Hopitaux, investissement de proximité ou instrument de régulation financière ?
01/03/2015
Trouvez-moi 50 milliards d'euros d'ici 2017 !
Cri de détresse de Marisol Touraine, Ministre de la Santé !
Le "surinvestissement" dans le domaine de la santé en France est inquiétant ! 90 millions d'euros à Vannes dans le nouveau CHBA, 40 millions au Pratel à Auray, rénovation complète de l'hôpital de Lorient...Sous la pression d'élus locaux et du lobby "des blouses blanches", la course à l'investissement dans le "mortar" n'a pas de limite...
Le personnel hospitalier réclame à juste titre l'application véritable des 35 heures, les charges d'exploitation de l'hospitalisation publique "explosent !
Malgré un vote "symbolique" chaque année de l'ONDAM, la ronde inflationniste des ARS, les dépenses augmentent inexorablement, car "tout" est "gratuit" ! Le marché de la santé n'existe pas en France, remplacé par une "planification soviétique" mortifère...
Vous n'auriez pas "10 balles" par hasard ?
Hôpital du Pratel à Auray, 300 résidents et 50.000 patients
Télégramme du 28 février 2015
Près de 56.000 personnes ont été hospitalisées au Pratel en 2014.
Véritable petit quartier à lui tout seul, l'hôpital du Pratel héberge près de 300 habitants entre les résidences Pratel Izel, Kériolet et Kerléano, sans compter les 50.000 patients qui peuvent y être hospitalisés au cours d'une année.
À l'occasion des quinze ans de son rattachement au Centre hospitalier Bretagne Atlantique (CHBA) de Vannes, Alain Latinier, directeur, fait le point.
Pouvez-vous nous présenter l'hôpital du Pratel ?
Aujourd'hui, l'hôpital d'Auray emploie 500 personnes. Près de 56.000 patients y ont été hospitalisés en 2014. Ses activités principales sont la médecine (67 lits), la rééducation (17 lits) et la gériatrie. Depuis 2010, il gère les 85 lits de l'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) à Kerléano, les 90 lits de l'unité de soins longue durée de la résidence Pratel Izel ainsi que les 102 lits de la résidence Kériolet, plus ancienne. La maternité a fermé en 2000, puis les urgences début 2009. L'hôpital de Vannes prend de plus en plus d'importance.
Les Alréens sont-ils sûrs d'être bien soignés au Pratel ?
Considérer que cet hôpital n'a pas une offre de soins de qualité serait une erreur. Mieux vaut se concentrer sur des missions qu'on remplit bien que de vouloir tout faire sans en avoir les moyens. Depuis 2004, 40 millions d'euros ont été investis pour la rénovation du Pratel. Le plateau technique de rééducation fonctionnelle dispose d'une piscine de 13 m sur 5,25 m. L'unité d'alcoologie s'est ouverte à toute une palette d'addictions, souvent associées (tabac, médicaments...). Un centre périnatal de proximité assure le suivi des mamans avant et après leur accouchement. Enfin, il est possible de fréquenter les consultations externes de divers spécialistes. Bien sûr, les urgences reprennent du service l'été. Elles ont reçu 1.425 personnes. Sinon, le Smur fonctionne 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. Chaque fois que c'est possible, les patients sont admis sans passer par les urgences.
Ce n'est donc pas qu'un hôpital pour personnes âgées ?
Bien sûr que non, même si les personnes âgées sont celles qui réclament le plus de soins. Les Ehpad d'Auray sont les rares à employer des infirmières de nuit pour éviter le transfert aux urgences de patients qu'une hospitalisation pourrait traumatiser.
Quels sont les projets à venir ?
Le principal projet concerne la reconstruction, d'ici trois ans, de la maison de retraite du Loch. Mais cela nécessite encore des études complémentaires. Les résidents de Kériolet y seront transférés et bénéficieront de ce site exceptionnel au-dessus de Saint-Goustan. Keriolet, dont la mise aux normes est trop coûteuse, sera vendu.
