Le "prix" reste en France un marqueur de l'économie libérale !
05/06/2015
Malgré l'importance de "l'économie administrée" dans notre pays, certains secteurs échappent à l'obscurité d'une planification "à la française" !
C'est ainsi que le marché immobilier, la bourse, en exception le marché de l'énergie fonctionnent avec des prix de marché, qui échappent au pouvoir politique.
D'autres sont malheureusement "contraints" : la rémunération des fonctionnaires, les retraites du secteur privé et public, les cotisations sociales, les impôts en tout genre...
Pour apaiser les justes revendications, la variable d'ajustement utilise la "durée du travail" ! Une réduction est en fait une augmentation du tarif horaire, avec des sauts historiques, comme l'obligation des 35 heures, 11% en un week-end ! ou la réduction de la durée de la vie active...
Dans un tel système, seules les professions, ayant un revenu indexé sur le coût de la vie (réel) s'en sortent ! ou celles, qui fraudent de plus en plus souvent les charges inconsidérées, assises sur les salaires...
Dans l'histoire récente, l'EDF (nationalisée à plus de 80%) est un exemple de cette obscurité dans la gestion : l'avantage "nucléaire" (prix bas) est mangé par la CSPE (subvention aux énergies renouvelables), puis aujourd'hui par le sauvetage d'Areva (au bas mot 5 milliards d'euros, qui n'iront pas à l'amélioration des centrales et du réseau)...
Le "solaire particulier", à l'allemande, devient dès lors très compétitif, par rapport au "mammouth nucléaire", dont les tarifs sont inscrits à la hausse pour longtemps !
La "vigne" devient également un "placement" apprécié par les grandes entreprises, ainsi que les étrangers. Les prix sont à la hausse !
Le "gaz", après la disparition de Lacq, comme le pétrole, est soumis aux fluctuations de la monnaie européenne ! Toute dévaluation se traduit par une augmentation du coût des importations !
L'immobilier reste ainsi en France la seule valeur refuge, pour une épargne de long terme !
Vers plus de volatilité dans les tarifs du gaz pour les ménages
Les Echos du 28 mai 2015
Vers plus de volatilité dans les tarifs du gaz pour les ménages
Les tarifs du gaz risquent d'intégrer davantage de prix de marché.
La formule de calcul des tarifs du gaz risque fort d'intégrer davantage de prix de marché dans les mois qui viennent. La CRE (Commission de régulation de l'énergie) a publié hier les conclusions de son audit annuel sur les tarifs réglementés, et proposé de porter « la part marché de la formule actuelle », de 59,8 % aujourd'hui, à « un niveau compris entre 70 % et 80 % ». Une modification qui, en vertu de la législation, reflète les conditions d'approvisionnement de l'opérateur historique Engie (ex-GDF Suez) : alors que ses contrats d'achat de gaz étaient à l'origine largement indexés sur les prix du pétrole, la part liée au prix de marché du gaz, c'est-à-dire à son cours en Bourse, a progressivement été revue à la hausse. Elle était encore de 26 % fin 2012.
La balle est désormais dans le camp du gouvernement. Quel sera l'impact s'il suit cet avis ? Concrètement, cette évolution pourrait rendre les tarifs réglementés plus volatils, compte tenu de la saisonnalité des prix de marché du gaz. Dans l'immédiat, elle pourrait toutefois s'avérer positive pour les consommateurs, puisque les prix de marché du gaz ont reculé ces derniers mois.
L'évolution de la formule, qui porte sur le coût de la molécule, pourrait ainsi atténuer l'augmentation attendue sur l'autre composante des tarifs, liée aux coûts des infrastructures (transport, distribution, stockage). « L'évolution du coût des infrastructures à prendre en compte au 1er juillet devrait entraîner une hausse en moyenne de 2,3 % des tarifs réglementés », note la CRE.
Réévalué une fois par an
Cette composante des tarifs est réévaluée une fois par an, après examen des coûts correspondants par le régulateur. La modification de la formule devrait donc en réduire l'impact sur la facture des 7 millions de foyers encore soumis aux tarifs réglementés, même si les indices sous-jacents au calcul du tarif au 1er juillet ne sont pas encore connus.
La CRE préconise aussi certaines adaptations relatives aux coûts d'Engie pris en compte pour le calcul des tarifs réglementés. Ayant noté qu'Engie faisait porter une grande partie de son effort commercial sur le développement des offres de marché, elle considère que les coûts correspondants ne doivent pas être supportés par les abonnés soumis aux tarifs réglementés. Elle demande donc à Engie de les identifier (campagnes publicitaires, mailings, activité des centres d'appels) et de les exclure de ses calculs. Le régulateur précise que, dans le cadre de ses travaux, il a identifié 13 millions d'euros destinés à promouvoir les offres de marché, mais qu'il lui est impossible d'en connaître la totalité dans les délais impartis. Il demande donc à Engie de lui transmettre les éléments correspondants avant le prochain mouvement tarifaire du 1er juillet.
