The Rise and Fall of American Growth...
21/02/2016
Robert J. Gordon met en avant "la stagnation séculaire" !
La croissance américaine a du plomb dans l'aile depuis une trentaine d'années, avec la hausse des inégalités et l'érosion des revenus réels !
Les transformations, induites par la digitalisation et l'intelligence artificielle, sont lentes !
Ici, sur la presqu'île, le phénomène est visible !
Les Médiathèques du Morbihan se réunissent pour "rester à la page" et "prendre la tangente de l'innovation" (Merci pour les matheux !). En fait elles sont dépassées par la transmission "numérique" et gratuite de l'information. Les vieux bouquins finiront bientôt à la décharge !
Le téléphone fixe est déclassé par la diffusion de portables, plus pratiques et finalement moins cher !Les "ondes" ont tué le réseau filaire du Président Giscard...et la "quincaillerie" qui va avec ! Ici aussi, il faudra bien jeter !
Dans la course à la productivité, c'est souvent le "personnel" dépassé, qui coûte le plus cher !
Robert J. Gordon, l’âge d’or de la croissance est derrière nous
LE MONDE ECONOMIE du 20 février 2016
C’est parti pour être le best-seller économique de l’année. Le 27 janvier, Robert J. Gordon, l’économiste américain de l’université Northwestern (Illinois), a publié aux Etats-Unis The Rise and Fall of American Growth (« Ascension et chute de la croissance américaine », Princeton University Press, non traduit). Au détour d’une longue plongée historique, ce théoricien de la stagnation séculaire dit pourquoi, depuis quarante ans, les innovations technologiques génèrent moins de croissance dans son pays et dans les pays industrialisés.
Votre ouvrage établit que la forte croissance de l’économie américaine entre 1870 et 1970 était une parenthèse exceptionnelle. Pourquoi ?
Avant 1870, la croissance mondiale était faible. Entre 1870 et 1970, la seconde révolution industrielle aux Etats-Unis a bouleversé tous les champs de l’économie et les modes de vie. En quelques décennies, les grandes inventions se sont combinées pour offrir aux Américains l’accès à l’eau courante, à l’électricité, au téléphone. La voiture a révolutionné les transports. Les progrès fulgurants de la médecine ont allongé l’espérance de vie. Ces changements se sont accompagnés d’une forte hausse de la productivité par tête et de la croissance.
Or, qu’observe-t-on depuis les années 1970 ? Il y a toujours des innovations. Mais la productivité globale des facteurs, qui mesure la part de la croissance liée au progrès technique, s’affaiblit. L’âge d’or de la croissance est derrière nous.
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Internet, l’informatisation, les robots n’apportent-ils pas des changements majeurs ?
Si. Mais cette troisième révolution industrielle concerne une sphère étroite – principalement le secteur du divertissement et de l’information-communication –, qui ne pèse que 7 % du produit intérieur brut (PIB) américain. Elle ne bouleverse pas le quotidien des individus dans les mêmes proportions que les innovations passées.
Au bureau, le bond de la révolution digitale s’est produit à la fin des années 1990, avec la combinaison des ordinateurs et d’Internet. Depuis, les conditions de travail n’ont pas tant changé : un PC, un téléphone, une connexion. Les grandes ruptures ont déjà eu lieu. C’est pourquoi la productivité globale des facteurs progresse moins vite.
N’est-ce pas un problème de mesure statistique ? La valeur créée par certains services de la nouvelle économie n’est pas prise en compte dans le PIB.
Non, et pour une raison simple : ce n’est pas nouveau. La portée économique des innovations a toujours été sous-estimée. Cela n’explique en rien la faiblesse actuelle de la productivité.
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C’est une menace pour l’emploi ?
Je ne crois pas, parce que les transformations induites par la digitalisation et l’intelligence artificielle sont lentes. Ainsi les robots sont apparus il y a plus de cinquante ans dans les usines automobiles. L’économie a le temps de s’adapter ; des nouveaux emplois apparaissent et remplacent ceux détruits par le progrès technique, même si la croissance est dans l’ensemble moins forte.
Cette moindre croissance sonne-t-elle le glas du rêve américain ?
Celui-ci a déjà du plomb dans l’aile depuis une trentaine d’années, avec la hausse des inégalités et l’érosion des revenus réels. Pour les jeunes générations, la possibilité d’atteindre un niveau de vie plus élevé que celui de leurs parents n’existe plus. La société américaine est fracturée, avec, au bas de l’échelle, des familles monoparentales, dont les enfants bénéficieront d’une éducation médiocre, et pour lesquels les chances d’ascension sociale sont limitées.
Comment réduire ces inégalités ?
Il faut taxer plus fortement les très hauts revenus afin d’instaurer une forme de redistribution permettant d’améliorer l’accès à l’éducation des classes défavorisées, notamment dès la petite enfance. C’est la clé, car la hausse des inégalités est aussi l’un des facteurs alimentant l’érosion de la productivité.
Vous êtes l’un des théoriciens de la stagnation séculaire. Quels sont ses ressorts ?
Elle correspond à l’affaiblissement de la croissance dans les pays développés. Outre le ralentissement de la productivité, elle est nourrie par le vieillissement de la population. Aux Etats-Unis, le départ à la retraite des baby-boomers engendre une baisse du nombre d’heures travaillées par personne, qui devrait se poursuivre pendant au moins deux décennies encore.