En complément
Un espace autonomie pour aider à bien vieillir « Nous accompagnons les personnes au-delà de 60 ans pour leur permettre de rester chez elles le plus longtemps possible », résume Céline Guéguen-Huchet, directrice de l'Espace autonomie seniors (ex-Clic). Il s'agit d'une association financée depuis fin 2007 par le conseil général, la communauté de communes et l'agence régionale de santé. Son objectif est d'aider les personnes âgées à bien vivre leur âge en gardant une alimentation équilibrée, une activité physique et une vie sociale. Deux fois par mois, des ateliers diététiques pour tous sont organisés tandis que des bistrots mémoire sont l'occasion pour les personnes atteintes d'Alzheimer et leurs proches de partager un moment convivial. « En 2014, plus de 350 visites ont été comptabilisées et nous avons aidé plus de 1.000 personnes grâce à nos neuf salariés et partenaires », précise Céline. Par exemple, une ergothérapeute va à domicile vérifier s'il faut aménager la salle de bains, installer une chambre au rez-de-chaussée. Elle donne des conseils préventifs pour éviter les chutes. Lorsqu'une aide financière de la Caisse d'assurance retraite et de la santé au travail (Carsat) est requise, des chargés d'accompagnement évaluent aussi le degré d'autonomie. « Lorsque le maintien à domicile n'est plus possible, nous expliquons la procédure pour intégrer un Ephad, même si le but est de ne pas en arriver là ».
Parmi les projets de 2015, l'informatisation des dossiers d'inscription dans tous les Ephad. « Nous menons aussi une réflexion sur la prévention de la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) ». Pratique 2, rue du Pratel, ouvert du lundi au vendredi, de 9 h à 12 h et de 14 h à 17 h. Fermé le mardi matin. Contact : tél. 02.97.29.20.9002.97.29.20.90.
De l'hôpital-hospice Charier à l'hôpital du Pratel Inauguré en 1970 par Raymond Marcellin, ministre de l'Intérieur qui affirme alors que « l'hôpital n'est plus une maison de charité, mais devient le pivot du système de santé », l'hôpital du Pratel succède à l'hôpital-hospice Charier. Ce dernier avait été créé en 1904, à l'emplacement de la résidence Pierre-de-Kériolet, dans le cadre de la loi de 1893 sur l'assistance médicale gratuite. Jusqu'en 1957, seules les religieuses y étaient infirmières. En 1974, l'hôpital du Pratel acquiert la clinique Saint-Gildas, créée en 1968. (Source : archives municipales)
© Le Télégramme - Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/morbihan/auray/hopital-du-pratel-300-residents-et-50-000-patients-28-02-2015-10541357.php
Hôpitaux, des coupes colossales à venir dans les budgets
Le Figaro.fr du 1er mars 2015
Le ministère de la Santé table sur une maîtrise de la masse salariale de l'ordre de 860 millions soit l'équivalent de 22.000 postes et 2% des effectifs de la fonction publique hospitalière
Le gouvernement a étayé son plan d'économies de 3 milliards d'euros pour les hôpitaux d'ici à 2017, la maîtrise de la masse salariale devant notamment rapporter à elle seule 860 millions d'euros, selon le quotidien en ligne Challenge Soir. «Le ministère de la Santé table sur une maîtrise de la masse salariale de l'ordre de 860 millions soit l'équivalent de 22.000 postes et 2% des effectifs de la fonction publique hospitalière», affirme le quotidien dans un article publié vendredi soir, s'appuyant sur un «document du ministère».
Par ailleurs, «la mutualisation des achats des hôpitaux et l'obtention de meilleurs tarifs auprès des fournisseurs doivent dégager 1,2 milliard», et «les rapprochements entre hôpitaux voisins quelque 450 millions d'euros». Le développement de la chirurgie ambulatoire, qui permet une sortie de l'hôpital le jour de l'intervention, «doit générer 400 millions» d'euros et «la réduction des durées d'hospitalisations 600 millions».
Contacté par l'AFP, le ministère de la Santé a précisé que «les économies doivent s'entendre non pas comme une réduction des dépenses mais comme une évolution maîtrisée de l'augmentation des dépenses». Les efforts ne vont donc pas forcément se traduire par des coupes budgétaires ou des réductions de personnels, mais par un frein à la hausse des dépenses de santé.
10 milliards d'économies pour l'Assurance maladie d'ici à 2017
Celles-ci augmentent naturellement chaque année en raison du vieillissement de la population et de l'augmentation des pathologies chroniques. Leur progression est limitée chaque année par l'Objectif national des dépenses de l'Assurance maladie (Ondam). Elle a été fixée par le gouvernement à 2,1% pour 2015. «Les efforts visent tout les secteurs d'activité, pas seulement le secteur hospitalier» a commenté le ministère, assurant que «des travaux visant l'amélioration des organisations et des pratiques sont toujours en cours».
En avril dernier, la ministre de la Santé Marisol Touraine avait présenté dans les grandes lignes son plan pour dégager 10 milliards d'euros d'économies pour l'Assurance maladie d'ici à 2017, dont 2 milliards d'euros pour l'hôpital et 1 milliard grâce au développement des soins ambulatoires. La Fédération hospitalière de France (FHF) rappelle de son côté que, dans un contexte budgétaire contraint, la masse salariale peut devenir un levier, les dépenses de personnel représentant près de 70% du budget des établissements de santé.
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