En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/journal20150528/lec2_entreprise_et_marches/02193576418-vers-plus-de-volatilite-dans-les-tarifs-du-gaz-pour-les-menages-1123092.php?gcAUgAVwoCgtGojG.99
À Cestas, une gigantesque centrale solaire défie le nucléaire
Le Figaro du 30 mai 2015
Cette usine, la plus grande d’Europe, produira de l’électricité à un prix inférieur au futur EPR.
Frédéric De Monicault Jacques-Olivier Martin Cestas est le deuxième chantier dans l’énergie en France par son ampleur. Grâce à sa visseuse électronique, un petit véhicule à chenilles enfonce en moins de dix secondes les poteaux qui supporteront les panneaux solaires (ci-dessus).
Vue du ciel, au décollage de l’aéroport de Bordeaux, la centrale photovoltaïque de Cestas ressemble à un immense lac sombre aux angles droits. De près, c’est un décor déconcertant qui se livre au visiteur en ce mois de mai. Face au regard, un champ couvert de mauvaises herbes, planté d’une forêt de troncs argentés d’environ 2 mètres de haut. Un petit véhicule à chenilles s’approche de chacune de ces tiges, abaisse sa visseuse électronique et enfonce en moins de dix secondes chaque poteau.
Ces éléments sont enfouis dans le sol à hauteur de 1,30 m. Pas question que le vent ou les intempéries puissent les ébranler : ils devront supporter pendant plus d’un demi-siècle un million de panneaux solaires de 57 kilos chacun, faisant de Cestas le plus grand parc photovoltaïque jamais construit en Europe.
Il s’étend sur 260 hectares, soit 350 terrains de football côte à côte ! D’une capacité de 300 mégawatts-crêtes (MWc), l’installation conçue par Neoen affiche le tiers de la capacité d’un réacteur nucléaire de moyenne puissance, ou l’équivalent d’une centrale à charbon. La comparaison avec l’atome civil n’est pas vaine : derrière l’EPR de Flamanville (Manche) - la centrale construite actuellement par EDF -, Cestas est le deuxième chantier dans l’énergie en France par son ampleur.
Mais c’est aussi et surtout, la preuve que l’électricité solaire commence à être compétitive en Europe. En tout cas, meilleur marché que le nouveau nucléaire. L’électricité produite sera rachetée pendant vingt ans à 105 euros le mégawattheure (MWh) contre un prix de rachat de 114 euros dans le cas des futurs réacteurs nucléaires EPR britanniques en projet. Il est probable que le prix de rachat de la centrale de Cestas soit inférieur au coût de production de l’électricité à Flamanville. De quoi donner de l’eau au moulin de tous ceux qui font le pari des énergies renouvelables.
« Grâce à ce site, nous contribuons vraiment à faire basculer le solaire dans une ère industrielle », s’enthousiasme Xavier Barbaro, le directeur général de Neoen, cette jeune entreprise d’énergie renouvelable contrôlée par Impala, le holding de l’homme d’affaires Jacques Veyrat. « Dans notre secteur, ce sont d’abord les grands projets qui servent de levier à la transition énergétique. »
Si les délais d’exécution des travaux sont tenus, Cestas commencera à produire l’automne prochain. Soit moins d’un an après le premier coup de pioche. À intervalles réguliers, des drones survolent le site : ce jour-là, une petite machine s’élève en vrombissant pour réaliser onze prises de vue selon un itinéraire bien précis, de manière à connaître exactement l’état d’avancement du chantier.
Des trains circulent sur le site
Au même moment, au sol, un tracteur tirant cinq wagonnets sillonne les allées entre les tiges. Sur chaque wagon, trois costauds vêtus d’un gilet orange fluorescent sortent les panneaux et les glissent dans des rails métalliques comme dans un jeu de construction. Plusieurs trains circulent sur le site. En un seul jour, les équipes installent jusqu’à 7 000 panneaux.
« Les modules sont chinois, tout simplement parce que leurs fabricants sont les seuls à pouvoir produire dans de très grosses quantités, poursuit Xavier Barbaro. C’est pour cela que les entreprises européennes n’ont pas intérêt à les concurrencer sur ce terrain mais bien à se développer sur d’autres segments de l’industrie photovoltaïque. » Les panneaux en question ont été acheminés par la mer jusqu’au port du Havre avant que les conteneurs soient transportés par la route jusqu’à Bordeaux. Neoen travaille avec trois constructeurs de modules différents, pour parer au moindre risque de rupture de stock.
