusqu'ici quand le vent est à l'est?
Expliquez-nous pourquoi nous produisons des déchets rédioactifs qui le resteront pendant des dizaines, des centaines et certains des millions d'années?
L'énergie a un coût, financier et environnemental. Si nous ne voulons pas payer ce prix, voyez-vous un autre moyen que de réduire notre consommation?
si les ecolos avaient un minimum de connaissances en physique nucleaire, ils sauraient que la plupart des radionucleides qu'ils nomment "déchets" pourraient être transmutés dans un surgenerateurs à neutrons rapides...
Les ecolos, ignares en sciences physiques ont coupé la route aux solutions à nos problèmes et empêché la mise au point des reacteurs au Thorium...
Pour eux seules les productions d'electricité avec panneaux solaires et eoliennes sont viables alors que ce ne sont que des escroqueries pour gogos... Permettant ainsi à la pollution par fumées de charbon et gaz de proliferer.
JPD je vous conseille la lecture de "Lectures in physics" de R Feinmann et "mister tomkins explore l'atome" de Gamow
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