Une fois tous les deux ans...
22/05/2015
Une décision "aveugle" pour réduire le déficit de la Sécurité sociale... Les remboursements d'optique à la diète !
Pour des raisons financières, qui peuvent paraître raisonnables, l'optique sort de la pratique du "remboursement automatique" ! Le marché redevient privé, avec ses mécanismes "hors sécu" d'économie libérale. Le client reprend les rennes et ouvre "enfin" les yeux, sur le véritable prix d'un équipement optique !
La périodicité de deux ans, décidée pour chaque malade, est typique d'une "décision administrative", peu adaptée au contexte réel ! La "casse" est imprévisible... et peu planifiable, notamment chez les enfants !
Cette injonction donne de l'air au carnet de rendez-vous des "ophtalmos", qui ne sont plus assez nombreux pour faire face à une demande grandissante.
Les commerces spécialisés (peu efficaces avec 3 paires de lunettes par jour), l'industrie et les importations reçoivent le choc de cette déflation temporaire ! Il est fort probable que les maillons les moins rentables disparaissent rapidement, avec une reconfiguration des métiers !
Afflelou, il est fou ! 3 paires pour le prix d'une !
Les opticiens se préparent à un recul de 20 % du marché
Les Echos du 22 mai 2015
Les opticiens se préparent à un recul de 20 % du marché
Le plafonnement des remboursements va réduire le marché d'un milliard.
Les enseignes adaptent leurs stratégies à cette nouvelle donne.
« Nous regrettons l'actualité réglementaire de 2014. » C'est avec un art consommé de la litote que Didier Papaz a évoqué jeudi les défis à venir des opticiens. Le président d'Optic 2000, enseigne leader du marché (13 % de part de marché), a rappelé, lors de la présentation de ses résultats annuels (lire ci-dessous), l'impact du plafonnement des remboursements des lunettes décidé par la dernière loi de financement de la Sécurité sociale, entrée en vigueur en avril : 150 euros par monture et, surtout, une fois tous les deux ans seulement.
Les estimations des professionnels tablent sur une baisse d'un milliard d'euros du marché français de l'optique qui était de 5,8 milliards en 2014, selon l'institut GfK. Pour les dirigeants d'Optic 2000, c'est surtout l'interdiction de renouveler son équipement tous les ans, une possibilité offerte jusqu'alors par la plupart des mutuelles, qui sera redoutable, le plafonnement pouvant être progressivement gommé par l'offre de surcomplémentaires aux salariés. « Le renouvellement annuel représentait 23 % de nos ventes », calcule Didier Papaz. « Compte tenu du fait que certains de nos clients trouveront le moyen de continuer à changer de lunettes chaque année, nous estimons que c'est 18 % de notre activité que nous pouvons perdre. »
Les professionnels craignent la perte de 10.000 emplois
En mars dernier, Jean-Pierre Champion, le directeur général de Krys Group, autre poids lourd du marché, déclarait : « Nous nous mettons en ordre de bataille pour faire face à la baisse d'un milliard d'euros des dépenses sur les trois prochaines années. » Pour résumer, le marché de l'optique va perdre 20 % et les opticiens doivent s'adapter, bon gré, mal gré, à cette nouvelle donne. Face à cette perspective, les enseignes commencent à s'organiser, même si ce sont les opticiens totalement indépendants qui devraient le plus souffrir (le marché français compte 12.000 points de vente), les professionnels redoutant la perte de 10.000 emplois au total.
L'objectif de la coopérative Krys Group (Krys, Vision Plus, Lynx Optique) est de rallier de nouveaux adhérents (52 nouveaux magasins en 2014) et de miser sur le made in France avec son site industriel de Bazainville (Yvelines). Du côté d'Optic 2000, Didier Papaz explique : « Notre stratégie est de gonfler nos volumes en multipliant les offres compatibles avec le fait que la majorité des Français n'acceptent qu'un reste à charge de 50 à 100 euros. » Cette autre coopérative entend développer ses marques propres en leur donnant une vraie identité marketing. En cinq ans, chez Optima 2000, la part des « MD » dans les ventes est passée de 20 % à 30 %. D'autres réseaux misent eux sur le bas coût. Afflelou s'apprête à reprendre Optical Discount (« Les Echos » du 21 mai). GrandVision (GrandOptical) a, lui, développé Générale d'Optique. A l'opposé, Lissac (filiale du groupe Optic 2000), généralise le sur-mesure dans ses 216 magasins pour affirmer son modèle plus haut de gamme
En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/journal20150522/lec2_industrie_et_services/02183205619-les-opticiens-se-preparent-a-un-recul-de-20-du-marche-1121565.php?poTh1506sFIpWbsP.99
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