Quelles conséquences ces mutations auront-elles sur les politiques monétaires et budgétaires ?
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Côté monétaire, il faudra s’habituer à des taux d’intérêt structurellement plus bas. C’est ce que les marchés commencent à comprendre, d’où leur nervosité. Côté budgétaire, les économies industrialisées seront prises en étau. Le tassement des salaires réels et le vieillissement de la population se traduiront par des rentrées fiscales moindres et par une pression à la hausse des dépenses sociales et de retraite. Cela entraînera une hausse de la dette publique. Ou alors, un relèvement des impôts et une baisse des prestations sociales.
Moindre croissance, ascenseur social brisé, stagnation des salaires… Cela aura-t-il des conséquences politiques ?
C’est certain. Depuis cent ans, le résultat de l’élection présidentielle américaine est en grande partie lié aux performances économiques observées lors de l’année précédant le scrutin. Or, même si le taux de chômage est au plus bas, à 4,9 % de la population active, les revenus réels sont à plat. Je suis très inquiet. Si les républicains gagnent l’élection présidentielle en novembre, ils ne feront rien pour corriger les inégalités. Nous régresserons en matière de politique sociale et de régulation financière.
Lire aussi : 200 millions de chômeurs dans le monde en 2016
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/02/20/robert-j-gordon-l-age-d-or-de-la-croissance-est-derriere-nous_4868845_3234.html#z6ZkFhpRETOKRwiO.99
Médiathèquesdu Morbihan, réunies pour rester à la page
Télégramme du 20 février 2016
Toutes les médiathèques du département se sont réunies jeudi matin à Quiberon autour de Cyrille Noël, référent numérique de la médiathèque départementale. Jeudi matin, près d'une vingtaine de personnes représentants les médiathèques du Morbihan se sont réunies autour de Cyrille Noël, référent numérique de la médiathèque départementale. Un rendez-vous très attendu pour les directrices et directeurs des différentes communes.
« Prendre la tangente de l'innovation »
« Pour nous, ce rendez-vous est crucial, avec de nouveaux services aux bibliothèques. Le public n'a jamais été aussi important. Il faut inventer de nouveaux espaces, lieux culturels de partage. Il faut prendre la tangente de l'innovation, ce groupe réuni a la charge d'y réfléchir », expliquait Cyrille Noël. « C'est une journée très importante, tout le travail d'un an va être restitué au sein des bibliothèques du Morbihan, pour trouver des solutions de groupes et les consolider, avec la mise en place d'équipes autour de thématiques ». © Le Télégramme
La fin annoncée des bons vieux téléphones fixes
Ouest France du 19 février 2016
Les appareils qui ne sont pas reliés à une « box » Internet vont-ils disparaître ? Orange veut abandonner une vieille technologie, baptisée « RTC », dès 2018. | Infographie : Ouest-France
Toinon DEBENNE.
Les appareils qui ne sont pas reliés à une « box » Internet vont-ils disparaître ? Orange veut abandonner une vieille technologie, baptisée « RTC », dès 2018.
RTC, qu'est-ce que c'est ?
Le « réseau téléphonique commuté » est le système qui a remplacé les opératrices téléphoniques. Depuis les années 1980, grâce à cette technologie, les correspondants sont directement mis en relation grâce à un commutateur. Les téléphones fonctionnent en étant branchés directement sur une prise téléphonique. Mais Orange souhaite abandonner cette technologie, au profit d'une autre, plus moderne : « l'IP » (Internet Protocol). Cette dernière marche à l'aide d'une « box », un boîtier qui offre à la fois Internet, la télévision et le téléphone. Elle aussi est branchée sur la prise téléphonique. La fin, c'est pour quand ?
L'Arcep - l'Autorité de régulation des communications - vient de donner son feu vert. À une seule condition. L'opérateur doit obligatoirement prévenir « au moins cinq ans à l'avance ». Orange n'a pas encore fixé d'échéance précise. Mais, dès 2018, l'opérateur pourrait cesser de proposer des lignes RTC à ses clients. Et en 2021, le RTC devrait commencer à disparaître progressivement, région après région. Qui est concerné ?
Les particuliers, bien sûr, mais pas seulement. De nombreuses entreprises utilisent cette technologie. En France, on compte environ 12,9 millions d'abonnés RTC. Soit un tiers des lignes fixes environ. Mais le RTC, ce n'est pas que le téléphone. Des ascenseurs en sont équipés, tout comme certains terminaux de paiement. Eux aussi devront s'adapter. Existe-t-il des alternatives ?
Pour les réfractaires à la « box » Internet, un adaptateur pourra se greffer sur la prise téléphonique, précise l'Arcep. Un peu comme le décodeur TNT venu s'installer sur le poste de télévision, lors du passage de l'analogique au numérique. Il faudra juste penser à s'équiper, avant que le téléphone ne cesse de sonner. Pourquoi ce choix ?
Trop gourmands en électricité, les équipements RTC sont également vieillissants et difficiles à entretenir. Autre problème, les techniciens qui maîtrisent la technologie partent peu à peu à la retraite. Et Orange ne semble pas vouloir en former de nouveaux. Et en cas de coupure de courant ?
Et oui, à la différence des anciens téléphones branchés directement sur une prise téléphonique, les appareils reliés à une « box » doivent également être raccordés à une prise de courant pour fonctionner. En cas de coupure, impossible de passer ou de recevoir un appel. Et cela pose question pour les services d'urgences.
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