Le "local", une plus-value sur un produit standard ?
25/07/2015
Sur la presqu'île, l'appartenance aux "tribus" locales constitue un sésame indispensable...
La vie politique est ici centrée sur les "iliens", les purs, comparés aux duchentils, immigrés récents aux idées courtes...
Etre né derrière un menhir, bafouiller quelques mots de breton (Un ancien Maire dirige un chant religieux dédié à Sainte Anne...), faire partie d'une famille connue et nombreuse, habiter sur place toute l'année, serrer les mains à la sortie de la Messe, tutoyer les anciens Maires (qui sont encore épargnés par le gâtisme !)... constitue, ici, un passe-droit qui permet d'oublier les "facteurs personnels", dont l'intelligence des propos !
C'est ainsi que l'édition de livres personnels, de conférences diverses et insipides, de prises de parole inaudibles sont des "rituels" indigestes, soumis à une population "décervelée" par le sel de mer !
Etre "fils" ou "fille" de..., un job difficile lorsque la réussite économique est celle d'un père ou d'une mère, nécessite souvent une remise en cause de la trajectoire de l'entreprise, en raison de changements substantiels de marché et de réglementation du travail...
L'isolement sur la presqu'île, l'absence de concurrence intellectuelle, la vie au grand air et dans le sel donnent au "local" de la prétention stupide !
La Trinitaine, 3ème génération à la barre
Télégramme du 9 mai 2015
Flore Limantour
Pour la Semaine du Golfe, comme pour les 60 ans de la biscuiterie qui seront fêtés en juin, Anne-Marie Petit a fait éditer des boîtes spéciales de biscuits.
La troisième génération de la famille Petit a définitivement pris la barre de la biscuiterie La Trinitaine, après quelques « réglages ».
L'histoire fami.lial se poursuit avec la volonté de développer le réseau des boutiques, de progresser à l'export et de créer de nouveaux produits. La Trinitaine aura 60 ans cette année. La petite boutique est devenue une entreprise de 200 salariés qui produit et commercialise des biscuits secs et des pâtes jaunes (quatre-quarts, gâteau breton...). Depuis trois ans, Anne-Marie Petit dirige l'entreprise, à la suite de son père Bernard. À ses côtés, sa soeur Gaëlle qui pilote les boutiques, Jean-Pierre Bardon, le directeur opérationnel pour le volet industriel et récemment, Annabelle Cantin-Cheanne, responsable de marketing. Une nouvelle équipe pour donner une nouvelle impulsion à l'entreprise.
Une cinquantaine de boutiques sur le littoral Le postulat de départ reste inchangé : « Le capital est familial. On l'a même renforcé. La biscuiterie est indépendante. Nous portons la responsabilité des emplois au sein de l'entreprise, ceux des ESAT qui travaillent pour nous, et aussi ceux de nos fournisseurs régionaux qui restent pour certains les mêmes depuis mes grands-parents ».
Mais les objectifs ont évolué. « La plus petite des grosses et la plus grosse des petites biscuiteries régionales » a décidé de retrouver davantage de proximité avec ses clients en développant son réseau de boutiques à l'enseigne de La Trinitaine.
Outre l'immense magasin d'usine jouxtant le siège à Saint-Philibert, l'entreprise gère en direct une dizaine de ces échoppes. Les autres, une quarantaine, implantées le long du littoral de la Normandie au Pays Basque, sont confiées à des affiliés, qui doivent adhérer à l'esprit de l'entreprise et faire régulièrement remonter leur avis pour faire évoluer la marque.
Dans ces magasins, 50 % des produits ne sont pas issus de l'usine de Saint-Philibert. Ce sont des terrines, des cidres, des caramels, etc. fabriqués en Bretagne voire dans le Grand Ouest. Cette activité de négoce représente la moitié des ventes en boutique. Boutiques qui apportent 35 % du chiffre d'affaires global (37 M€).
Développement à l'export et nouveaux débouchés
Si l'an dernier, le résultat de La Trinitaine est resté le même qu'en 2013, le chiffre d'affaires global a reculé d'1 M€. La cause ? La défection d'une grande enseigne. Cette guerre des prix entre la GMS et leurs fournisseurs, incite Anne-Marie Petit à chercher d'autres débouchés que la production en volume sous marque distributeur. « Ce ne doit plus être qu'une variable pour éviter d'être déstabilisé ».
La politique commerciale de l'entreprise se réoriente donc vers de nouveaux réseaux de distribution comme la restauration hors domicile et l'hôtellerie. Dans le même temps, La Trinitaine poursuit sa progression à l'export (Europe et Asie, 17 % du CA).
Si la tradition est son fonds de commerce, La Trinitaine investit dans la recherche et le développement. De nouveaux produits, de nouveaux process viennent conforter les investissements réalisés pour moderniser les huit lignes de production (meilleure productivité et conditions de travail). Le site de e-commerce est en refonte complète. Après avoir pérennisé l'entreprise, la troisième génération pense déjà à passer le témoin à la quatrième quand le moment sera venu.
© Le Télégramme - Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/economie/la-trinitaine-3e-generation-a-la-barre-09-05-2015-10621933.php
Les Fabre se passent le savon de père en fille
Les Echos du 17 juillet 2015
Julie Bousquet-Fabre (à gauche) et sa soeur Marie sont les dernières gardiennes de la tradition familiale.
Créée au début du XX e siècle, la savonnerie Marius Fabre perpétue la tradition depuis quatre générations.
