Autoentrepreneur ? Pour quoi faire ?
04/08/2015
Facilité au démarrage, complément de retraite...
L'introduction en 2008 d'un nouveau statut d'entreprise, l'auto-entrepreneur ! Il est "moins fiscalisé" et "moins administratif", que les statuts de micro-entreprise ou d'artisan !
Cette réduction des contraintes est destinée aux jeunes, souhaitant démarrer une activité, à petit régime et sans les obligations financières habituelles.
Après 7 ans de rodage le nombre d'auto-entrepreneurs dépasse les 982.000, soit en rythme annuel la moitié des créations d'entreprise en France !
La moitié des auto-entreprises déclarent un chiffre d'affaire ! et relativement faible...
Cette initiative, recadrée en 2014 avec le paiement de la CFE, aurait pu constituer une porte de sortie des "chômeurs"... las, il s'agit plutôt de jeunes, encore étudiants !
Aujourd'hui, avec la baisse des revenus des retraités, qui semble malheureusement inéluctable, ce régime convient parfaitement à des retraités, voulant poursuivre une seconde carrière !
Bravo ! un nouveau complément de retraite, sans l'aide de l'Etat !
Le nombre d'autoentrepreneurs proche de la barre du million
Les Echos du 30 juillet 2015
On comptait 982.000 autoentrepreneurs à la fin de l'année 2014. Leur nombre a bondi de 8,6 % l'an dernier, mais il pourrait refluer en 2015.
Après une période d'accalmie en 2013, le nombre d'autoentrepreneurs est reparti à la hausse en 2014. A la fin de l'année dernière, on comptait 982.000 autoentrepreneurs en France, soit 8,6 % de plus qu'à la fin de 2013 selon les chiffres de l'Acoss publiés mercredi. Une évolution qui résulte des 330.000 immatriculations enregistrées en 2014, auxquelles il faut soustraire les 252.000 radiations intervenues sur la même période. Il faut noter que les radiations ont été importantes au dernier trimestre 2014 (17.000), au point de dépasser les nouvelles immatriculations (9.000) car c'est au 31 décembre de l'année qu'interviennent les radiations systématiques des autoentrepreneurs n'ayant réalisé aucun chiffre d'affaires sur vingt-quatre mois ou sur huit trimestres consécutifs.
Sur les 982.000 autoentrepreneurs enregistrés fin 2014, tous n'étaient pas pour autant « économiquement actifs ». En effet, seuls 58,5 % ont déclaré un chiffre d'affaires positif au quatrième trimestre 2014. Un ratio toutefois en augmentation de 8,5 % sur un an. En moyenne, ils ont déclaré 3.290 euros de chiffre d'affaires pour le dernier trimestre 2014, soit 1,9 milliard d'euros globalement. Le total sur l'année dépasse 7,1 milliards.
Quatre secteurs porteurs
Les secteurs les plus porteurs sont les transports (+25 % d'autoentrepreneurs « économiquement actifs »), sous l'effet du développement de transport de particuliers par VTC, mais aussi la santé (+20 %). Il ne s'agit pas des professionnels de santé traditionnels (médecins, infirmières ou kiné) qui ne sont pas autorisés à exercer sous le régime de l'autoentrepreneur, mais plutôt des professionnels pratiquant des médecines alternatives (naturopathes, par exemple). Les activités de nettoyage (+17 %) et les activités sportives (+17 %) sont également dynamiques. « Ces quatre secteurs, qui représentent à peine 12 % des autoentrepreneurs économiquement actifs, contribuent pour 24 % à leur progression sur un an », note l'Acoss.
Même constat sur le chiffre d'affaires : les quatre secteurs en question enregistrent 9 % du chiffre d'affaires global, mais expliquent à eux seuls 24 % de la hausse annuelle de celui-ci. En revanche, le commerce de détail et de gros, de même que la réparation automobile sont en déclin. De fortes disparités existent aussi selon les régions. Les plus fortes progressions s'observent dans les DOM (+21,7 %), en Ile-de-France (+10,5 %) et Midi-Pyrénées (+9,4 %) tandis que les plus faibles se concentrent en Provence-Alpes-Côte d'Azur et Picardie.
