Collectif ou individuel ?
24/05/2015
Les choix "collectifs" frisent l'absurdité...
Dans une civilisation du "Bisounours", la gratuité est un non-sens économique ! et conduit à des aberrations, comme la collecte des déchets verts, qui encombre pour près de 50% les déchetteries bretonnes, particulièrement celle de Quiberon !
Ce que l'on accepte dans le domaine automobile, doit aujourd'hui guider "nos politiques", et notamment le syndicat mixte sous la tutelle d'AQTA... faire payer un jour ou l'autre le coût collectif d'une initiative "mal adaptée" !
L'entretien "vert" des jardins privés doit être facturé à chaque propriétaire de parcelle, et non à celui, qui consomme de l'eau potable...
La transformation en compost doit redevenir "privée", et non sous-traitée à une organisation aveugle et inconséquente !
Un péage à l'entrée de la déchetterie de Quiberon ? Vite !
Déchèteries bretonnes, la surchauffe
Télégramme du 24 mai 2015
Yvon Corre
Même si la valorisation domestique gagne du terrain, la grande majorité des déchets verts est déposée en déchèterie. PHOTO FRANCOIS DESTOC / LE TELEGRAMME
Ça pousse, surtout en ce moment
Conséquence : comme partout en France, les déchèteries bretonnes débordent de déchets verts. D'autant qu'il est interdit de les brûler dans son jardin. Mais les déchèteries ne sont pas la seule solution. Le broyage et le compostage domestiques en sont une autre. Et ça coûterait bien moins cher à la collectivité, donc au contribuable.
Reportage en Bretagne
1. Interdiction de les brûler
Il était un temps où chacun se débarrassait de ses déchets verts comme il l'entendait. Parfois en les brûlant. Mais, aujourd'hui, plus question de faire du feu dans son jardin. C'est interdit, que ce soit en zone urbaine ou rurale. Et pas seulement entre le 15 mars et le 30 septembre, mais toute l'année. Une circulaire interministérielle du 18 novembre 2011 le rappelait explicitement : les déchets verts étant assimilés à des déchets ménagers, ils sont interdits de brûlage à l'air libre. De leur côté, les préfets, comme vient de le faire tout récemment celui d'Ille-et-Vilaine, y vont aussi régulièrement de leur piqûre de rappel. Il faut le savoir, même si en Bretagne les verbalisations sont très rares, il peut en coûter au contrevenant une amende qui n'a rien de symbolique, jusqu'à 450 euros. Cette interdiction n'est pas seulement liée aux risques de propagation d'incendie. Elle est aussi justifiée par la pollution que ces brûlages des déchets verts provoquent. « 50 kilos de déchets verts brûlés émettent autant de particules toxiques qu'une voiture diesel récente qui parcourt 9.800 kilomètres en circulation urbaine », explique Véronique Marie, animatrice à l'Ademe Bretagne.
2. La plupart des déchets déposés en déchèterie
Reste donc pour les particuliers deux possibilités : la déchèterie ou la valorisation à domicile, dans et pour son jardin, de ses propres déchets. Même si la valorisation domestique gagne du terrain, la grande majorité des déchets verts est déposée en déchèterie. Les tonnages continuent même à augmenter. « Il y en a toujours un peu plus », constate Jean-Cyril Verhulst, en charge des déchèteries chez Valcor Valorisation Cornouaille. Conséquence : certaines déchèteries débordent, surtout quand arrive le printemps. La Bretagne est l'une des régions qui produit le plus de déchets verts. Normal compte tenu de son climat un brin humide et de ses 71 % de maisons individuelles. En 2012, 45 % du 1,1 million de tonnes de déchets collectés dans les déchèteries étaient des déchets verts. Des départements bretons, c'est le Finistère qui produit le plus de ces déchets avec une proportion dépassant les 50 %. « 200.000 tonnes sur un total de 400.000, c'est énorme », commente Véronique Marie.