Au début du XXe siècle, période de prospérité du port de Marseille et d'explosion de la demande des ménages, créer une fabrique de savon était à portée de qui voulait bien relever les manches. La garder pendant quatre générations est une autre affaire. Rescapée des crises qui ont affaibli l'industrie du savon de Marseille, l'entreprise Marius Fabre fait partie de ces raretés : créée il y a 115 ans, elle travaille encore 500 tonnes de paillettes pour produire 300 références de savon noir, cubes et savonnettes, avec 25 employés. « Nous profitons du retour en force de la demande de produits naturels », apprécie Julie Bousquet-Fabre, dernière gardienne de la tradition familiale avec sa soeur Marie.
Pour survivre au grand lessivage de la savonnerie marseillaise, qui a rincé une centaine de fabriques, Marius Fabre a pris le contre-pied de ses concurrents. En pleine déconfiture dans l'après-guerre, quand l'arrivée de la machine à laver et des lessives de synthèse sonnent le glas des produits artisanaux, le fils de Marius, Henri, rachète à tour de bras les marques à forte notoriété qui tombent : Le Livre, Le Couteau, La Planète, La Concorde, La Sainte-Famille, Olivia, le Bleuet… « A l'époque, explique Julie Bousquet-Fabre, la savonnerie travaillait avec une cinquantaine de tampons [les moules qui personnalisent ces carrés d'huiles végétales saponifiées] et autant de salariés. Elle intégrait même la fabrication de caisses d'expédition en bois qu'on chargeait à bord des wagons, qui arrivaient directement dans la cour. »
Les deux chocs pétroliers sont rudes pour Henri, le dernier fils du fondateur, qui est forcé de licencier et de restructurer pour s'adapter aux nouveaux goûts des consommateurs. « En prenant les rênes de l'affaire après cette période trouble, mes parents se sont tournés vers l'étranger, notamment le Japon, friand de patrimoine artisanal romantique français et de produits de qualité pour leur peau fragile. L'entreprise y compte aujourd'hui deux distributeurs, fidèles depuis cette époque. »
Ragaillardi depuis par le retour au naturel, les produits 100 % bio s'exportent désormais dans les salles de bains canadiennes, australiennes, coréennes, allemandes, suisses, belges, italiennes, britanniques et même finlandaises, pour plus du tiers du chiffre d'affaires (6 millions d'euros).
Les anciennes marques ont disparu au bénéfice du tampon Marius Fabre. « Notre famille vit son héritage industriel comme une chance d'inscrire un savoir-faire dans la durée. Pas question de perdre cette mémoire », explique Julie.
72 % à base d'huile végétale
Chaudrons, tampons en buis gravés, mouleuses à savon, pochoirs, gestes, matières… Le musée du savon de Marseille, qu'elle a créé pour accueillir chaque année quelques milliers de visiteurs, conserve intact cette trace du passé, tandis que l'entreprise se mobilise pour protéger son savoir-faire par une indication géographique protégée (IGP) stricte. « Les lobbies industriels tournent à plein régime pour conserver le droit de s'appeler savon de Marseille, même s'ils sont produits à l'autre bout de la planète avec des paillettes chimiques », accuse Julie Bousquet-Fabre. Avec les quatre derniers fabricants locaux, elle a créé l'Union des professionnels du savon de Marseille pour défendre la création d'un label garantissant la provenance géographique provençale de l'appellation, son procédé de cuisson en chaudron, et sa composition : 72 % à base d'huile végétale, sans colorant, ni parfum, ni additif d'aucune sorte. « C'est ce mode de production qui garantit notamment les caractéristiques hypoallergéniques de ce produit », défend Julie Bousquet-Fabre.
Pour porter ce combat sur le terrain commercial, elle a créé sous la marque Olivia un complément de gamme cosmétique à base d'huile d'olive certifiée bio comprenant des shampoings, gels et crèmes vantant les qualités antioxydantes de l'huile d'olive. Et depuis 2012, elle vend sa production en ligne. « Nous expédions partout dans le monde… comme jadis », sourit Julie Bousquet-Fabre.
Littérature, un livre écrit à six mains
Télégramme du 22 juillet 2015
C'est un exercice compliqué auquel se sont attelés Geneviève, Pierre et Jacques Livory.
Cette fratrie a conjugué ses talents pour proposer un ouvrage « Presque île », un livre plein de passion pour ce bout de terre qu'ils affectionnent et auquel ils ont voulu rendre hommage. L'idée était venue de Geneviève. Seule, elle ne voulait pas publier, mais en famille, pourquoi pas ? Alors Pierre Livory, déjà auteur de nombreux romans, essais et livres pour enfants c'est occuper de rendre concret des paroles qui auraient pu rester sans concrétisation. « Pendant toute notre enfance, notre jeunesse a été bercée par la douceur de la baie », insiste Pierre Livory.
« Nous avons donc fait un recueil avec des poèmes illustrés grâce aux talents et à la sensibilité de Danielle Hallant.
Jacques propose sa musique écrite pour rêver un moment, pour écouter en même temps que de lire, se promener. Ce livre, nous le voulons comme une fenêtre ouverte sur la presqu'île ».
Pratique « Presque île », poèmes et musiques par Geneviève, Pierre et Jacques Livory, édition « les armoricaines », collection Euréka.
© Le Télégramme - Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/morbihan/saint-pierre-quiberon/litterature-un-livre-ecrit-a-six-mains-22-07-2015-10714306.php
2 commentaires
pauvre c
Jean, c'est tout simplement pathologiqe!
Les commentaires sont fermés.