La "pauvreté" est en train de grimper en France !

L'étourdissant déclin économique français face à l'Allemagne

Le Figaro du 15 novembre 2016

 

L'économie du pays ne pèse plus que 71,9% de celle de son voisin, contre 76,2% en 2012 lors de l'arrivée au pouvoir de François Hollande.

Le calendrier électoral est propice aux bilans comparés. Le quinquennat du président français s'achèvera en mai 2017 et la chancelière allemande Angela Merkel aura bouclé son troisième mandat de quatre ans en septembre 2017. Ni l'un ni l'autre n'a encore dit s'il se représenterait devant les électeurs. Pour le reste, leurs résultats économiques les opposent sur toute la ligne.

Quand François Hollande est arrivé à l'Élysée, l'économie française «pesait» à hauteur de 76,2 % de l'économie allemande. Le rapport n'est plus que de 71,9 % aujourd'hui. Ces chiffres émanent d'Eurostat qui compare les PIB (produits intérieurs bruts) des deux pays entre la fin 2011 et la fin 2015.

«Comment Paris est en train de tuer l'industrie française»

En quatre ans (2016 n'est pas terminé), la France aura donc perdu 4,3 % de sa substance comparée à l'Allemagne. Soit un peu plus d'un point de PIB chaque année. Or le «ressenti» des populations, comme disent les météorologues à propos des températures, est encore plus marqué. Compte tenu des évolutions démographiques des deux côtés du Rhin, la perte relative de richesse par habitant est de l'ordre de 1,5 % l'an aux dépens des Français.

Le déclin est indéniable. Au-delà des indicateurs synthétiques abstraits que sont les PIB, il se manifeste de façon tangible à travers les excédents commerciaux gigantesques de notre voisin (244 milliards d'euros en 2015), son plein-emploi (4,6 % de chômage) et ses surplus budgétaires récurrents.

Dressant le bilan des cent premiers jours de François Hollande à l'Élysée à la mi-septembre 2012, la presse allemande avait été cinglante. «Comment Paris est en train de tuer l'industrie française», avait stigmatisé Der Spiegel, l'un des hebdomadaires les plus influents d'Europe. Le diagnostic s'est hélas révélé exact, sans que les leçons en aient été vraiment tirées.

«D'un côté, il n'y a pas assez de réformes économiques en France ; de l'autre, l'Allemagne ne met pas en œuvre une capacité de relance dont elle dispose»

François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France

«Pas une seule banque française n'est aujourd'hui en situation de fragilité. Sur ce terrain, la comparaison avec l'Allemagne est largement en notre faveur», se flattait François Hollande, pensant à la Deutsche Bank, le 13 octobre dans une interview fleuve à L'Obs intitulée «Je suis prêt», et c'était la seule et unique allusion à notre puissant voisin!

On ne veut pas voir, et on ne s'écoute pas. Peu suspect de mettre de l'huile sur le feu, François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, regrette «la confiance insuffisante entre la France et l'Allemagne: d'un côté, il n'y a pas assez de réformes économiques en France ; de l'autre, l'Allemagne ne met pas en œuvre une capacité de relance dont elle dispose».

Faute d'entente mutuelle, Paris et Berlin ont remis les clés de la politique économique de la zone euro à Mario Draghi, le président de la BCE. Et c'est une cote mal taillée: entre l'économie française à la compétitivité chancelante, avide de dévaluation comme au bon vieux temps du franc, et sa voisine hypermusclée, les intérêts divergent. La façon de regarder l'euro est aux antipodes. C'est dangereux pour la monnaie unique, et surtout pour la cohésion économique et politique de la zone euro.

 

Plus de 3,7 millions de foyers bénéficient de la prime d’activité en France

Les Echos du 17 novembre 2016

En juin, ce nombre ne dépassait pas les 2,4 millions.

C'est un chiffre qui a tendance à exploser. Alors que la pauvreté continue de grimper, selon le Secours catholique , plus de 3,7 millions de foyers ont déjà bénéficié de la prime d'activité, a indiqué mercredi 16 novembre le gouvernement, contre 2,37 millions en juin dernier. Créée en janvier 2016 pour aider les travailleurs modestes, la prime d'activité a remplacé le RSA activité et la Prime pour l'Emploi (PPE). Le montant moyen de cette aide est de 165 euros par mois.

Grâce à cette demande accrue, "le taux de pauvreté devrait continuer à diminuer", s'est félicitée la secrétaire d'Etat aux Personnes handicapées et à la Lutte contre l'exclusion Ségolène Neuville lors de l'examen à l'Assemblée du budget 2017 dédié à la solidarité, l'insertion et l'égalité des chances.

Une prime demandée chaque mois

Cependant, ces chiffres sont à relativiser, du fait que les assurés sociaux entrent et sortent du dispositif chaque mois en fonction de leur situation professionnelle. Le chiffre de 3,7 millions additionne donc tous les foyers ayant eu recours à la prime d'activité depuis janvier, sans savoir s'ils y ont souscrit tous les mois, quelques-uns, ou un seul.

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• La prime d'activité fait moins de perdants que prévuPlus de 4 milliards d'euros supplémentairesQuelque 3,9 milliards d'euros avaient été prévus pour 2016. Le gouvernement avait retenu une hypothèse d'un taux de recours de 50%, soit deux millions de foyers bénéficiaires sur les quatre millions de foyers éligibles. Pour 2017, la ministre de la Santé Marisol Touraine vise un taux de recours de 70 %. Source AFP En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/economie-france/social/0211502809616-plus-de-37-millions-de-foyers-beneficient-de-la-prime-dactivite-en-france-2043546.php?Ca0T5efKJDAlwJIu.99
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• Les socialistes et radicaux de gauche ont voté le budget global de cette mission, à l'inverse des élus LR, UDI et FG. "Au lieu de nous réjouir du succès de la prime d'activité, nous nous réjouirons quand nous n'aurons plus besoin de la prime d'activité", a déclaré Jean-Louis Costes (LR), jugeant que de "véritables réformes économiques et sociales auraient dues être mises en place" au cours du quinquennat.
• Une enveloppe de 4,34 milliards d'euros est prévue pour 2017 pour la prime d'activité mais le rapporteur spécial Gaby Charroux (Front de gauche) "s'inquiète du risque de sous-budgétisation". Déjà "sur l'année 2016, le taux de recours s'annonce bien supérieur à la prévision initiale du gouvernement, si bien qu'un abondement en loi de finances rectificative sera nécessaire", écrit-il dans son rapport.
• A périmètre constant, le budget dédié à la solidarité, l'insertion et l'égalité des chances, de 17,84 milliards d'euros pour 2017, connaît une augmentation de 4%, qui "résulte notamment du succès de la prime d'activité", a souligné la secrétaire d'Etat.