3. Un coût élevé pour la collectivité
Certes mieux que le brûlage, le dépôt en déchèterie n'est pas pour autant l'idéal. D'abord parce que les déchèteries ont un coût relativement élevé. Le traitement d'une tonne de déchets verts revient à une trentaine d'euros. « Les gens ont l'impression que la déchèterie c'est gratuit, mais c'est un coût qui est inclus dans l'élimination des déchets ménagers. » Dommage de dépenser de l'argent pour traiter des végétaux qui pour l'essentiel pourrait l'être à domicile, dans son jardin. Les norias de voitures avec leur remorque qui se forment le samedi sur certaines routes n'ont en plus rien de très écolo. Au final, tout ça fait pas mal de CO2 dans l'atmosphère. Un moindre mal sans doute.
4. Une filière à la peine
Ces montagnes de végétaux ne sont cependant pas perdues. Elles sont valorisées par méthanisation ou compostage. Grosso modo, 100 mètres cubes de déchets verts produisent 15 mètres cubes de compost, utilisé notamment par les agriculteurs comme amendement naturel. Reste que cette filière est à la peine. Elle n'est pas traitée comme elle le mériterait au regard de son intérêt environnemental. C'est en tout cas le point de vue de Jean-Marc Onno, agriculteur et cogérant d'Arvor Compost, un site de compostage dans le Morbihan. « Tout le monde est pour le développement durable mais on ne nous donne pas les moyens de faire face à la concurrence de l'engrais chimique. » Et de regretter que « les gens continuent à préférer les produits chimiques au compost dont l'action est certes plus lente mais qui a l'avantage de libérer les éléments fertilisants au moment où la plante en a besoin ».
En complément
Des pistes pour réduire les apports Compostage, broyage, paillage....les solutions ne manquent pas ! On peut aussi privilégier les végétaux à croissance lente... La Communauté de communes du pays de Quimperlé (COCOPAQ) a été l'une des premières en Bretagne à signer avec l'Ademe un programme de prévention des déchets. C'était en 2009. Il comprenait notamment la mise en place de pavillons de compostage à l'échelle d'un quartier. Aujourd'hui, il en existe presque une dizaine. « Ça marche », constate Joël Derrien, l'élu en charge des déchèteries. Des composteurs individuels ont également été mis à disposition à un prix très faible. La collectivité participe aussi à l'achat ou la location de broyeurs quand au moins trois particuliers se regroupent, histoire de les rentabiliser. Le broyage permet à la fois d'améliorer la qualité du compost et de valoriser les déchets verts par le paillage. En fait, la plupart des déchets verts peuvent être valorisés dans un jardin grâce à des techniques simples. Mélangée avec des brindilles, la tonte de pelouse peut aussi être utilisée comme paillage. Non seulement le paillage permet de limiter la pousse des herbes indésirables mais c'est aussi un moyen très efficace d'économiser de l'eau.
Privilégier les végétaux à croissance lente
Un autre moyen pour limiter les quantités de tonte est de couper la pelouse haute (plus de 5 cm). En plus, elle résiste ainsi mieux aux sécheresses. L'utilisation d'une tondeuse recycleuse qui coupe très finement l'herbe évite d'avoir à la ramasser. Mais le meilleur moyen de limiter les déchets verts, c'est encore d'agir au moment de la conception du jardin en privilégiant les végétaux à croissance lente. Un gazon rustique permet d'économiser pas mal de tontes. Même chose pour les haies : mieux vaut choisir des arbustes à port trapu de préférence au laurier palme ou au thuya qui poussent très rapidement.
Le chiffre 160 kilos de déchets verts, c'est ce que génère en France, par personne et par an, l'entretien des jardins par les particuliers.
Encore trop de feux Malgré l'interdiction, 9% des foyers brulent leurs déchets verts, ce qui représente un million de tonnes selon l'Ademe. La combustion à l'air libre pollue d'autant plus que les végétaux sont humides.
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1 commentaire
Sujet "brulant"... Mon point de vue est qu'il faut mettre en place un péage à l'entrée de la déchetterie de Quiberon; je crois que l'on abuse de la gratuité. Et d'autre part, si cela pouvez faire baisser la taxe sur les ordures ménagères, tant mieux. (Pour info, je paie 763 € de taxes ordures ménagères pour 2 personnes maison centre ville Quiberon)!!!!
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