21 Préfets en France pour "la santé"...

Alain Gautron, départ du premier Préfet de santé de Bretagne

Télégramme du  30 janvier 2015

Propos recueillis par Alain le Bloas

L'une des plus belles réussites d'Alain Gautron est la mise en oeuvre du Plan Alzheimer. Propos recueillis par Alain le Bloas

 

 Après cinq années à la direction de l'Agence régionale de santé, Alain Gautron a quitté ses fonctions. Ce gestionnaire discret et attentif aura été le « préfigurateur » puis le pilote de cette nouvelle et puissante institution au budget de 9 milliards d'euros.

 Son surnom : « le préfet de santé ».

 En quoi a consisté votre mission pendant ces cinq ans ? Il s'agissait de supprimer sept instances cloisonnées pour en créer une seule, regroupant tout le secteur sanitaire : les hôpitaux, les établissements médico-sociaux, l'assurance-maladie, la politique santé et environnement, la veille sanitaire, les formations médicales, ou encore la prévention.

C'était un travail de pionnier.

Pour une fois on a réduit le mille-feuilles au lieu d'en ajouter.

Quels ont été vos atouts pour inventer ce nouveau métier ?

Je venais de la Caisse régionale d'assurance-maladie de Champagne-Ardenne. J'ai appliqué ici comme là-bas une politique de management interne axée autour de la conduite de projet. Mon expérience de la gestion d'un organisme paritaire, basée sur le respect des partenaires, m'a beaucoup aidé à affronter les difficultés du début.

 En quoi consistaient ces difficultés ?

La définition et le nombre des territoires de santé ont fait l'objet de débats tendus, comme l'élaboration du Projet régional de santé. Finalement, les solutions sont nées d'accords négociés. Cela prend du temps mais les bonnes avancées ne se font pas sur des décisions administratives, elles viennent du recours constant à la notion de contrat. Ce qui m'a beaucoup aidé, c'est le tempérament breton. C'est rugueux, c'est oui ou c'est non, mais ça permet de dégager des consensus qu'au bout du compte tout le monde recherche.

Quelles sont les plus belles illustrations de cette politique du contrat ?

Les programmes territoriaux de santé, qui déclinent localement le PRS, sont uniques en France. Grâce à la qualité des relations avec l'Union régionale des médecins libéraux, le travail sur les Maisons de santé a été fructueux, puisque la Bretagne est la première région de France dans ce domaine. Nous avons engagé aussi la transformation des réseaux de soin, organisés non plus par pathologie mais par plateformes coordonnant les soins autour de la personne souffrant de plusieurs pathologies.

 Et les plus belles réussites de votre quinquennat ?

L'une d'elles est la mise en oeuvre du Plan Alzheimer, avec la création de 100 pôles d'accueil dans des locaux adaptés où des agents formés se sont formidablement impliqués. Mais il reste beaucoup à faire pour continuer à favoriser l'accès à un accueil adapté pour tous, notamment pour les jeunes souffrant de troubles de comportement. Nous devrons aussi faire en sorte que les opérations de dépistage, qui pourraient sauver bien des vies, soient suivies par plus de personnes. Sur ce point, le co-partenariat avec Le Télégramme sur la sensibilisation au dépistage du cancer est aussi remarquable qu'innovant. Cette initiative du journal nous a permis de mobiliser l'assurance-maladie, la Ligue contre le cancer, les autorités scientifiques, les conseils généraux et la Région sur le thème fédérateur que nous avons voulu pour slogan : « Agir ensemble pour la santé en Bretagne ».

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