Pendant l’installation des panneaux, la pose des vis se poursuit quelques dizaines de mètres plus loin. La PME allemande Krinner, réputée pour son savoir-faire, est à la manœuvre : quelque 3 000 tiges sont fixées quotidiennement grâce à une machine télescopique qui calcule des angles très précis. Il s’agit en effet de pouvoir capter les rayons du soleil sans la moindre déperdition : à son rythme de croisière, Cestas produira l’équivalent de la consommation annuelle d’électricité de la ville de Bordeaux.
Rentable dans douze ans
Clemessy, une filiale d’Eiffage, pilote toutes les étapes du génie civil. Il a fallu creuser une vraie toile d’araignée de tranchées destinée à accueillir 5 000 kilomètres de câbles. S’agissant des équipements électriques, la tâche incombe à Schneider Electric, dont les 200 PV « box », de la taille d’un conteneur, répartis sur l’ensemble du site, seront chargés de transformer le courant continu en courant alternatif destiné à Réseau de transport d’électricité (RTE), filiale d’EDF, qui l’acheminera ensuite sur le réseau haute et très haute tension.
L’ensemble des investissements nécessaires à la construction du parc dépassent les 300 millions d’euros. Neoen emmène un pôle de neuf actionnaires qui ont financé 20 % des travaux. Les 80 % viennent de banques. « Une installation comme celle-là a vocation à fonctionner entre cinquante et soixante ans : elle commencera à devenir rentable après environ douze ans », souligne Xavier Barbaro.
Toute l’équipe de Neoen attend déjà le mois de septembre avec impatience. Chez Schneider Electric, Ignace de Prest exprime la satisfaction de participer à « une véritable vitrine pour toute la filière solaire française ». Celle-ci espère bien sûr que Cestas ne sera pas un épiphénomène et que d’autres projets d’ampleur seront conduits en France.
Le photovoltaïque pèse 50 % des nouvelles centrales électriques de la planète
Frédéric De Monicault
Les partisans des énergies vertes en sont convaincus : la « parité réseau » - c’est-à-dire le moment où le renouvelable (éolien, solaire, biomasse) sera compétitif avec les autres sources d’énergie sans l’appui d’aucune subvention - n’est plus très loin. D’ailleurs, dans certains pays comme le Chili, les appels d’offres pour la production d’électricité photovoltaïque se font désormais à prix de marché. Certes, il s’agit encore d’une exception mais quelle que soit la zone, les coûts de développements des énergies renouvelables diminuent à intervalles réguliers.
À Cestas (Gironde), l’électricité produite par le parc de Neoen sera rachetée juste au-dessus de la barre des 105 euros le mégawattheure (MWh). En comparaison, l’énergie d’un EPR nouvelle génération - le réacteur nucléaire ayant intégré tous les dispositifs post-Fukushima, comme celui qui est en projet en Grande-Bretagne -, reviendra à 114 euros le MWh. « Et si on ajoute, entre autres, les coûts de démantèlement et de stockage des déchets, on se rapproche d’une fourchette pour l’EPR oscillant entre 140 et 160 euros le MWh », commente Daniel Bour, le président d’Enerplan, le syndicat des professionnels du solaire.
Toujours dans le cadre de cette échelle des coûts des différentes énergies, l’éolien terrestre est souvent estimé autour de 80 euros le MWh tandis que l’éolien offshore dépasse les 200 euros. Les défenseurs à tous crins des énergies traditionnelles ne nient pas la montée en puissance des énergies vertes mais ils rappellent aussitôt leur caractère intermittent. Sous entendu : des centrales fossiles doivent être intégrées dans le dispositif, de manière à pouvoir prendre le relais rapidement si le vent ne souffle pas beaucoup ou que le climat n’est pas assez ensoleillé.
Le défi du stockage
En réalité, le défi des prochaines années consistera à développer des systèmes de stockage de cette électricité pour pallier l’intermittence et être donc en mesure de fonctionner 24 heures sur 24. Des batteries puissantes existent déjà, mais sont encore coûteuses, autour de 300 euros le kilowattheure (KWh). Leur prix baisse là aussi tendanciellement. Pour être juste, la rentabilité réelle du solaire s’apprécie en associant production solaire et stockage.