Ces chiffres, qui reflètent l'activité des autoentrepreneurs en 2014, pourraient être sensiblement différents en 2015. La loi Pinel, modifiant le régime fiscal de l'autoentrepreneur, a été promulguée en juin 2014, mais l'essentiel des décrets d'application ayant été pris dans les mois qui ont suivi, la réforme n'est réellement entrée en vigueur que début 2015. Plusieurs experts s'attendent à un reflux du nombre d'autoentrepreneurs en 2015, du fait notamment de la fin de l'exonération de la cotisation foncière des entreprises. Statistiquement, il sera toutefois délicat d'isoler les autoentrepreneurs à l'avenir puisque leur régime a fusionné avec celui de la microentreprise (lire ci-dessous), dans le cadre de la réforme.
À noter
Le gouvernement réfléchit à une autre réforme, cette fois pour unifier les régimes juridiques de la microentreprise.
En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/journal20150730/lec1_france/021235127928-le-nombre-d-autoentrepreneurs-proche-de-la-barre-du-million-1140949.php?HIkED5XAkkPkJF4c.99
Les autoentrepreneurs atteignent l’âge de raison
Le Figaro du 4 août 2015
Depuis sept ans, ce régime a dopé les créations d’entreprise en France et fait émerger de nouveaux profils d’entrepreneurs.
Marie-Cécile Renault Hervé Novelli, alors secrétaire d’État aux PME, a lancé en 2008 le statut d’autoentrepreneur.
ETIENNE DE MALGLAIVE/AFP
Sept ans, l’âge de raison ! Créé par la loi de modernisation de l’économie (LME) du 4 août 2008, sous l’impulsion d’Hervé Novelli, et entré en vigueur le 1er janvier 2009, le régime de l’autoentrepreneur a révolutionné la création d’entreprise. Souple, rapide, idéal pour tester un nouveau business model ou un marché avant de se lancer, ce régime a séduit nombre de travailleurs désireux de se mettre à leur compte, mais rebutés par les lourdeurs administratives de l’entreprise classique.
De fait, le système initial est ultrasimple : pas de charges sociales si aucun chiffre d’affaires n’est généré ; quelques clics suffisent pour créer une structure. Afin de les inciterà rejoindre le régime général, le chiffre d’affaires de l’autoentrepreneur est plafonné, à 82 200 euros pour les activités de vente, et 32 900 euros pour les prestations de services et activités libérales.
Pari gagné : chaque année entre 270 000 et 360 000 immatriculations d’autoentrepreneurs sont enregistrées. Le dispositif représente plus d’une création d’entreprise sur deux. En 2014, sur 550 794 entreprises créées en France, la moitié relève du régime de l’autoentrepreneur, soit 283 450, souligne l’Agence pour la création d’entreprise (APCE). En cumulé, il y avait, fin 2014, quelque 982 000 autoentrepreneurs en France. Du coup, la France caracole en tête des pays européens pour le nombre de nouvelles sociétés immatriculées chaque année.
Cette dynamique a profondément modifié le profil des créateurs d’entreprises. Seul un tiers des autoentrepreneurs a le parcours type du créateur classique, souligne l’Insee. Les salariés, retraités et autres étudiants utilisent ce régime dans le cadre d’une activité de complément. Au point qu’ils représentent un autoentrepreneur sur trois. Enfin, le dernier tiers est constitué de personnes souhaitant « sécuriser » leur propre emploi (consultants, non-diplômés débutants). Sans ce nouveau dispositif, il est probable que ces deux catégories n’auraient pas franchi le pas.
Revenus faibles
Mais cette diversité explique aussi que l’autoentreprise génère des revenus faibles pour ses bénéficiaires, inférieurs au smic pour 90 % d’entre eux après trois années d’activité. Et que, finalement, le régime a davantage facilité l’exercice d’activités accessoires et à faible valeur ajoutée, que promu la création d’entreprises à forte croissance.