Le développement du solaire est incontestable, appuyée par le fait que chaque année, les rayons du soleil dispensent un potentiel énergétique équivalent à plus de 10 000 fois la production mondiale d’énergie. Pour profiter de cette manne, les centrales solaires constituent aujourd’hui plus de la moitié des nouveaux moyens de production d’électricité mis en service dans le monde, toutes énergies confondues. En 2013, le parc photovoltaïque mondial a bondi de 38 gigawatts (GW), pour une puissance totale de 177 GW, en augmentation de 28 %. Les professionnels du secteur relèvent aussi que les panneaux photovoltaïques occupent la première place au niveau mondial en termes d’investissements dans les énergies renouvelables, avec près de 115 milliards de dollars en 2013. Le message est clair : non seulement le photovoltaïque baisse ses coûts, mais il porte une filière industrielle, fort de 2,3 millions d’emplois à travers le monde en 2014, contre 1,4 million en 2012. En France, l’émergence d’une filière solaire a permis de faire baisser le prix de revient par six en sept ans. Et surtout une fois l’investissement initial amorti, soit après 20 années, le coût de l’énergie photovoltaïque est proche de zéro. Le soleil est une ressource pour longtemps abondante et gratuite ! F. M.
1.000.000 panneaux solaires de 57 kg, 260 hectares, 300 mégawatt !
Le prix du vignoble français au plus haut
Le Figaro du 29 mai 2015
En 20 ans, le prix à l'hectare des vignes françaises a plus que doublé atteignant 136.400 euros l'hectare l'an dernier, soit une hausse de 3,6 %. En comparaison les terres et prés agricoles paraissent très bon marché.
Le baromètre annuel publié par les Safer (Sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural) montre que le prix des vignes a encore augmenté en France en 2014 affichant de nouveaux records. «En 20 ans le prix à l'hectare des vignes a plus que doublé atteignant 136.400 euros l'hectare l'an dernier, soit une hausse de 3,6 %», souligne Emmanuel Hyest, président de la Fédération nationale des Safer.
En tête du classement, le Bourgogne. «Les transactions sont rares et le prix à l'hectare y a atteint 4 millions d'euros en 2014», ajoute-t-il. En comparaison le Bordelais parait plus abordable étant deux fois moins cher. Des vignes de Pauillac se sont négociées à 2 millions l'hectare. Enfin le champagne ferme le ban, son prix à l'hectare a affiché une moyenne d'1,2 million d'euros. A ces tarifs seules les grandes entreprises comme LVMH en Bourgogne l'an dernier qui a mis la main sur près de 9 hectares de Clos des Lambrays, peuvent se porter acquéreur. Les viticulteurs eux pourront toujours se rabattre sur des vins de moindre notoriété sans AOP (appellation d'origine protégée). Leur prix moyen était de 12.700 euros l'hectare. Ils pourront aussi se reconvertir dans les prés et terres cultivables où les cours étaient de 5910 euros l'hectare l'an dernier (+2,9 %).
Mais dans ce domaine toutes les productions et les régions ne sont pas logées à la même enseigne. Les terres destinées à l'élevage bovin se négociaient l'an dernier autour de 4390 euros l'hectare (+45 %), celles de polyculture élevage à 5600 euros (+52 %) et de grandes cultures 6810 euros (+45 %).
Plus rentable que le livret A
Géographiquement, le prix des terres et prés agricoles a atteint des plus hauts dans le nord de la France, la vallée du Rhône, ou dans les Pyrénées orientales. Il y a dépassé les 12.000 euros l'hectare. A l'inverse, en Vendée, Loire-Atlantique ou dans la Creuse, il est inférieur à 3500 euros l'hectare.
Nous avons de plus en plus d'investisseurs étrangers d'Asie ou d'Europe du Nord qui nous sollicitent pour venir investir en France dans la terre
Emmanuel Hyest, président de la Fédération nationale des Safer
Quatre facteurs expliquent la bonne tenue des cours des terres agricoles et viticoles françaises. «La hausse des prix est entretenue par la baisse des taux d'intérêt», explique Robert Levesque du département des études à la Safer. Deuxième raison: «La rentabilité des terres et prés loués est nettement supérieure à celle du livret A», ajoute-t-il. «Le rendement locatif brut moyen a atteint 3,1 % en 2014 .» Troisième explication: la bonne réputation de la qualité des terres agricoles et les conditions pédoclimatiques favorables. Enfin, le bon rapport qualité-prix qui reste abordable à quelques exceptions près dans le domaine agricole par rapport aux prix des voisins européens. En Hollande, le prix moyen à l'hectare est sept fois plus élevé.
Résultat, les demandes d'investissements affluent auprès de la Safer. «Nous avons de plus en plus d'investisseurs étrangers d'Asie ou d'Europe du Nord qui nous sollicitent pour venir investir en France dans la terre», reconnaît Emmanuel Hyest. «Il y a aussi de nombreuses demandes qui émanent de fonds français qui cherchent à diversifier leur portefeuille.»
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