Le régime a également fait l’objet de critiques multiples, soupçonné de favoriser la fraude et un détournement du modèle salarial. Il s’est surtout attiré les foudres des artisans, en particulier dans le secteur du bâtiment, qui l’accusent de concurrence déloyale, en raison notamment de la franchise de TVA.
Cherchant à réformer le régime l’ex-ministre de l’Artisanat, Sylvia Pinel, a envisagé en 2013 d’abaisser les plafonds de chiffre d’affaires, avant de reculer face à la colère des intéressés, incarnée par le mouvement de fronde des « poussins ». Appelé en pompier pour éteindre l’incendie, le député PS, Laurent Grandguillaume, a ramené le calme. Au terme de quelques évolutions, l’essentiel du modèle a été préservé. Mais le statut d’autoentrepreneur a été rebaptisé, depuis le 19 décembre 2014, microentrepreneur. Tout un symbole !
Retraites, des pensions de moins en moins proches du dernier salaire
Les Echos du 3 août 2015
Retraites : des pensions de moins en moins proches du dernier salaire
Le taux de remplacement médian à la retraite frôle 75 %. Il se réduit au fil des générations, suite aux nombreuses réformes successives.
Petit à petit les pensions des retraités s’éloignent du dernier salaire. Le taux de remplacement s’effrite au fil des générations, montre une étude que vient de publier la Direction de la recherche (Drees) du ministère des Affaires sociales. La génération née en 1946, qui a liquidé ses droits autour de 2006, touche à peu près les trois quarts du montant de son dernier salaire. Le taux de remplacement médian par les régimes de base et complémentaires, hors pensions de réversion, s’élève à 74 % chez les hommes, et à 72,5 % chez les femmes, qui ont moins souvent des carrières complètes. En comparaison, les retraités nés dix ans plus tôt perçoivent 80 % de leur dernier salaire.
Cet effritement n’est pas en soi alarmant. D’abord parce que le montant moyen des pensions continue à grimper : de 1.609 euros pour la génération 1936, il est passé à 1.672 euros pour la génération 1946. Ensuite, parce que la baisse du taux de remplacement signifie que les carrières sont plus lucratives qu’autrefois. Mieux on gagne sa vie, plus le taux de remplacement baisse. C’est mécanique. Les pensions de la génération 1946 sont calculées sur les 23 meilleures années de travail. Or les cadres très bien payés ont une plus grande amplitude de salaire au cours de leur carrière que les ouvriers qui débutent au SMIC et finissent à peine mieux rémunérés – sans même parler des personnes qui passent d’un minimum social au minimum retraite. Quant aux hauts fonctionnaires, qui touchent plus de primes que les agents moins qualifiés, ils sont pénalisés par la non-prise en compte de leurs primes dans le calcul de leur retraite.
réformes successives
Les réformes des retraites successives ont accentué la baisse du taux de remplacement. L’augmentation de la durée de cotisation de 37,5 à 40 ans, votée en 1993, a contribué à accroître l’amplitude des salaires entre le début et la fin de carrière. Au même moment, on a décidé de calculer le salaire annuel moyen sur les 25 meilleures années à partir de la génération 1948, contre 10 ans auparavant. Il a donc fallu remonter aux débuts professionnels, avec des salaires moindres, ce qui a forcément réduit les pensions.
Les mesures de redressement prises par l’Agirc-Arrco ont aussi tiré vers le bas les taux de remplacement des hommes – qui sont plus souvent cadres que les femmes, avec une part importante de leur retraite en dehors du régime de base. Ainsi, avec la baisse du rendement du point, le taux de remplacement médian via une pension complémentaire est passé pour eux de 33 % pour la génération 1936 à 29 % dix générations plus tard (hors retraite de base). La dégradation n’est sans doute pas finie, puisqu’une nouvelle négociation est en cours pour redresser le régime complémentaire de retraite des salariés du privé.
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